Les matières organiques iront à Varennes

La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville vient de conclure une entente avec la Société d’économie mixte de l’Est de la Couronne Sud (SÉMECS) pour le traitement des matières organiques.
La Ville a officiellement entériné son contrat avec la SÉMECS le 12 novembre dernier, à seulement quelques semaines du début de la collecte des matières organiques, dès janvier 2019.
Les matières seront donc acheminées à l’usine de biométhanisation de Varennes pour les seize premiers mois de la collecte, soit jusqu’en mai 2020. La Ville s’est tout de même assurée une année d’option, jusqu’en avril 2021.
La facture pour la valorisation des matières organiques, incluant l’année d’option, s’élève à 352 765 $. Il est prévu que la Ville paie 201 580 $ de sa poche.
Une longue histoire
C’est une longue histoire qui se conclut avec ce contrat, car il a fallu plusieurs mois avant que les discussions ne prennent une tournure favorable.
Il faut rappeler que Saint-Bruno était en attente des plans de la Ville de Longueuil pour le traitement des matières organiques de l’agglomération, puisque c’est normalement une compétence d’agglomération, avant de prendre une décision pour soi-même.

« Le projet de biométhanisateur à Longueuil est mort au feuilleton […] ça «brettait» incroyablement. »
– Isabelle Bérubé

Longueuil prévoyait construire sa propre usine de biométhanisation, vers laquelle les matières organiques de Saint-Bruno se seraient dirigées, ou envoyer tous les bacs bruns de l’agglomération à Varennes, ce qui aurait nécessité l’agrandissement de l’usine.
« Le projet de biométhanisateur à Longueuil est mort au feuilleton […] on n’avait décidé ni des plans ni de la technologie. Ça « brettait » incroyablement », a expliqué la conseillère municipale Isabelle Bérubé. Puis, Saint-Bruno a finalement pu se joindre à la SÉMECS.
Il était minuit moins une pour la Municipalité. « On était en voie de ne pas pouvoir respecter les échéances provinciales et de payer une pénalité à cet effet », ajoute-t-elle.
Comme le traitement des matières est encore une compétence d’agglomération, Longueuil rembourse une partie des coûts pour la valorisation des matières organiques. Celle-ci paiera donc 198 430 $ de la facture.
Des bienfaits pour la planète
On estime qu’avec la collecte, environ 1000 tonnes de matières organiques seront détournées de l’enfouissement dès la première année, ce qui représente un gain environnemental. « Nos déchets de table génèrent énormément de gaz à effet de serre (GES). Jusqu’à 8 % du volume des GES de la province sont générés par les matières organiques que nous enfouissons », souligne Isabelle Bérubé.
La SÉMECS informe que les matières organiques représentent environ la moitié du contenu de la poubelle à déchets, ce qui réduira la quantité de matières résiduelles à enfouir.
Ainsi, la Ville gagne sur le plan du transport, puisqu’une quantité moins importante de déchets sera transportée au site d’enfouissement et que les camions de collecte auront moins de distance à parcourir. Elle estime économiser environ 45 000 $ en coûts de transport.
Quelques changements à vos habitudes
La Ville fait appel à la collaboration des citoyens dans ce chapitre. « Tout le monde devra mettre l’épaule à la roue, soutient Isabelle Bérubé. On vous demande donc à partir de janvier de prendre vos déchets de table, de les mettre dans la petite poubelle brune et dans le conteneur. »
De plus, dès 2019, toutes les dates de collecte changeront. Les matières résiduelles, le contenu du bac brun, seront prélevées le mardi. Le bac noir sera chargé le mercredi et le bac bleu, le jeudi.
À savoir sur l’usine de biométhanisation
L’usine de la SÉMECS à Varennes complète bientôt sa première année d’opération. À ce jour, les dirigeants se disent satisfaits de la participation des citoyens des 27 villes qu’ils couvrent en Montérégie et du contenu qu’ils mettent dans les bacs bruns.
Le biogaz créé par le processus de biométhanisation est vendu à Biogaz EG, le partenaire privé de la SÉMECS, où il sera utilisé comme énergie. Le digestat produit est quant à lui vendu aux producteurs agricoles.
Tout ne va pas dans le bac brun : les plastiques, les métaux, les branches et les feuilles ne peuvent pas être traités. Veuillez donc vous référer au guide fourni avec le bac brun afin de vous familiariser avec les matières organiques à valoriser.