Carrefour giratoire : l'inquiétude des citoyens

Les travaux de pavage du minicarrefour giratoire de la rue Montarville à peine terminés, des citoyens de ce secteur s’inquiètent de la nouvelle configuration de la route.
C’est le cas notamment de Myles Arsenault, un résidant qui demeure à la même adresse depuis 37 ans, et dont l’entrée privée donne directement dans une partie du carrefour giratoire. « Comment je vais faire pour entrer et sortir d’ici? » demande M. Arsenault, que le journal Les Versants a rencontré.
Il n’est pas le seul automobiliste à s’inquiéter de la situation. Au total, ils sont trois propriétaires dont les manœuvres en voiture devraient être plus ardues, compte tenu de l’emplacement de leurs résidences.
Sur place, le journal a constaté qu’effectivement, la route du carrefour giratoire empiétait devant certaines propriétés.

« Avec ce carrefour, je garantis deux à trois accrochages tous les mois! » – Myles Arsenault

Vitesse réduite

En entrevue avec le journal la semaine dernière, le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Martin Murray, note que la vitesse est réduite à 15 km/h aux carrefours giratoires : « Ce qui laissera la possibilité à ceux qui veulent sortir de chez eux le temps de le faire. Tout a été pensé afin de leur permettre de rentrer et sortir de leurs cours, à condition, évidemment, que chacun fasse preuve de civisme. Les règles de sécurité routière s’appliquent aussi autour de cette configuration [carrefour giratoire]. »
À cette intersection de la rue Montarville, Myles Arsenault affirme avoir été le témoin d’un seul accident au cours des 37 dernières années : « Avec ce carrefour, je garantis deux à trois accrochages tous les mois! »
« Les camions de transport ne passent pas dans le rond-point! La rue est plus petite; les camionneurs empiètent sur la dalle de béton du milieu, ou bien ils doivent se reprendre à plusieurs reprises pour passer », poursuit-il.
Martin Murray explique que la dalle de béton, coulée à presque la même hauteur que la route, permettra aux camions et aux autobus de passer dessus.
C’est ce même M. Arsenault qui a vu, au cours du mois de juillet, un de ses arbres être abattu. Un arbre mature et en santé de 44 ans, ainsi qu’une partie de sa haie de cèdres. « Je comprends que c’était pour une question de sécurité. En coupant l’arbre et la haie, ça nous permet de voir venir le trafic. Je suis d’accord si c’est pour la sécurité », répond ce citoyen, qui éprouve des problèmes de santé depuis un certain temps.
Il y a quelques semaines, la Ville de Saint-Bruno avait déclaré au journal : « Quoique ce carrefour conçu en milieu résidentiel réponde aux normes, la Ville a décidé, par mesure de sécurité et dans le but d’améliorer la visibilité des citoyens du secteur, de couper l’arbre ainsi que deux mètres de la haie de cèdres située à proximité de cet arbre. Il est à préciser que cet arbre étant situé en dessous d’une ligne électrique, seule Hydro-Québec avait le droit de le couper. »
En entretien, M. Murray indique cependant que c’est à la demande du citoyen que l’arbre a été abattu : « Selon lui, l’arbre nuisait. Ce n’est pas ce que nous croyions, puisqu’il ne nuisait pas avant. Ça nous a fait mal au cœur, mais nous avons acquiescé à sa demande de couper son arbre. »
Pour un autre citoyen, qui a préféré conserver l’anonymat, cette nouvelle configuration est à revoir en raison d’un problème de sécurité. Il évoque le danger pour les résidants du secteur, mais aussi les cyclistes et les piétons qui circuleront sur le lien qui leur est réservé. « J’ai vu des cas de rage au volant pendant la période des travaux. Je suis inquiet pour la suite des choses. »
D’après ces deux Montarvillois, ce minicarrefour giratoire n’était pas nécessaire pour améliorer la circulation. « Selon moi, ça ne changera pas la problématique », a renchéri le citoyen anonyme. « J’aurais préféré que la Ville analyse la situation avec le grand carrefour giratoire, qu’elle regarde la circulation, et qu’ensuite, elle réfléchisse à la nécessité d’un deuxième rond-point. »
Ils déplorent que la Ville ne soit pas venue les rencontrer avant le début des travaux alors que la situation les concernait personnellement.
L’un d’eux demeure sceptique sur la raison d’un tel rond-point dans le quartier. « Qui a pris cette décision? À qui profite ce carrefour? Est-ce qu’il y a eu de la pression provenant de quelqu’un? »
Les riverains s’accordent également pour dire qu’étant donné les circonstances, la valeur de leur maison diminuera. « Je comprends maintenant le syndrome « pas dans ma cour ». Et je pense que jamais un conseiller municipal n’aurait accepté de vivre une telle situation devant l’entrée de son stationnement », indique le résidant anonyme.
La livraison d’un colis ou d’un meuble sera aussi problématique, puisque le camion, s’il se stationne devant la maison, bloquera la circulation. De plus, le déneigement, en hiver, ne s’effectuera pas sans danger, selon les deux concitoyens.
Pour le candidat à la mairie Bruno Harvey, présent lors de la rencontre puisque les résidants l’avaient contacté, il y a ici un « gros problème de sécurité ». « J’ai l’impression que ces gens ont été abandonnés dans cette histoire. La Ville aurait dû venir les voir et ne pas les laisser devant le fait accompli. Ils sont directement concernés. C’est très décevant », affirme-t-il.

QUESTION AUX LECTEURS :

Que pensez-vous de la situation autour du petit carrefour giratoire?