L’homme derrière la Salaison Richard

Yvon Richard

Yvon Richard s’est éteint le 6 août dernier, à l’âge de 87 ans. Son décès est survenu à la Maison Victor-Gadbois.

Raymonde Mandeville, Jeannine Janssen Heyez, Madeleine Constantineau-Juhos, Gérald Lambert, Bernard O’Dowd, Réal Lamoureux, André Savaria, Guy Raymond, Georges Brossard, sœur Thérèse Lemay, Antonio Gagnon sont tous décédés au cours des deux ou trois dernières années; des citoyens qui s’étaient impliqués, à leur façon, en politique, en affaires ou bénévolement, dans leur municipalité. Des bâtisseurs, pourrait-on dire. Décédé il y a quelques mois, Yvon Richard est celui à qui l’on doit la Salaison Richard.

Histoire

Yvon Richard est né le 2 avril 1932, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il était le septième enfant d’une famille de neuf : cinq garçons et quatre filles. À l’époque, la famille Richard était propriétaire du magasin général de Saint-Jean-sur-Richelieu.

« Il a travaillé fort pendant plus de 25 ans. » – Marie-Andrée Richard

« C’était un jeune sportif. Il nous a souvent raconté qu’à l’école, il se faisait beaucoup “chicaner”, relate sa fille, Marie-Andrée Richard. Il a été pensionnaire à Farnham, et un jour, un frère a su l’aider à canaliser son énergie en lui demandant de s’occuper de la patinoire pour l’hiver. Il en a conservé de bons souvenirs. »

La famille avait un chalet au bord de la rivière Richelieu. Un lieu qui a toujours été significatif pour Yvon. Il a fait son cours aux arts et métiers en tant qu’outilleur. Ce qui lui a donné une base qui lui servira beaucoup tout au long de sa vie. Il était manuel et débrouillard. Son père est décédé alors qu’il était au début de la vingtaine; une période très difficile pour la famille.

Pour apprendre l’anglais, Yvon Richard est allé chez une cousine, en Ontario. Il posait de la céramique, a été livreur pour Coca-Cola, puis inspecteur pour cette compagnie.

Il s’est marié à 26 ans avec Denise Larivière, d’Iberville. C’était le 19 mai 1958. L’année suivante, le couple a vu la naissance de Julie, et 15 mois plus tard, de Nicole.

La Salaison Richard dans la peau

Dans la famille Richard, le commerce, ils l’ont dans la peau. Son frère aîné André possède une boucherie à Sainte-Rose; Yvon amènera sa petite famille afin d’aller travailler pour lui. Mais quelque temps après, il se cherche un endroit pour lancer sa propre boucherie. C’est à Saint-Bruno-de-Montarville qu’il fondera la Salaison Richard, en 1962. Il loue, puis fait l’acquisition d’une maison blanche à deux étages. La boucherie est en bas et la petite famille habite en haut. Puis la famille s’agrandit : Chantal et Marie-Andrée s’ajoutent pour la compléter.

Sur une partie du terrain familial aux abords de la rivière Richelieu, il se construit un chalet où la famille passera tous ses étés.

À la Salaison Richard, c’est avec son jeune frère Denis qu’il fera ses affaires; l’un en tant qu’entrepreneur, l’autre comme comptable. « Avec Denis, mon père formera équipe tout au long de sa vie. C’est son homme de confiance », de commenter Marie-Andrée Richard.

Un homme visionnaire

À Saint-Bruno-de-Montarville, Yvon Richard a été un peu visionnaire, car c’est à l’endroit où il s’était établi que le centre-ville de Saint-Bruno s’est développé avec les années. « Il a travaillé fort pendant plus de 25 ans, 6 jours et demi sur 7, afin d’amener son entreprise au sommet. Il possède aussi quelques bâtiments commerciaux autour de sa boucherie », raconte Marie-Andrée Richard.

Sa femme Denise a toujours été avec lui, elle est son bras droit. En plus de travailler avec lui au magasin, elle s’occupe de la petite famille. Chaque année, ils partent prendre une pause dans le Sud pour se retrouver et se reposer. Les îles Caïman sont leur destination préférée.

Plus tard, il vend sa boucherie, qui restera dans la famille Richard, mais il conserve les bâtiments commerciaux.

« Dans son petit campeur gris Ford, il voyagera à travers le Canada et les États-Unis. Ses filles vont l’amener à se promener pas mal; Vancouver et Las Vegas, entre autres. Puis, en 1995, il réalise son rêve et trouve un entrepreneur en construction avec qui il construit sa maison, au bord de l’eau. Il y est alors entouré de ses sœurs et frères. »

Arrivent ensuite les petits-enfants; d’abord Chloé, puis Jérémie, Arthur et Maude, et finalement, Félix et Alice. « Yvon est un grand-père généreux qui cherche à leur faire plaisir », témoigne sa fille.

Dans son garage, équipé comme nul autre, l’homme derrière la Salaison Richard travaille le bois, fait des meubles. Il rénove des appartements ou complète des sous-sols.

Marie-Andrée Richard poursuit dans ses souvenirs : « Les 15 dernières années de sa vie auront été teintées par la maladie; mon père n’a pas été épargné. Ce qui aura été le plus difficile pour lui est de ne plus avoir été capable de faire ce qu’il aimait tant. Il garde quand même le contrôle de sa vie jusqu’à la fin. Pendant 61 ans, Denise, son amour, aura été à ses côtés, dans les moments de bonheur et malgré les difficultés. Il lui en a toujours été extrêmement reconnaissant. »

Yvon Richard en quelques signes distinctifs

Il porte un crayon au-dessus de l’oreille quand il travaille;

Il a un cure-dent au coin de la bouche;

Il aime beaucoup taquiner ceux qu’il aime (la journée du poisson d’avril est pleine de surprises), ou taquiner le poisson (c’est un pêcheur d’achigan).

Ses phrases célèbres

« Quand y’en aura pu, y’en aura encore! »

« On va en acheter deux, trois! »

« On s’en va à Chibougamau! »

 

QUESTION AUX LECTEURS :

Quels souvenirs conservez-vous d’Yvon Richard?