L’expérience de Charlotte Leduc

Grande finale internationale de La Dictée P.G.L.

Charlotte Leduc ne s’est pas classée parmi les trois meilleurs de la 27e grande finale internationale de La Dictée P.G.L., à laquelle elle a participé le 20 mai dernier à Montréal. Toutefois, la Grandbasiloise conserve plusieurs bons souvenirs de son expérience.
Charlotte Leduc avait rendez-vous au Collège de Maisonneuve avec 77 autres participants qualifiés pour la grande finale internationale de La Dictée P.G.L. La jeune fille ne connaît pas encore le résultat de sa performance, mais elle sait déjà qu’elle ne fait pas partie des gagnants. Néanmoins… « J’ai pas mal tout aimé! J’ai trouvé plaisant de voir tous les finalistes et de me retrouver parmi eux, dont certains du monde entier, raconte l’étudiante de l’École primaire de la Mosaïque. Tous ceux qui étaient réunis cette journée-là partageaient un point en commun : l’amour de la lecture! »
Charlotte était de cette grande finale internationale parce que plutôt en mars, elle avait réussi le volet régional de la finale de la Montérégie de La Dictée P.G.L., en affichant trois fautes ou moins.
D’ailleurs, le député de Chambly Jean-François Roberge a visité Charlotte dans sa classe quelques jours avant le grand rendez-vous, afin de la féliciter et lui remettre un exemplaire des romans qu’il a écrits.

Se buter à de nouveaux mots

Le texte de la grande finale internationale, lu par l’animatrice et chroniqueuse Valérie Roberts, a donné du fil à retordre à la concurrente de 12 ans. En entrevue avec Les Versants, Charlotte Leduc commente : « La dictée n’était pas facile! Il y a des mots que je ne connaissais pas ou que je n’avais jamais entendus, comme “incommensurable” et quelques autres, dont je ne me souviens pas. »
Son expérience lui aura permis de rencontrer des jeunes du monde entier, puisque certains candidats arrivaient du Maroc, du Sénégal, des États-Unis, de l’Algérie et de l’Ouest canadien. « Je me suis fait quelques amis que j’aimerais bien revoir », raconte l’écolière de 6 année.

Renouveler l’expérience

En septembre prochain, elle entamera le secondaire à l’École internationale de McMasterville. Elle souhaite alors recommencer l’expérience de La Dictée P.G.L.

« J’ai vu des enfants sortir de la salle en pleurant, d’autres tremblaient. J’ai été touchée par ces scènes. » – Julie Corbin

Accompagnée de ses parents et de ses grands-parents, Charlotte avait le soutien de ses proches. La maman, notamment, a presque autant apprécié ce bref séjour que sa fille. « Même en tant que parent, ç’a été une expérience inoubliable! Pour Charlotte, pour le papa et pour moi, c’est toute une aventure! C’était chouette et impressionnant comme organisation », d’observer Julie Corbin.

Angoisse de la performance

Sur place, Mme Corbin a pu remarquer un « triste phénomène ». Elle relate : « À la toute fin de la dictée, j’ai vu des enfants sortir de la salle en pleurant, d’autres tremblaient. C’était de l’angoisse de performance. J’ai été touchée par ces scènes. »
Dans un article paru dans Les Versants en mai 2016 (« Écoles secondaires : la prévention avant l’intervention »), la directrice de l’École secondaire du Mont-Bruno, Céline Chagnon, parlait en ce sens à propos de la hausse des cas d’anxiété chez les jeunes : « Je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas de théorie sur le sujet, mais nous avons aussi remarqué qu’il y avait de plus en plus de cas d’anxiété dans nos écoles. Je ne sais pas si c’est une préoccupation de ce qu’ils vont devenir qui prend une plus grande place dans leur vie, ou une fragilisation de notre société, mais nos étudiants sont plus anxieux. »
Un constat que faisait aussi le président de l’organisation de football des Barons de Saint-Bruno, Jean-Marc Schanzenbach, en abordant le culte de la performance :« Je crois que les échecs font partie du développement et nous aident à grandir. Il me semble donc improbable de tout réussir. Nous sommes dans une réalité où la performance est l’indicateur de réussite; il faut toutefois apprendre aux enfants à marcher avant de courir et donc, je crois qu’il est prématuré de mettre autant de pression sur un jeune. »
La maman reprend : « C’est sûr qu’il y a un pincement au cœur parce que nous souhaitons le meilleur à nos enfants, mais il n’y a aucune pression sur Charlotte. Elle aime jouer avec les mots; c’est une vraie petite poète. Je suis très fière de sa performance et j’aime mieux son attitude que le fait de voir des enfants pleurer ou trembler. De s’être rendue à la grande finale internationale et d’être parmi les 77 autres participants, c’est déjà très bien. Gagner aurait juste été un bonus à l’aventure. »
Pour sa participation, Charlotte s’est vu remettre deux chandails à l’effigie de La Dictée P.G.L., un bouquin, un abonnement d’un an à une revue scientifique de même que le logiciel Antidote.
« Il y avait peu de garçons à la compétition. Par contre, ce sont eux qui ont majoritairement gagné à la fin », constate Julie Corbin.

Les gagnants

En effet, cinq gars et une fille ont remporté les honneurs de cette 27 édition. Dans la catégorie francophone, Alexandre Risbud-Vincent (Alberta), Olie Auger (Montréal) et Étienne Baribeault (Capitale-Nationale) se sont distingués. Dans la catégorie français langue seconde, Rayane Rami (Maroc), Esther Brossard (Montréal) ainsi qu’Edward Ma (Ontario) ont été décorés.

QUESTION AUX LECTEURS :

En tant que parents, mettez-vous de la pression sur la performance et les résultats de vos enfants?