Maire à plus de 70 ans au moment de la COVID-19
Les municipalités s’adaptent pour informer au mieux leurs citoyens en cette période inédite de COVID-19. Mais les mesures d’isolement que doivent prendre les personnes de plus de 70 ans compliquent la tâche de certaines villes.
À Saint-Basile-le-Grand, un défi supplémentaire est donné au maire pour gérer cette crise, son âge. Bien qu’en forme, Yves Lessard est âgé de plus de 70 ans, un âge à partir duquel il est recommandé par le gouvernement du Québec de rester chez soi. « En effet, ces mesures m’ont frappé de plein fouet, alors je m’y conforme tout en assurant mes responsabilités. Je n’assiste d’aucune façon à une réunion de plus de deux personnes. Si les rencontres doivent être plus grandes, j’y assiste par visioconférence. En ce qui concerne les rencontres régionales avec la MRC, par exemple, c’est le maire suppléant qui y assistera à ma place », indique M. Lessard, âgé de 77 ans.
Lors de la séance ordinaire du 2 mars dernier, Denis Vézina, conseiller municipal du district 3, a été nommé afin d’assumer les fonctions de maire suppléant pour la période du 20 mars au 19 juillet. Il a également été résolu que le maire suppléant soit désigné à titre de deuxième substitut pour siéger au conseil de la Municipalité régionale de comté de La Vallée-du-Richelieu (MRCVR) et ainsi avoir le droit de vote.
En vertu de la Loi sur les cités et villes, le conseil municipal est tenu de nommer un maire suppléant, pour la période qu’il détermine, afin d’exercer les pouvoirs du maire lorsque ce dernier est absent ou qu’il est empêché de remplir les devoirs de sa charge.
Le magistrat rappelle qu’une municipalité a deux pôles de gouvernance, le maire au sein du conseil municipal, et le directeur général dirigeant l’administration de la Municipalité.
M. Lessard ainsi que Jean-Marie Beaupré s’affichent ensemble sur une vidéo diffusée sur le site de la Ville pour tenter de parler au quotidien de la situation que traverse la ville face à cette pandémie. « C’est un rendez-vous aux citoyens que l’on donne afin d’indiquer l’ensemble des mesures que nous prenons. Nous tiendrons également notre séance du conseil municipal le 6 avril à huis clos, comme nous le conseille l’Union des municipalités du Québec. Nous mettrons un système en place pour permettre aux citoyens de poser leurs questions à distance et la séance sera webdiffusée », a expliqué au journal le maire.
Notons que la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a informé les municipalités qu’elles ont dorénavant la possibilité de tenir les séances du conseil à huis clos. De plus, les élus sont autorisés à y participer par tout moyen de communication, comme le téléphone ou la visioconférence.
Ces mesures ont été énoncées dans un arrêté ministériel et ont pour but de minimiser les risques de propagation du coronavirus pouvant découler de la tenue d’une séance publique à laquelle assisteraient un grand nombre de personnes.
La Ville de Saint-Basile-le-Grand a connu plusieurs catastrophes, comme la crise des BPC, celles du verglas ou encore des inondations, « mais nous étions dans quelque chose de tangible. Aujourd’hui, la COVID-19, c’est quelque chose que nous ne connaissons pas. Il faut avoir la capacité de résister le temps qu’il faudra. Comme nous ne pouvons pas intervenir par la médication, il faut le faire en limitant les contacts. Plus cette crise va être longue, plus cela aura un impact sur l’ensemble de notre société. On ne peut pas savoir tout à fait où cela nous mènera. Nous avons là un beau défi à relever pour l’avenir. »
Saint-Bruno et Sainte-Julie
Sainte-Julie a utilisé les réseaux sociaux pour diffuser sa séance du conseil municipal hier, le mardi 17 mars. Une séance qui était également à huis clos et qui le sera jusqu’à nouvel ordre. Toutes les réunions prévues avec les citoyens sont là aussi interdites. « Nous avons voulu cependant garder l’hôtel de ville ouvert aux citoyens pour les situations urgentes, mais cela ne se fait que sur rendez-vous », souligne Julie Martin, porte-parole de la Ville. Sainte-Julie a favorisé auprès de ses employés le télétravail et a renvoyé chez elles toutes les personnes de plus de 70 ans, par mesure de sécurité. « Toutes les personnes qui reviennent de voyage ont aussi été mises en quarantaine », ajoute Mme Martin, qui doit pour cette raison travailler de chez elle pendant 14 jours. Deux élus de Sainte-Julie sont pour l’instant en quarantaine, mais personne n’a contracté la COVID-19.
Le conseil a annoncé que les dates d’échéance pour le paiement des taxes municipales sont maintenues, mais qu’aucun taux d’intérêt ou de pénalité ne s’appliquera d’ici au 30 juin 2020, en se réservant la possibilité d’adopter une autre résolution de ce type si la situation venait à l’exiger dans le futur.
À Saint-Bruno, la séance du 24 mars se tiendra à huis clos et par téléconférence, permettant ainsi aux élus de demeurer chez eux. Cependant, la Ville soutient qu’ « aucune captation n’est prévue pour l’instant ».
Le maire, Martin Murray, à 68 ans, s’est mis volontairement en quarantaine. « Il n’a aucun symptôme, cela est par mesure préventive. Nous allons prioriser les conférences téléphoniques entre les élus », a précisé aux Versants la Municipalité.