Les riverains se lèvent et dénoncent l’urgence liée aux enjeux de la route 223

Le 5 février dernier, lors de la séance ordinaire du conseil municipal à Saint-Basile, plus d’une vingtaine de résidents du chemin du Richelieu étaient présents pour proposer une reconfiguration de la 223 qui adresserait de nombreux enjeux. 

Avec l’arrivée de Northvolt, l’urgence pour répondre au problème est ressentie par les résidents du chemin du Richelieu, qui envisagent une hausse du débit véhiculaire dans leur secteur. La proposition du Grandbasilois Pierre Ouellette, présentée lors de la dernière séance du conseil, a été accueillie d’une ovation debout de la part des quelque 25 riverains qui étaient présents en appui à l’initiative.

Les enjeux

La route provinciale 223 présente des enjeux de sécurité et de qualité de vie depuis plusieurs années, selon les riverains de longue date.

Ils énumèrent les enjeux : le transit de gros camions, malgré le fait qu’ils n’ont pas l’autorisation d’accéder à cet axe routier, des excès constants de vitesse, un marquage permettant des dépassements dangereux, l’affaissement de la berge en raison de l’érosion et qui s’accentue par le passage de camions lourds, l’inexistence d’un corridor sécuritaire pour s’adonner à des activités telles que la marche ou le vélo, un bord de l’eau sous-exploité et l’absence de services municipaux de base, comme un réseau d’égout sanitaire les desservant, et ce, malgré les taxes élevées pour ce secteur. Le comité de citoyens soulève aussi la présence de plus en plus volumineuse de familles avec des enfants, ce qui est aussi mentionné comme une source de préoccupations importante. 

« L’usine, en se construisant, il lui faudra des installations sanitaires. La Ville parle de faire passer ça dans le champ [près du rang des Trente] », relate M. Ouellette. Selon lui et les citoyens l’appuyant, si les travaux se déroulent ainsi, il sera trop tard pour concrétiser un projet qui répondrait à tous leurs enjeux. 

La proposition 

« La solution, c’est de prendre la route provinciale pour la [déplacer] en arrière, [là où se trouve l’actuel rang des Trente]. Ce faisant, on libère la route 223 du trafic quotidien et on peut envisager la mise en place d’une piste cyclable sécuritaire. » Pour ce faire, le chemin du Richelieu deviendrait un sens unique en direction de Chambly. C’est ainsi que M. Ouellette synthétise l’exposé qu’il a présenté au conseil municipal le 5 février dernier. 

La Ville ne peut entreprendre des travaux d’entretien ou de reconfiguration sur la route 223 étant donné qu’elle est sous la juridiction du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) du Québec. Le MTMD ne peut recevoir des demandes de la part de citoyens. C’est pour cette raison que les riverains présentent leurs revendications à la Ville qui a, selon eux, le devoir d’agir à titre de porte-parole pour les Grandbasilois.

La mobilisation citoyenne craint toutefois que sa proposition de projet ne soit pas transmise pour une étude au MTMD. Selon ces gens, la Ville ne voudrait pas avoir à entretenir le chemin du Richelieu dans le cas où la route provinciale serait effectivement relocalisée sur le rang des Trente, comme ils le souhaitent. 

Position de la Ville

« On commence à faire une réflexion sur l’avenir de la 223, avec les critères que vous énoncez, mais qui pourrait prendre un autre sens aussi. Ça fait partie des éléments porteurs qui feront en sorte que l’acceptabilité sociale [pour Northvolt] va demeurer », indiquait le maire de Saint-Basile, Yves Lessard, en réponse à la présentation de M. Ouellette du 5 février. 

Lors de la séance ordinaire du 15 janvier 2024, le conseil municipal proposait une résolution pour une demande d’analyse au MTMD. En entrevue avec le journal, M. Lessard exprimait « que dans l’étude, il ne faut pas que le ministère se limite à vouloir recopier ce qui est là. Il faut être imaginatif en raison de [l’érosion] si on ne veut pas que ce soit à refaire. L’avantage du groupe des riverains, c’est qu’ils avancent une solution. [Ensuite], il faut se demander si c’est la meilleure proposition qui existe en ce moment. »

Le conseiller municipal du district en question, Denis Vézina, reconnait les enjeux soulevés par les riverains et considère qu’il s’agit « d’une belle proposition pleine de validités. » Il soutient également que « la Ville comprend très bien l’urgence liée à la situation. » 

Demande au MTMD

« Le ministère n’a pas encore reçu la demande municipale de la Ville de Saint-Basile-le-Grand », signalait au journal le MTMD en date du 15 février. « Une fois la résolution reçue, le ministère prendra connaissance de la demande, fera l’analyse requise et informera la Ville de ses conclusions. Il faut compter en moyenne entre 3 et 6 mois pour compléter une analyse. »

Selon Karine Abdel, une porte-parole du MTMD, « [une demande d’analyse] ne veut pas dire que des travaux vont tout de suite être identifiés. »