Les commerçants sont avertis

Saint-Bruno-de-Montarville

De plus en plus d’exploitants de commerces sont conscientisés par rapport à l’affichage réglementaire concernant l’interdiction de fumer.
À la suite du reportage concernant les deux amendes de 684 $ de Bruno Lambert pour le IGA extra et le IGA express Les Marchés Lambert et frères à Saint-Bruno, d’autres commerçants se disent plus alertes par rapport à l’affichage et à la loi.
C’est le cas notamment pour la propriétaire de la saucisserie Wiliam J. Walter sur la rue Montarville qui, à l’instar de Bruno Lambert, a reçu un constat d’infraction dispendieux.
Marie Cailhier-Chartrand raconte qu’il y a environ un mois, des policiers se sont présentés à son commerce à la recherche de la bière Grolsch volée à Boucherville dernièrement : « C’est probablement à ce moment-là qu’ils se sont aperçus que je n’avais pas d’affichage réglementaire. »
Or, les policiers n’en auraient pas fait mention. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’elle a reçu un constat d’infraction par la poste et découvert qu’elle devait payer 684 $ elle aussi.
La propriétaire fait part de la mauvaise surprise : « C’est d’un ridicule, il me semble qu’ils pourraient donner des avis. Selon moi, c’est profiter de l’ignorance pour faire des revenus parce que quand le MAPAQ (ministère de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation) vient, ils ne nous mettent pas à l’amende avant de nous avoir avertis par écrit. Si après on décide de ne pas suivre l’avertissement, là on est fautifs. »

« C’est d’un ridicule, il me semble qu’ils pourraient donner des avis. »
Marie Cailhier-Chatrand

Elle déplore le montant de l’amende, qu’elle considère comme élevé : « On est un petit commerce, donc quand j’ai reçu la contravention, je me suis demandé combien de journées il me faudrait pour payer le montant. »

Nul n’est censé ignorer la loi

La commerçante explique qu’elle ignorait la responsabilité des exploitants de commerce dans la Loi concernant la lutte contre le tabagisme. « Je pensais que c’était la responsabilité du citoyen de ne pas fumer dans le périmètre de neuf mètres, je ne savais pas que la loi dictait qu’il fallait une pancarte devant notre commerce », se défend-elle.
Toutefois, cet argument n’est pas valide auprès du système de justice. « Je me suis informée auprès du procureur de la Ville de Longueuil et d’une amie avocate, parce qu’honnêtement, je ne pense pas que beaucoup de gens soient au courant de cette précision dans la loi, mais ça ne sert à rien de contester, la loi est claire, juste très mal connue. »
Depuis la réception de la contravention, Marie Cailhier-Chatrand s’est procuré des autocollants à mettre sur les fenêtres.
À l’instar de Bruno Lambert, la propriétaire a tenu à avertir les autres commerçants de Saint-Bruno : « Ça peut paraître comme une évidence pour certains, mais ce n’est pas tout le monde qui a le bon affichage. Comme l’amende est pas mal chère, ça vaut la peine de faire une petite vérification. »

Des commerçants avertis

Cafellini fait partie de ces commerçants. L’entreprise, mise au fait par le reportage, a apposé ses affiches dans sa vitrine après la Journée nationale des patriotes. « On disait à nos clients qu’il ne fallait pas fumer sur la terrasse, nous non plus on ne savait pas que c’était exigé d’avoir des pancartes, relate Johanne Houle, propriétaire du Cafellini. Mais depuis qu’on a su ce qui est arrivé à M. Lambert, on n’a pas pris de risques. »
Un autre commerçant de la rue Montarville, ne désirant pas être nommé, se dit chanceux de ne pas avoir reçu de contravention après avoir passé plusieurs années sans affichage réglementaire, mais a tout de même tenu à rectifier la situation : « Je ne vois presque jamais de gens fumer devant mon commerce, donc ce n’est pas le genre de chose qui me passe par la tête. Là, j’ai collé un collant dans ma vitre pour être sûr, ça ne coûte pas très cher. »
Quant aux dépanneurs, tabagies et grosses franchises commerciales, ils sont assez informés de la loi et sont munis d’affichages conformes. « Je crois qu’on a nos affiches depuis l’adoption de la loi, si on vend des cigarettes, on doit être plus stricts par rapport à ça », commente un employé de la Tabagie St-Bruno. Celui-ci mentionne qu’effectivement les commerçants semblent s’être « réveillés » depuis l’histoire de Bruno Lambert.