L’une des pires situations au Québec

Éduc’alcool a mandaté l’agence de sondage CROP afin de mesurer les attitudes et opinions des Québécois en ce qui a trait à la consommation d’alcool à travers les régions du Québec. Les Montérégiens seraient nombreux à prendre le volant avec les facultés affaiblies.
Les Montérégiens sont moins nombreux que la moyenne québécoise à dépasser les limites de consommations recommandées, mais ils sont plus nombreux à avouer avoir conduit avec les facultés affaiblies.
Sur ce dernier point, le sondage CROP indique qu’il y a 11 % de répondants affirmant avoir pris le volant après avoir consommé au-delà de la limite permise. Ce chiffre est de 7 % au Québec.
« Il y a 11 % de délinquants, mais 89 % qui ne le sont pas, constate Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool. Les Montérégiens ont de bonnes habitudes de consommation et ils peuvent s’en réjouir. Ils doivent cependant redoubler de prudence en ce qui a trait à la conduite avec les facultés affaiblies, leur portrait étant l’un des pires parmi toutes les régions du Québec. »

« La prévention sur la consommation d’alcool, c’est comme le vélo : quand on arrête de pédaler, on tombe. » – Hubert Sacy

Les bonnes et mauvaises nouvelles

Les jeunes de moins de 18 ans semblent de plus en plus sensibilisés aux messages de prévention continuellement distribués à l’ensemble de la population. « Il y a un réel changement d’attitude pour cette catégorie d’âge. L’envers de la médaille, c’est que lorsqu’ils ne conduisent pas, ils en profitent pour boire. »
L’enquête démontre cependant qu’en Montérégie, 83 % des répondants âgés de 15 ans et plus ont consommé des boissons alcooliques au cours des 12 mois précédant l’enquête. Ce chiffre est de 79 % à Montréal et 74 % en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Un autre phénomène qui inquiète M. Sacy, c’est le rapprochement constant en termes de consommation d’alcool entre les filles et les garçons de 18 à 26 ans. « Les jeunes filles consomment de plus en plus comme les garçons, mais, même si un abus d’alcool n’est bon pour personne, l’alcool a plus d’effet sur le métabolisme des filles. »
Le sondage montre que 52 % des répondants avouent ne jamais respecter les limites de consommation recommandées en Montérégie. Ils sont 48 % au Québec.
Pour M. Sacy, il est urgent de réintroduire les barrages policiers. « Il y a en de moins en moins. D’ailleurs, dans ce sondage, 71 % des conducteurs automobiles indiquent ne jamais avoir vu un barrage policier en rapport avec l’alcool au volant; ils sont 75 % en Montérégie. Renforcer les barrages policiers est une priorité. »

Festival bières et saveurs

Le Festival bières et saveurs est le plus gros festival célébrant la bière au Québec. Éduc’alcool s’est fait un devoir d’être représenté et les résultats sont toujours très positifs. « Nous avons fait une enquête sur l’impact de notre présence lors de ce festival et ce sont près de 40 % des répondants qui ont expliqué qu’il y avait eu un effet quant à leur propre consommation d’alcool. On attire beaucoup l’attention des gens lors de cette rencontre. »
En prenant du recul, même si le travail de prévention sera toujours à faire pour éviter de régresser, la situation globale semble s’améliorer au Québec. « La prévention sur la consommation d’alcool, c’est comme le vélo : quand on arrête de pédaler, on tombe », de conclure M. Sacy.