Loin de manquer de bouffe, insiste un épicier
L’absence de certains produits en épicerie s’explique avant tout par l’achat compulsif des clients, indique un épicier de la région, qui n’exclut cependant pas que certains aliments soient plus difficiles à trouver au cours des prochaines semaines.
« Le plus grand défi présentement, c’est de répondre au volume. C’est clair que les gens ont des inquiétudes, alors ils trouvent réconfortant de faire des provisions », a indiqué Bruno Lambert, propriétaire de huit IGA, dont ceux de Saint-Bruno et de Saint-Basile.
« Qu’on ne puisse pas acheter une fraise américaine à ce temps-ci de l’année, je pense qu’on va tous survivre. »
– Bruno Lambert
M. Lambert a expliqué aux Versants que les consommateurs ont « vidé les magasins de façon assez exceptionnelle » depuis deux semaines, ce qui a « mis les systèmes au rouge ». Il donne l’exemple du papier de toilette dont les Québécois se sont emparés massivement depuis le fameux jeudi 12 mars, un phénomène qu’il avoue trouver « cocasse ».
« C’est comme si les gens s’étaient attendus à ce qu’un cratère s’ouvre sous chacune de nos épiceries. On s’entend que tout va continuer à rouler, à fonctionner», a-t-il tenu à dire, pour rassurer tout le monde.
Moins accessibles
Seul bémol : il est en effet possible que certains produits plus nichés soient moins accessibles en raison de la COVID-19, mais rien pour compromettre la sécurité alimentaire de la population.
« Qu’on ne puisse pas acheter une fraise américaine à ce temps-ci de l’année, je pense qu’on va tous survivre », a donné comme exemple M. Lambert.
« On a quelques problèmes de transports avec certains produits américains. Tout est ralenti dans le transport d’une frontière à l’autre. Mais on va réussir à trouver d’autres produits qui vont compenser. On ne va manquer de rien », a-t-il assuré.
Selon lui, ces défis logistiques n’empêcheront pas les épiciers d’offrir de la variété. Et peut-être même que cette crise est l’occasion rêvée pour se tourner vers nos produits locaux.
« Pas assez souvent, les produits du Québec passent en premier. C’est le moment de se mettre en valeur. On veut tous trouver un moyen pour aider : c’est le moment de le faire par des achats de produits locaux dans nos épiceries », a indiqué le propriétaire de huit supermarchés.
Merci aux employés
Par ailleurs, M. Lambert a tenu à remercier ses employés, qui jouent un rôle important dans cette crise, insiste-t-il.
« Nous, on sait qu’on joue un rôle majeur dans un contexte qui n’est pas facile et on n’arrête pas de le dire à nos employés », a-t-il dit.
Même si certains salariés ressentent une inquiétude relativement au virus, le patron assure qu’ils gèrent bien la situation, dans les circonstances.
« Ils sont capables de vivre avec ça, considérant que nous sommes très très sévères sur les politiques de nettoyage et de gestion du virus », a-t-il dit.
À l’instar des autres grandes chaînes d’alimentation, IGA a d’ailleurs offert un certain bonus à ses employés en ces temps plus difficiles.
« L’objectif premier [de cette initiative], c’est de remercier nos employés. Et ensuite, c’est de s’assurer qu’on reste intéressants sur le marché », a dit M. Lambert.
Question aux lecteurs: Comment évaluez-vous la gestion des épiceries en ces temps de crise?