Les CPE veulent parler avec le nouveau ministre de la Famille

 
Les dirigeants des CPE espèrent convaincre le nouveau ministre de la Famille de l’impossibilité d’encaisser d’autres coupes budgétaires.
Dans le cadre d’une conférence de presse tenue le 2 février au CPE Les Copains d’Abord, les dirigeants de 28 CPE de la Montérégie ont dit espérer que Sébastien Proulx, le nouveau ministre de la Famille, sera plus compréhensif que ses prédécesseurs. « Nous avons coupé 500 millions de dollars sur 10 ans, n’est-ce pas suffisant à votre avis? », a lancé Émilie Leblanc, présidente du CA du CPE montarvillois.
Elle soutient que la nouvelle coupe de 126 millions de dollars annoncée l’automne dernier sera impossible à appliquer sans toucher la qualité des services offerts aux enfants. « Nos enfants ont besoin d’une base solide. Si nous coupons davantage, ce sont les services que nous leur offrons qui en pâtiront, car nous ne serons plus en mesure de remplir notre mission sociale et éducative. »
La présidente du CPE montarvillois a poursuivi en répliquant à Québec qui prétend que les CPE sont mal administrés. « Le gouvernement n’a cessé de répéter dans les médias que les CPE étaient mal administrés! Pourtant, ces personnes qui administrent les CPE sont les mêmes qui font tourner l’économie du Québec par leurs connaissances et leur savoir-faire! » a-t-elle spécifié.

« Si nous coupons davantage, nous ne serons plus en mesure de remplir notre mission sociale et éducative. »- Émilie Leblanc.

Émilie Leblanc a également réitéré la volonté de poursuivre le développement des places subventionnées de qualité, mais a toutefois dénoncé la nouvelle règle qui impose aux CPE de trouver 50 % du financement auprès de donateurs. « Pour une nouvelle installation de 70 places, le CPE doit trouver la coquette somme de 600 000 $. Le donateur ne doit pas s’attendre à être remboursé, puisque le ministère de la Famille n’octroie aucun budget pour couvrir cette portion du projet! »
Le président du CPE Caliméro, Alain St-Jacques, a pour sa part indiqué qu’il était difficile pour les administrateurs de planifier un budget quand le ministère de la Famille est incapable de donner les montants qui seront alloués. « Chaque année, c’est pareil. Nous n’avons aucun détail financier, aucun outil pour bien planifier et nous permettre d’établir correctement nos budgets. Après ça, ils viennent nous dire que nous n’administrons pas correctement.
Émilie Leblanc a, au nom des administrateurs de CPE de la Montérégie, lancé une invitation au nouveau ministre de la Famille : « Venez discuter avec nous, monsieur le Ministre! Venez trouver avec nous des alternatives à vos coupes; par la même occasion, pourquoi ne venez-vous pas visiter nos services pour voir ce qui s’y passe vraiment et comment nous les gérons? »
Moyens de pression
Afin de continuer à persuader le gouvernement Couillard du montant trop élevé des coupes dont les CPE font l’objet, les dirigeants et employés des différents établissements comptent continuer de tenir des moyens de pression. Selon Émilie Leblanc, il ne faudrait pas se surprendre qu’il y ait des journées de fermeture au cours des prochaines semaines. « Je dois toutefois rappeler que nous ne faisons pas cela de bon cœur. »
Le 17 février, une grande manifestation est également prévue à Montréal. Le départ se fera à partir de la place Émilie-Gamelin. « Nous invitons d’ailleurs les parents à venir en grand nombre à cet événement. »