Les plastiques rigides ne sont plus recyclés

Certains types de plastiques rigides, comme ceux utilisés dans les jouets pour enfants, ne sont plus recyclés à l’écocentre de Saint-Bruno depuis quelques mois.
Depuis l’automne dernier, l’écocentre de Saint-Bruno n’accepte plus les résidus composés de certains plastiques rigides des citoyens en tant que matières recyclables.
C’est une dame qui, cet automne, a alerté le journal Les Versants concernant cette nouvelle mesure. Elle se disait consternée lorsqu’une personne de son entourage a tenté de rapporter des jouets pour enfants à l’écocentre et que ceux-ci furent refusés.
Même son de cloche pour Mathieu Rivard, un autre Montarvillois qui était aussi surpris d’apprendre cela : « J’ai essayé de donner des choses que j’avais dans ma cour, comme des pots de fleurs en plastique brisés et d’autres affaires, mais on me les a refusés. »
Contactée par le journal, la directrice des communications de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, Suzanne Le Blanc, informe que le 24 septembre dernier, la Division de l’environnement a reçu une directive de la Division matières résiduelles et réglementation de la Ville de Longueuil à propos du tri de certaines matières reçues à l’écocentre.
« Tous les plastiques rigides qui ne proviennent pas du milieu de la construction doivent aller aux encombrants. Exemples : jouet en plastique, accessoire de jardin, table et chaise de patio, poteau de piscine ou parc d’enfant, balançoire, etc. » indique cette directive relayée par Mme Le Blanc.
Ainsi, tous les plastiques qui sont identifiés par un numéro entre 1 à 5 ou 7 peuvent être déposés dans les conteneurs de recyclage RCI. « Comme ils sont identifiés, ils sont considérés comme recyclables », de mentionner la directrice des communications.

« Depuis un an, il est plus difficile pour ce dernier de valoriser les plastiques rigides. »
– Louis-Pascal Cyr

Par contre, les plastiques rigides non identifiés, tels que certains jouets et autres objets mentionnés ci-dessus, doivent aller aux encombrants, avec les canapés, les matelas et autres gros objets.

Crise du recyclage

Après de longues vérifications, la Ville de Longueuil peut enfin en expliquer la raison. Selon le chef des affaires publiques de la Ville de Longueuil, Louis-Pascal Cyr, cette décision a été prise par l’entreprise avec qui la Ville fait affaire, soit Groupe Mélimax : « Depuis un an, il est plus difficile pour ce dernier de valoriser les plastiques rigides étant donné que dernièrement, le prix du traitement de tous ces matériaux a augmenté de 200 à 1000 %. »
Groupe Mélimax ne recycle donc plus les plastiques rigides en raison de la crise du recyclage qui a frappé le Québec. Rappelons qu’en septembre 2017, la Chine a décidé d’arrêter d’acheter les matières recyclables du Québec, n’étant pas d’assez haute qualité, et a coupé tous les liens avec ses fournisseurs en janvier 2018. Depuis, les centres de tri et les services de collecte se retrouvent avec des montagnes de matières recyclables qui ne vont nulle part et ils font face à des pertes d’argent importantes.
Il n’y avait donc aucun problème avec les plastiques rigides auparavant. « Au début du contrat avec l’entrepreneur qui récupère ces matériaux, et même du précédent, tous les plastiques étaient traités, qu’ils soient prévus ou non au contrat », ajoute Louis-Pascal Cyr.
Les deux autres écocentres de l’agglomération de Longueuil, l’écocentre Marie-Victorin à Longueuil et l’écocentre Grande Allée à Brossard, ont reçu la même directive, puisqu’il s’agit du même contrat de traitement.

Ça va mal pour Mélimax

Mélimax est présentement en difficultés avec le ministère de l’Environnement. Le propriétaire et l’entreprise font face à des procédures judiciaires pour avoir entreposé des tonnes de déchets des matériaux collectés sur un site à Godmanchester, où c’est interdit.
De plus, l’Autorité des marchés publics a inscrit Mélimax au Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics pendant une période de 5 ans depuis le 13 mars.
Le contrat liant l’entreprise à la Ville de Longueuil s’est terminé en décembre dernier. Toutefois le conseil d’agglomération de Longueuil a déposé une demande de prolongation de contrat de 90 jours au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), qui a été accordée, afin d’aller en appel d’offres pour trouver un autre fournisseur de service.
La mairesse de Longueuil a mentionné qu’une seule autre entreprise offre le même service que Mélimax et que les coûts pourraient exploser.