Les effets de la chaleur sur la santé

La Direction de santé publique de la Montérégie est à la recherche de participants à un projet de recherche visant à documenter le lien entre la température à l’intérieur des logements et ses effets sur la santé.
 
Même si les rayons du soleil printanier se font rares, nul doute que les beaux jours et les journées trop chaudes se manifesteront cet été.
La canicule est une période difficile à franchir pour les personnes les plus vulnérables et peut même entraîner certains problèmes de santé.

« Il y a une différence entre les températures mesurées dans les aéroports et celles qu’il y a à l’intérieur des logements. » – Marc-André Lemieux

C’est pour mesurer l’impact qu’a la chaleur sur la santé des personnes âgées de 60 ans et plus que la Direction de santé publique de la Montérégie est à la recherche de participants à un projet de recherche visant à documenter le lien entre la température à l’intérieur des logements et ses effets sur la santé.
« Il y a une différence entre les températures mesurées dans les aéroports et celles qu’il y a à l’intérieur des logements. Nous allons regarder l’exposition réelle que vivent les gens face à la température dans leur logement, où ils passent beaucoup de temps », explique le docteur Marc-André Lemieux, chargé de l’étude à la Direction de santé publique de la Montérégie.
Au cours du mois de mai, chaque participant recevra une visite à domicile d’environ 30 minutes permettant d’installer un thermomètre et de poser des questions en lien avec la chaleur pour remplir un questionnaire. La température sera prise toutes les 10 minutes dans la pièce la plus fréquentée. Par la suite, trois entrevues téléphoniques, d’environ 15 minutes chacune, seront réalisées au cours de l’été. À la fin du projet, une visite à domicile est prévue pour récupérer le thermomètre et remettre la compensation financière allant jusqu’à 40 $.
« Bien évidemment, toutes les personnes possédant une climatisation sont exclues d’office. Il faudra voir comment les personnes adaptent leur comportement face à la chaleur, en buvant plus, en prenant une douche ou un bain froid, en mettant de la ventilation, en s’habillant de manière plus légère », précise le médecin.
Ces dix dernières années, en Montérégie, la corrélation entre la chaleur et les effets néfastes sur la santé a été démontrée. « Lors de vagues de chaleur, il y a plus de décès. On se souvient de la canicule en France, en 2003, qui a marqué les esprits. Eh bien, lors de la vague de chaleur en 2010, on a constaté une hausse de la mortalité chez les personnes les plus vulnérables de 40 % en Montérégie. Cela représentait une soixantaine de décès supplémentaires par rapport aux autres années. On ne peut pas dire cependant avec certitude que les décès n’étaient liés qu’à cause de la chaleur. »
 

Plus de 33 degrés

En dessous de 28 degrés, la température est considérée comme normale, entre 28 et 33 degrés, elle atteint un stade intermédiaire et à partir de 33 degrés, les problèmes de santé peuvent apparaître.
Même si l’été semble ne pas vouloir venir cette année, le thermomètre n’est jamais resté en dessous des 30 degrés tout un été. Pour le docteur, « même si le risque de ne pas avoir de journée chaude est très faible, nous prévoyons de recommencer l’opération l’an prochain avec 175 thermomètres ou plus ».

L’objectif

L’objectif de ce projet est d’améliorer la santé de la population en mettant en avant quelques outils pour les intervenants à domicile et les sensibiliser à cette problématique. « On souhaite aussi viser par cette étude les gestionnaires d’immeuble », précise le Dr Lemieux.
Le chercheur aimerait que cette étude serve d’élément de réflexion pour mieux penser l’environnement des personnes. « Il y a toujours des améliorations à faire dans la construction des logements pour éviter les îlots de chaleur qui peuvent avoir un effet néfaste sur la santé. »
Pour s’inscrire au projet, contactez Isabelle Tardif au 450 928-6777, poste 14046, ou par courriel à isabelle.tardif.agence16@ssss.gouv.qc.ca.
Ce projet est réalisé en collaboration avec le Centre de recherche de l’Hôpital Charles-Le Moyne. Il est financé par le Fonds vert dans le cadre du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques du gouvernement du Québec.