Les cols blancs s’en vont en grève

Le groupe de travail des cols blancs de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville a déposé un avis de grève de 14 jours, qui aura lieu en avril.
Le lundi 18 mars, la section locale 306 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a déposé un avis de grève à la Ville de Saint-Bruno en raison de l’échec des négociations de leur convention collective. Le groupe, qui compte 70 membres à la Ville de Saint-Bruno, a voté à 94 % en faveur du mandat de grève. Celle-ci devrait avoir lieu du 1avril au 14 avril inclusivement.
Le président de la section locale 306 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), André Duval, souligne que les cols blancs ont laissé un préavis de deux semaines à la Ville, plutôt que sept jours ouvrables comme le prévoit la Loi. « Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on s’en va vers ça, mais on donne un long préavis pour leur laisser le temps de réfléchir comme il faut. »

Respect et égalité

Sans convention collective depuis deux ans, les cols blancs poursuivent les négociations afin d’atteindre l’équité salariale avec les autres groupes de travail de la Ville, tels que les cols bleus. « C’est un droit que les employés d’un même employeur puissent obtenir les mêmes augmentations que les autres, soutient André Duval. On ne comprend pas pourquoi les cols blancs, un groupe à forte prédominance féminine, recevraient une augmentation moindre. »

Du 1er au 14 avril
Ce sont les dates durant lesquelles les cols blancs de la Ville de Saint-Bruno feront la grève.

Selon ce dernier, leurs demandes sont raisonnables : « On est prêts à vivre avec les augmentations qui sont sur la table pour les deux dernières années, soit du 2 % et du 1,5 %. Tout ce qu’on veut, c’est une clause remorque, donc si jamais il y a d’autres négociations qui prévoient une augmentation supérieure au taux qu’on a eu, on aura un ajustement équivalent. On ne veut pas plus que les cols bleus, on veut autant tout simplement. » Le président se dit outré de devoir mener cette bataille envers l’équité encore en 2019.

Recours à un médiateur

Les deux parties ont eu recours à un médiateur durant la négociation. Alors que l’hypothèse de règlement a été approuvée par le conseil municipal, les membres du syndicat ne l’ont pas appréciée. « De notre point de vue, l’objectif d’équité n’était pas là, c’était même pire que ce qu’il y avait avant », d’ajouter André Duval.
Il s’est d’ailleurs présenté à la séance du conseil municipal du 18 mars afin de décrier la situation aux élus. « On souhaite que tout ça se règle le plus rapidement possible, au bénéfice de tout le monde, a alors répondu le maire Martin Murray. Le médiateur a soumis un rapport, on est d’accord avec le rapport, et l’étape ultérieure, ça serait peut-être d’aller en arbitrage si vous jugez que vous n’avez pas obtenu gain de cause. »
Le directeur général n’était pas non plus d’accord avec les allusions au manque de respect : « On a toujours respecté le monde. Les propositions qui sont sur la table, qui ont été acceptées par le conseil municipal, sont avantageuses par rapport à ce qui a été négocié dans d’autres villes. »

Climat particulier à Saint-Bruno

Le mandat de grève que se sont donné les cols blancs va en réalité plus loin que la question de l’équité salariale. Le président de la section locale avoue que l’ingérence du maire dans les négociations, telle que dévoilée par le journal Les Versants vers la fin janvier, fait également partie des raisons. Selon lui, la situation est particulière à Saint-Bruno. « C’est absolument incroyable comme attitude, dit-il. Si ce n’était que l’interférence du maire dans la négociation, mais non, il y a aussi eu la taupe l’été dernier. À Saint-Bruno, on a droit à tout, on nous étonne toujours. »
Les deux parties ont donc jusqu’au 1 avril pour trouver une solution dans le sens de leurs objectifs, sans quoi les cols blancs feront la grève pendant deux semaines.