Les élèves du Collège Trinité ont voté

Les élèves des secondaires 2 à 5 du Collège Trinité à Saint-Bruno se sont prêtés à une simulation de vote pour les élections le 27 septembre.
Pas loin de 690 jeunes ont été invités par leur école à se rendre dans le gymnase sur leur heure de repas afin d’aller voter pour leur candidat favori.
Comme dans une vraie élection, ceux-ci formaient des lignes devant leur section de vote avec du matériel fourni par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ). Il va sans dire que leur vote ne comptera pas réellement pour les élections générales du Québec.
Pour l’administration du Collège Trinité, le taux de participation dépassait les attentes. « On est vraiment surpris de l’engouement, ça prouve à quel point les jeunes sont impliqués et qu’il est important de les éduquer à la citoyenneté », soutient Caroline Gagnon, directrice des services pédagogiques au Collège Trinité.
Le journal Les Versants est allé à la rencontre de plusieurs de ces jeunes, âgés de 13 à 17 ans. Pour la plupart d’entre eux, leur choix n’était pas encore arrêté sur un candidat et pour ceux qui savaient, les réponses étaient diverses, il est alors difficile de déterminer une tendance.
Les étudiants de secondaire 5 ont réalisé le questionnaire de la boussole électorale de Radio-Canada en classe afin de se faire une tête sur les enjeux et les partis. D’autres ont pris l’initiative de faire des recherches à la maison ou de discuter avec leurs parents. « La politique, ça a piqué ma curiosité » dit un jeune de secondaire 2.
Questionnés sur les enjeux les plus importants à leurs yeux, une majorité d’élève a mentionné l’environnement, puisqu’ils veulent s’assurer un futur sain. L’éducation, la santé et l’immigration sont également des sujets qui sont revenus souvent. « On ne connaît pas tout là-dessus, mais au moins on se dit qu’il faut que les partis fassent quelque chose », souligne un élève de secondaire 5.

« Il faut que le gouvernement sache ce qu’on veut plus tard, et avec l’état de notre planète il faut faire quelque chose pour notre futur » – Une élève

Les jeunes ont également pu s’adresser aux candidats politiques sur place. Certains ont posé des questions sur la souveraineté aux candidats Daniel Michelin (PQ) et Ludovic Grisé Farand (PLQ), tous les deux se sont dits surpris, tandis que d’autres ont abordé des sujets tels que l’environnement, l’économie, le transport, etc. aux candidats.
Au moment d’écrire ces lignes, les résultats de la simulation n’avaient pas encore été dévoilés.

L’importance de voter

Tous les jeunes ont affirmé qu’il était important d’accomplir son devoir de citoyen. Pour beaucoup, c’était pour s’assurer un avenir prometteur. « Il faut que le gouvernement sache ce qu’on veut plus tard, et avec l’état de notre planète il faut faire quelque chose pour notre futur », racontait une élève de secondaire 4.
Pour d’autres, c’était une question de devoir. « Si tu ne votes pas, c’est comme donner ton vote à à quelqu’un d’autre, tu ne donnes pas ton choix », souligne une autre de secondaire 3.
Ceux qui ont travaillé pour l’élection à titre de scrutateur ou préposé à la liste électorale, ont dit jouer au rôle pour le bon déroulement de la démocratie. « J’ai surtout voulu tenter l’expérience pour savoir comment ça marche les élections. C’est valorisant de travailler pour la démocratie », a raconté une élève de secondaire 5 assise à une section de vote.

Faible participation des jeunes aux élections

Il est documenté que les jeunes de 18 à 35 ans participent moins aux élections que les autres groupes d’âge. Aux élections de 2014, leur taux de participation dépassait à peine 50 %.
Beaucoup d’élèves ont dit avoir aimé avoir l’âge légal pour voter, mais qu’ils ne se seraient pas sentis écoutés par les politiciens. Même son de cloche pour les candidats qui se sont fait demander s’ils considéraient que les jeunes étaient assez sollicité en politique et qui avaient tous pour réponse : pas assez.
Pour Caroline Charrette (QS), il est clair que les jeunes ne se sentent pas écoutés, et avec raison. « Les jeunes ne sont pas assez entendus, Ils ont plein d’idées et sont encore plein d’espoir. On fait parfois de la politique de vieux croûton, dit-elle. Même chose pour Daniel Michelin : « Les jeunes sont absents et ce n’est pas normal, affirme-t-il. Il faut briser le cynisme et les intéresser aux discussions en les incluant. »
Nathalie Roy (CAQ) estime que les jeunes se sentiront plus inclus lorsqu’ils se sentiront représentés. « Quand le parlement va ressembler à la vraie vie, avec plus de jeunes, je pense qu’ils vont se sentir plus interpelés », déclare-t-elle. Ludovic Grisé Farand abonde en ce sens : « Ils ne sont pas assez représentés, il y a en a à peine un ou deux par partis, donc je trouve ça bien qu’on initie les jeunes à la démocratie ici. »
Cette année, les jeunes représentaient plus du tiers de l’électorat, soit plus de deux millions d’électeurs.