Mesures aux frontières: les voyagistes satisfaits

Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a annoncé que le Canada réduirait les mesures aux frontières dès le 28 février, une nouvelle qu’attendaient depuis longtemps les voyagistes.

Les agents de voyages Esther Côté et André Houle, respectivement propriétaires des agences Voyages Esther et de Voyage LM, s’entendent tous deux sur le fait que l’exigence de passer un test PCR pour rentrer au pays est la mesure qui freine présentement les voyageurs. 

Esther Côté indique avoir fait de bonnes ventes au mois de novembre, alors que le gouvernement canadien annonçait qu’il relâchait les mesures COVID. « J’avais réussi à avoir des ventes records en novembre, mais on a annulé au moins la moitié de ce qui était prévu pour décembre et janvier », dit-elle. 

Omicron 

Ce serait donc le resserrement des mesures causé par l’arrivée du variant Omicron qui aurait fait en sorte de créer ces annulations. « Les gens avaient peur de devoir rester pris à destination s’ils passaient un test positif avant de revenir, ce qui mène à devoir passer plus de temps là-bas, et avec les obligations comme l’emploi et l’école, il était plus sécuritaire pour certains de ne pas y aller », indique Esther Côté.  

André Houle abonde dans le même sens. « On a eu une bonne passe à la fin octobre et en novembre, où nos revenus étaient à 60-65 %de la normale. Puis, Omicron a fait en sorte que les gens ont annulé, car ils étaient pris pour rester en cas de test positif. » 

Au sujet de l’effet du retrait des tests PCR, M. Houle estime que le téléphone risque de ne pas dérougir pendant un certain temps. « Ça règle tout. Même les gens d’affaires pourront recommencer à voyager, car les tests PCR faisaient en sorte que les entreprises n’osaient plus envoyer leurs travailleurs à l’étranger. » 

Esther Côté indique pour sa part que « les familles de cinq personnes risquent de voyager à nouveau sans tests à faire passer, à au moins 92 dollars US chacun, parfois même jusqu’à 140 dollars US ». Elle ajoute cependant que même si des clientèles avaient arrêté de voyager, d’autres, comme les golfeurs en groupes organisés, n’ont jamais vraiment cessé de partir jouer à l’étranger.

Davantage de travail

Si la tombée de certaines mesures peut amener davantage de clientèle dans les agences, Esther Côté admet que les choses ne sont pas forcément plus simples de son côté. C’est que les voyageurs sont désormais plusieurs à avoir des crédits voyages, accordés par les entreprises comme les transporteurs aériens. 

Au moment où le journal Les Versants l’a contactée, autour de 13 h, Mme Côté disait être sur une autre ligne téléphonique avec Air Canada, et ce, depuis 9 h le matin même. « Les attentes sont extrêmement longues pour parler aux responsables sur les lignes téléphoniques. Cela peut parfois prendre plusieurs jours. Nous devons également nous occuper des assurances et des détails sur les voyages, ce qui fait plus de temps à gérer chaque dossier que ce que nous faisions auparavant », indique la propriétaire de Voyages Esther. 

Mesures en place

Sortir du pays pour aller se détendre dans le sud ou alors traverser les frontières pour un court voyage aux États-Unis impliquaient de respecter diverses mesures au retour au pays jusqu’au 28 février. 

D’abord, Ottawa exige que les voyageurs soient doublement vaccinés. Il fallait également présenter le résultat négatif d’un test PCR effectué 72 heures ou moins avant le retour au pays. Ces mesures au retour s’ajoutaient à celles de certains pays qui demandaient également un test PCR pour pouvoir y voyager. 

Depuis le 28 février, les voyageurs doublement vaccinés n’auront plus à passer le test PCR; un test COVID rapide suffira pour revenir au pays. Ceux-ci sont moins coûteux que les PCR et peuvent être réalisés 24 heures ou moins avant de revenir au pays. Le test doit cependant être vérifié par un laboratoire certifié par le pays où se trouvent les voyageurs afin que le retour au Canada soit possible. Les enfants de 12 ans et moins n’auront également plus à faire une quarantaine de 14 jours à leur retour au pays, une exigence qui freinait plusieurs familles souhaitant partir en voyage.