L’heure du thé à la mode montarvilloise

L’entreprise Montarville Trans-Herbe célébrera le 4 juin ses 25 ans d’existence à Saint-Bruno-de-Montarville, où elle a emménagé en 2001.
En fin d’après-midi, c’est le « tea time » pour les Britanniques, à Saint-Bruno-de-Montarville, c’est avec les marques Four O’Clock et La CourTisane qu’on célèbre la pause-thé à la québécoise.
Karine Pomerleau, directrice générale de l’entreprise Trans-Herbe, n’imaginait pas que 25 ans après la création de la marque dans la cuisine de sa mère, Trans-Herbe deviendrait le leader canadien de thé et tisane biologiques et équitables. Surtout qu’elle se prédestinait à une carrière dans le notariat, fonction qu’elle a exercée et dont elle a toujours le titre.
L’entreprise qui a commencé à concocter ses mélanges de tisanes dans la cuisine familiale en 1992 exporte désormais même au Japon, un pays producteur de thé. « Les produits canadiens y sont très réputés. Nous faisons même venir du thé de ce pays pour l’emballer avec de l’équipement japonais. Nous le renvoyons ensuite pour des marques privées et des clients dans ce pays », explique-t-elle.
Et l’esprit zen à la japonaise est très présent dans l’entreprise. Il est impossible au visiteur d’entrer dans le bâtiment sans traverser le jardin de l’entreprise, où il est facile de s’imaginer avec une tasse de thé, assis sur l’un des bancs, écoutant le bruit de la fontaine tout en regardant la végétation taillée avec précision.
 

« Les produits canadiens sont très réputés au Japon. Nous faisons même venir du thé de ce pays pour l’emballer avec de l’équipement japonais. » – Karine Pomerleau

L’entrepôt regorge de feuilles séchées provenant de partout sur la planète : Afrique du Sud, Brésil, Mexique, Chine, Inde, Japon… « Dans notre département de recherche et de développement, qui se trouve sur place, nous faisons les mélanges appropriés de feuilles qui sont le plus possible biologiques et équitables, même si elles coûtent 30 à 40 % plus cher. » Et même les 120 employés de l’entreprise goûtent à la qualité de vie que souhaite leur donner l’entreprise. Trois fois par semaine, il est possible de participer à des activités physiques, chaque mois un défi santé est mis en place, le jardin en façade des bâtiments est pensé pour inviter les ouvriers à prendre leur lunch. « Nous visons l’épanouissement de nos employés, car leurs tâches sont assez répétitives », explique la DG.
Il est vrai qu’en passant de l’accueil, où le seul bruit est celui d’une grande fontaine où se prélassent des carpes, à la salle de production, l’environnement change. Le salon de thé se transforme en monde robotisé où les machines emballent, marquent et étiquettent des sachets pour l’ensemble des clients de la marque. « En moyenne, ce sont deux millions de sachets par jour qui sont produits dans notre usine », indique Mme Pomerleau. Cela correspond à 730 millions de sachets par année.
Les différentes machines peuvent produire de 145 à 320 sachets à la minute dans un bruit constant.
Pour répondre aux besoins de plus en plus importants, l’entreprise a dû s’agrandir et s’étend aujourd’hui sur une surface de 82 000 pieds carrés.

Chaque recette pour son client

On retrouve Four O’Cclock partout dans le monde, essentiellement en Amérique du Nord, sous différentes marques et appellations. « Nous sommes les plus grands importateurs de produits biologiques et équitables dans notre secteur au Canada. Il n’y a pas de comparable au Québec. La concurrence est présente en Ontario ou aux États-Unis, mais nous nous différencions avec notre approche avec la clientèle en gardant toujours un œil ouvert sur l’innovation. »
Four O’Clock est distribué dans toutes les grandes enseignes, parfois sous d’autres marques; cependant, elles garantissent que chacun des clients « a une recette spécifique. Il n’y a pas un thé qui est identique. »

Problème de transport pour le personnel

En face de Trans-Herbe, le siège de Bombardier transport affiche sa bâtisse imposante ou encore, un peu plus loin, Exceldor, qui fait fonctionner son entreprise de poulet 24 heures sur 24. Au milieu de ce parc industriel, un des poumons économiques de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, une situation semble problématique. Il n’y a que la ligne 98 du Réseau de transport de l’agglomération de Longueuil (RTL) qui s’y rend et à des horaires n’arrangeant pas les entreprises proposant à leurs employés des heures de nuit. De Longueuil, il n’est possible de partir pour cet endroit de Saint-Bruno qu’entre 6 et 9 h, pour revenir à Longueuil vers 18 h. Rien d’autre et surtout pas la nuit, alors que Trans-Herbe fonctionne toujours.
« C’est un désavantage pour notre besoin de main-d’œuvre. Nous avions été plusieurs au parc industriel à soulever ce problème à la Ville, mais rien ne change. Nous sommes obligés de mettre dans nos annonces qu’il est nécessaire d’avoir une voiture pour postuler. Cela réduit notre bassin de salariés de beaucoup.
Plus difficile ainsi de venir de Montréal pour travailler de nuit sans voiture.

Collection d’été

L’entreprise a élaboré de nouveaux parfums pour cet été aux saveurs de cocktail à la sangria, à la limonade rose, au sorbet à l’orange « sans colorant, sans sucre et sans OGM », précise-t-on. Il faut dire que l’été, l’entreprise est moins sollicitée. « L’été, la bière semble plus populaire que la tisane ou le thé. Cependant, après cette période, notre demande double quasiment », rappelle Mme Pomerleau.
Il paraîtrait qu’un nouveau thé soulignerait bientôt le 25anniversaire de Trans-Herbe.