Nathalie Roy émue aux larmes

Le quatrième mandat de la députée de Montarville Nathalie Roy débutera sur le siège de la présidente de l’Assemblée nationale. 

L’annonce ne relevait que de la formalité. Nathalie Roy est désormais la deuxième femme, après Louise Harel en 2002, à occuper le poste de présidente de l’Assemblée nationale du Québec.

« Je voulais tout d’abord remercier les citoyens de Boucherville et de Saint-Bruno-de-Montarville qui m’ont accordé le grand privilège d’être la personne pour les représenter », a commencé par dire Mme Roy émue aux larmes. 

Elle a salué les 41 nouveaux élus présents dans le salon bleu et a souligné le plafond de verre que Louise Harel avait brisé en 2002, en devenant la première femme présidente de l’Assemblée nationale. « Cela fait 20 ans sans qu’aucune femme n’est été élue à ce poste sur 230 années de parlementarisme québécois. »

Ministre de la Culture et des Communications dans son mandat précédent, la députée de la circonscription de Montarville n’avait pas caché au journal son envie de poursuivre son mandat au sein du gouvernement. François Legault, premier ministre du Québec, lui aura donné finalement le poste de présidente de l’Assemblée nationale.

Saluée par tous

Tous les chefs de parti présents ont félicité la nouvelle présidente. « C’est une suite logique dans votre carrière. Vous avez la droiture pour arbitrer nos débats », d’indiquer le premier ministre. Marc Tanguay, chef du Parti libéral et citoyen de Saint-Basile-le-Grand, proche de Saint-Bruno-de-Montarville, a également félicité Mme Roy. « Merci d’avoir accepté le défi qui est le votre. Vous avez toute notre confiance et notre appui. » Le porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, a rappelé à la Montarvilloise que « vous marchez dans cette longue lignée et vous êtes la deuxième femme qui accède à cette fonction à un moment où la présidence a toute son importance. Vous êtes la gardienne de la neutralité et surtout des députés dans une situation fragile. »  

Une présidente de la CAQ

En appuyant la candidature de la Montarvilloise, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) lui assurait d’être élue avec la majorité des voix des députés. En effet, sur les 125 députés votants, 90 ont été élus sous l’étiquette caquiste. Même si les présidents de l’Assemblée nationale sont indépendants, Mme Roy aura été élue grâce à l’appui indéfectible de sa formation politique.

Elle aura très vite des décisions à prendre sur des enjeux de représentativité des partis politiques qui ont animé les débats des dernières élections provinciales.

Des décisions rapides

À ce jour, il y a toujours les trois députés du Parti québécois (PQ), dont Paul St-Pierre Plamondon, le chef de parti,  qui n’ont pas prêté serment au roi Charles III. Cette allégeance étant une obligation faite aux députés afin de siéger dans l’hémicycle, il en reviendra à Mme Roy d’accorder ici une dérogation ou pas aux élus péquistes.  

Le cas du Parti conservateur du Québec (PCQ) sera un autre dossier à traiter en urgence. Éric Duhaime, chef du PCQ, demande à ce que son parti puisse avoir certains privilèges parlementaires. M. Duhaime remet en question la représentativité parlementaire de la province car son parti n’a aucun élu bien qu’il ait obtenu plus de 15 % des suffrages lors de la dernière élection. Cela sera à Mme Roy de trancher.

M. Legault s’est déjà prononcé sur cet aspect, il ne réformera pas le mode de scrutin et n’imagine pas une place à l’Assemblée nationale du Québec pour Éric Duhaie.

En ce qui concerne les élus du PQ, c’était le prédécesseur de Mme Roy qui avait pris la parole alors qu’il était encore président. François Paradis avait indiqué que tous les élus devaient obligatoirement prêter serment pour siéger. Au final cela sera à Mme Roy de trancher.