Le marché immobilier continue sa hausse dans nos villes

Les prix sur le marché immobilier ont fortement augmenté dans les dernières années et la tendance à la hausse ne semble pas encore sur le point de s’arrêter.

Au moment d’écrire ces lignes, 10 des 28 résidences unifamiliales à vendre sur le site Centris à Saint-Bruno-de-Montarville affichaient un prix supérieur à 1 million de dollars. 

Pour le courtier immobilier Jean-Harold Juin, établi depuis de nombreuses années à Saint-Bruno, le marché est présentement dans une situation anormale. « Les maisons à 1 million de dollars se vendent comme des petits pains chauds. »  

Ainsi, même ces 10 résidences reçoivent un nombre élevé de visiteurs, qui tentent de trouver dans le grand Montréal une résidence à un prix abordable selon leurs moyens. « Même à 1 million, ça se vend en surenchère », dit M. Juin. 

La situation actuelle a entre autres été initiée par le fait que des résidants de Montréal ont choisi de quitter la métropole pour s’établir dans des résidences plus grandes de la banlieue au moment où les confinements liés à la COVID-19 ont été imposés. Ainsi, les résidences de banlieue sont devenues de plus en plus prisées, et le phénomène actuel risque de se poursuivre encore pour un certain temps.

En 2019, année précédant la pandémie, Jean-Harold Juin indique que cinq résidences de plus d’un million de dollars s’étaient vendues à Saint-Bruno pour l’année complète, soit la moitié moins qu’en près de quatre mois pour 2022.

10

C’est le nombre de résidences qui se sont vendues, depuis le 1er janvier, à 1 M$ ou plus à Saint-Bruno

Peu de résidences 

Questionné à savoir s’il croit que l’augmentation des taux d’intérêt pourrait ralentir la forte hausse actuelle, Jean-Harold Juin répond que ce n’est pas le cas. « Les acheteurs continueront à vouloir mettre la main sur les quelques résidences encore disponibles. Pour que ça change, il faudrait que le bassin de résidences à vendre augmente, mais ça ne risque pas d’arriver. »

Cet aspect en est d’ailleurs un qui rend difficile la tâche à tous les courtiers immobiliers. « C’est une période extrêmement difficile pour les courtiers qui débutent et qui doivent trouver des résidences à mettre en vente. C’est un peu moins pire pour ceux qui ont davantage d’expérience, étant donné que l’on a des références et un bassin de vendeurs, mais même là, ça demeure difficile. » 

Le marché dans nos villes

À Sainte-Julie, pour le premier trimestre de 2022, le prix médian des résidences unifamiliales a augmenté de 28 %, à 584 000 $. Le nombre de ventes a, pour sa part, diminué de 32 % avec 51, et le nombre de jours nécessaires à la vente a, quant à lui, diminué pour passer de 23 à 16. 

Du côté de Saint-Basile, le scénario est semblable. Ls prix médian a subi une hausse de 14 % pour atteindre 557 500 $pour les maisons unifamiliales. Les 36 % de ventes en moins ont fait diminuer le nombre de jours nécessaires à une vente. Ainsi, alors qu’il fallait autrefois 27 jours pour qu’une propriété trouve preneur, il n’en faut désormais plus que 20.

Pour Saint-Bruno, les choses sont également comparables aux villes voisines. Au total, 55 ventes ont eu lieu dans les premiers mois de 2022, soit 25 % moins qu’au même trimestre de 2021. Le prix de vente médian a pour sa part augmenté de 31%, pour s’établir à 760 000$.

Avec le plus bas de ces prix médians (557 500 $), pour accorder le seuil fixé par la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) d’un maximum de 30 %du revenu au logement, il faudrait que les propriétaires touchent un revenu annuel brut d’environ 195 000 $. Après impôts, il leur reviendrait une somme d’environ 115 000 $par année, soit juste assez pour que le pourcentage alloué au loyer ne dépasse pas les 30 %.

Deuxième ou troisième achat

Si le marché en est au point où il est rendu présentement, c’est notamment en raison des prix peu élevés des résidences dans la région métropolitaine de Montréal (RMM) en comparaison avec les régions des autres métropoles canadiennes. Pour février 2022, la RMM avait un prix de vente moyen d’environ 545 900 $. À Vancouver, les propriétés moyennes se vendaient plutôt autour de 1 313 400 $, et à Toronto, les acheteurs devaient débourser 1 340 000 $ pour obtenir un immeuble à prix moyen.

Jean-Harold Juin indique donc qu’avec les maisons à 1 million de dollars ou plus de Saint-Bruno, les acheteurs d’ici seront plutôt à la recherche de leur deuxième ou troisième achat à vie. En vendant un premier bien immobilier, ils vont chercher un profit qui leur permet ensuite d’accéder à des résidences à un prix plus élevé sans forcément avoir la rémunération dont auraient besoin les premiers acheteurs pour obtenir la même propriété.

Comment les forts prix sur le marché immobilier actuel affectent-ils votre vie personnelle?