Les transferts avant de penser à une nouvelle école

Un Montarvillois s’inquiète que l’on privilégie, pour les classes qui débordent, les transferts d’élèves à la construction d’un nouvel établissement scolaire.

« Nous avons reçu une lettre de transfert d’école pour notre enfant en troisième année du primaire. Elle devait passer de l’École Albert-Schweitzer à l’École De Montarville », explique Christian Perrot, le papa d’une petite fille adoptée qui a besoin de stabilité.

En regardant de plus près les règlements, « 36 pages qui ne sont pas simples à lire », il a constaté que ce jeu de chaises musicales, auquel s’adonnaient les commissions scolaires, n’était pas près de finir.

Lors de la dernière séance du conseil des commissaires de la Commission scolaire des Patriotes (CSP), un homme de Saint-Amable s’est indigné que sa fille, au primaire, ait déjà dû changer d’école à quatre reprises.

Prouver un trop-plein de 120 élèves

« Il faut que la CSP fasse la preuve auprès du gouvernement qu’il manque de l’espace pour 120 élèves au sein des écoles concernées dans un rayon de 20 kilomètres avant de pouvoir construire un nouvel établissement », explique-t-elle.

Elle rappelle également que depuis 2011, ce sont huit projets d’agrandissement qui ont été concrétisés. « En août, nous devrions ajouter trois nouveaux projets, un pour une nouvelle école à Mont-Saint-Hilaire et deux autres pour des agrandissements », mais rien à Saint-Bruno-de-Montarville.

« On ne favorise plus les écoles de quartier, où les enfants peuvent aller à pied en classe. » – Christian Perrot

« Nous sommes chanceux pour notre fille. Grâce à l’avis d’un pédiatre, nous avons réussi à montrer qu’il était préférable qu’elle ne change pas d’école. Cependant, j’ai l’impression d’avoir gagné une bataille, mais pas la guerre. Les écoles débordent à Saint-Bruno, mais aucun projet de construction. Ici, on nous proposait un transfert dans une autre école de la municipalité, mais ensuite, il faudra remplir les écoles sur le territoire de Saint-Basile pour commencer à penser à construire une nouvelle école? »

Les écoles pleines à Saint-Bruno

Hélène Roberge, présidente de la CSP, confirme au journal Les Versants que les écoles à Saint-Bruno-de-Montarville débordent, mais elle rappelle qu’il faut 120 élèves en surplus avant d’en demander une nouvelle.

« On ne favorise plus les écoles de quartier, où les enfants peuvent aller à pied en classe. Les enfants doivent être notre première préoccupation. Un enfant ne devrait pas être transféré. Jeune, je n’ai pas le souvenir de cette manière de faire », de conclure M. Perrot.

Pour Mme Roberge, les écoles de quartier deviennent une réalité de plus en plus difficile à préserver. « La population dans les quartiers bouge. De nouvelles familles s’installent à certains endroits, des quartiers subissent le vieillissement de la population. Il est très difficile de prévoir à long terme. Chaque année, nous évaluons la situation avec les statistiques du ministère et la connaissance de notre milieu. Cela exige un grand travail de logistique. »