Louise Hunter au chantier

Carrefour giratoire

Louise Hunter assurait la fluidité de la circulation au coin de la rue Parent et de la montée Montarville pendant les travaux des carrefours giratoires. Selon la signaleuse, un conducteur sur cinq texte ou regarde son GPS au volant, et un automobiliste sur huit parle au téléphone tout en conduisant.
« C’est facile à constater. La personne arrive à l’intersection, mais elle n’est pas concentrée sur la manœuvre qu’elle doit entreprendre. J’en ai vu plusieurs avec les yeux baissés ou carrément avec le cellulaire à l’oreille. C’est comme ça partout, une véritable distraction sur la route », répond Louise Hunter, que le journal a rencontrée sur le chantier pratiquement terminé du petit carrefour giratoire.
Selon des données de la SAAQ, il y aurait eu en 2015 quelque 11 055 infractions de « conduite en faisant usage d’un appareil tenu en main muni d’une fonction téléphonique » dans la région de la Montérégie. Une baisse par rapport aux données suivantes : 16 971 (2012), 16 701 (2013) et 15 927 (2014).
Toujours en 2015, la SAAQ dénombre 990 infractions dans la MRC de La Vallée-du-Richelieu, et 2 836 dans l’agglomération de Longueuil. Des chiffres en diminution par rapport aux années antérieures.
Du côté du Service de police de l’agglomération de Longueuil, on dénombre 684 constats d’infraction en 2017 depuis le 1er janvier dernier.

La loi

Rappelons qu’en vertu de l’article 439.1 du Code de la sécurité routière, le seul fait de tenir en main, tout en conduisant, un appareil ayant une fonction téléphonique constitue une infraction. Il est reconnu que l’utilisation du téléphone cellulaire au volant, que ce soit pour parler ou pour envoyer des textos, réduit l’attention et la concentration du conducteur et augmente considérablement les risques de commettre d’autres infractions ou d’être impliqué dans une collision.

« J’en ai vu plusieurs avec les yeux baissés ou carrément avec le cellulaire à l’oreille. » -Louise Hunter

Le lendemain de la rencontre avec Louise Hunter, la circulation allait reprendre normalement à l’intersection du Ultramar. Mme Hunter était aussi sur place le vendredi 28 juillet au matin pour assurer la fluidité de la circulation dans le petit rond-point. Elle stipule qu’il faudra environ trois mois aux automobilistes pour assimiler le fonctionnement des ronds-points.

Dessins et crème glacée

Mais pendant près de trois semaines, Louise Hunter s’occupait de la circulation des automobilistes sur la rue Parent. Ceux-ci devaient procéder à des détours en raison de la construction des carrefours giratoires. « Je suis restée assez longtemps au même endroit pour que des petites filles viennent me donner des dessins et de la crème glacée », explique Louise Hunter. La signaleuse a eu l’impression, au cours de son passage dans ce secteur de la municipalité, de voir une population de Saint-Bruno-de-Montarville vieillissante. « Honnêtement, j’ai vu très peu d’enfants autour de ce carrefour giratoire, mais surtout des cyclistes à la retraite. »

Le cas du petit carrefour giratoire

Louise Hunter s’est dite concernée par la situation des propriétaires qui habitent tout près du petit carrefour giratoire, à l’angle de la rue Montarville et du rang des Vingt-Cinq. Notamment M. Arsenault, dont le stationnement empiète sur la route du rond-point. « En tant que signaleuse et sur le terrain, je vois bien qu’à toute situation, il y a des inconvénients. Ici, les gens sont comme une famille; tout le monde se parle. Le monsieur, je le vois bien, il a l’appui de ses voisins. Mais je sais aussi qu’il est malade. Comme être humain, je lui souhaite du bonheur. »
Elle ajoute qu’actuellement, Saint-Bruno est un petit coin fermé confronté à une problématique de Montréal : « C’est un gros chantier dans une petite ville. Autant de camions, de détours, les gens ne sont pas habitués. C’est majeur pour eux. »
Entrepreneure, Louise Hunter est propriétaire d’un centre d’entraînement et d’une clinique de perte de poids. Elle est aussi signaleuse depuis plus de trois ans. « En tant que femme d’affaires, j’étais toujours dans ma tête. J’avais besoin d’autre chose, de m’oxygéner, de voir de l’action. J’ai découvert que j’avais un intérêt pour la construction! »