Un marché ouvert à Saint-Basile, quasi fermé à Saint-Bruno

Un survol des statistiques de l’activité résidentielle du mois de novembre montre que Saint-Bruno est dans le rouge, alors que le marché de la revente demeure somme toute attrayant dans la ville voisine, Saint-Basile.
Les ventes totales cumulées depuis novembre 2016 jusqu’à aujourd’hui sont de 282 pour Saint-Bruno, soit – 10 %. À Saint-Basile, il y a eu 217 transactions, en hausse de 11 %. « Pourquoi une telle différence? », a demandé le journal Les Versants à Paul Cardinal, directeur du service analyse du marché à la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIMQ). « Je me suis posé la même question, à savoir pourquoi Saint-Bruno n’a pas eu une super année 2017. Il n’y a pas d’explication particulière, parfois ce sont les aléas des statistiques », s’interroge l’analyste, qui remarque toutefois que la Ville a eu deux excellentes années, 11 % de hausse en 2016 et 15 % en 2015.
Lesdits aléas pourraient s’expliquer par des transactions faites dans le marché du neuf, où le constructeur vend directement aux clients sans passer par un courtier immobilier, fait observer Paul Cardinal. Ainsi, selon les chiffres publiés par la FCIMQ, 224 résidences unifamiliales (- 10 %) et 56 copropriétés (- 13 %) ont trouvé preneurs à Saint-Bruno depuis janvier 2017, tandis qu’à Saint-Basile, il y a eu 175 unifamiliales (18 %) et 41 copropriétés (- 11 %) vendues. Le prix médian pour les unifamiliales à Saint-Bruno grimpe à 388 000 $ (11 %), et à 236 500 $ (- 3 %) pour les copropriétés. À Saint-Basile, il se situe respectivement à 276 500 $ (- 1 %) et à 195 000 $ (7 %). La valeur de vente, toutes unités confondues, est 59 461 710 $ pour Saint-Basile et 113 242 174 $ en faveur de Saint-Bruno.

388 000 $ est le prix médian pour une unifamiliale à Saint-Bruno.

Les deux villes connaissent une baisse d’inscriptions à l’image de la région métropolitaine de recensement (RMR), qui a eu un taux négatif de 13 %, selon la Chambre immobilière du Grand Montréal : 172 résidences ont été inscrites (- 11 %) à Saint-Bruno et 111 (- 8 %) à Saint-Basile. Le délai de vente demeure assez élevé en ce qui a trait aux copropriétés, et ce, dans les deux villes : il était de 114 jours en moyenne à Saint-Bruno et de 129 jours à Saint-Basile. L’unifamiliale, elle, a un délai de 90 jours à Saint-Bruno et 70 jours à Saint-Basile.
Un marché attrayant
Malgré la baisse des inscriptions, l’immobilier reste attrayant grâce à un taux d’intérêt bas, au plein emploi, à la confiance des consommateurs et au solde migratoire. Paul Cardinal ajoute que le resserrement en matière de prêt hypothécaire signifié par le gouvernement fédéral aux acheteurs en 2016 n’a pas eu vraiment un effet sur ceux qui ont moins de 20 % de mise de fonds. « L’impact n’est pas nécessairement que les acheteurs ont été évincés du marché, mais ils peuvent emprunter moins », a-t-il observé.
Paul Cardinal juge qu’à partir de 2018, les restrictions imposées aux acheteurs possédant 20 % et plus de mise de fonds « ne seront pas très contraignantes ». Une vigilance sera de mise cependant, a-t-il poursuivi, afin de limiter « l’endettement des ménages qui ambitionnent un peu trop » dans leur achat.
Question :
Devrait-on développer davantage la construction résidentielle à Saint-Bruno?