Les analyses médicales montérégiennes centralisées à Saint-Bruno

Après avoir été hésitant, le conseil municipal de Saint-Bruno accueillera d’ici trois ans l’OPTILAB dans la zone industrielle Gérard-Filion.

Le conseil municipal, lors de la séance du 26 août, n’a pas adopté la résolution voulant l’approbation de la promesse d’achat présentée par le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre (CSSSMC) pour installer la Centralisation des laboratoires médicaux (OPTILAB) dans le parc d’affaires Gérard-Filion.

À la séance du conseil municipal du 22 octobre, les élus accordaient à l’OPTILAB, sans plus d’information, de s’implanter à Saint-Bruno. La Ville a expliqué ce revirement en indiquant que « les conseillers ont demandé plus de précisions sur ce projet évalué à plus de 45 millions de dollars. Le directeur général a obtenu une deuxième analyse plus approfondie du gouvernement du Québec qui a permis une meilleure compréhension du projet et son acceptabilité par les membres du conseil. Le projet OPTILAB demeure le même que présenté initialement. »

En regardant les deux assemblées publiques, il est possible de constater quelques différences. Même si la surface du bâtiment de près de  25 000 mètres carrés et le prix d’un peu plus de 2 millions de dollars restent identiques, la Ville présentait un projet de 10 millions d’investissements générant près de 250 emplois en août, alors qu’en octobre, l’investissement grimpait à plus de 40 millions de dollars avec plus de 400 emplois.

Le conseiller indépendant du district 7, Jacques Bédard, lors du report du point à la séance du conseil municipal le 26 août, ne voyait pas le projet d’un bon œil. « On aurait pu vendre à une entreprise privée et récolter 100 % des taxes. Comme on nous l’a expliqué, un édifice gouvernemental ne paie que 43 % de la valeur des taxes pour une municipalité et cela peut être réévalué à la hausse ou à la baisse chaque année. À la place, je propose de demander au ministère de venir s’installer sur Clairevue et de faciliter l’installation d’une super-clinique. Quitte à perdre 60 % de taxes, là, je serais en accord. »

« Le directeur général a obtenu une deuxième analyse plus approfondie du gouvernement du Québec qui a permis une meilleure compréhension du projet et son acceptabilité par les membres du conseil. » – Ville de Saint-Bruno

L’ensemble des élus était d’accord avec cette proposition, à l’exception de la conseillère du district 1, Louise Dion, qui voyait là « un service aux citoyens. Si toutes les municipalités refusaient l’installation de bâtiment gouvernemental pour des raisons pécuniaires… » Mme Dion s’est cependant abstenue de voter, ayant des intérêts privés dans la mise en place de la super-clinique mise de l’avant par M. Bédard.

Une entente?
Certaines sources nous indiquent qu’entre le report de l’implantation de l’OPTILAB à son acceptation par le conseil municipal de Saint-Bruno, le gouvernement du Québec aurait garanti à la Ville un ajustement des ressources foncières afin qu’elle ne perde pas trop de taxes.
Une chose est certaine, aucune promesse d’investir dans une super-clinique n’a été accordée à la municipalité, qui le demandait pourtant.
Quant au CISSSMC il indique qu’« à la fin de l’été, la Ville de Saint-Bruno avait reporté le point à un prochain conseil municipal pour lui permettre d’aller chercher des précisions sur le projet. Nous avons ainsi pu répondre à des questionnements des élus et le 22 octobre dernier, la Ville a accepté notre promesse d’achat. »

L’endroit
Le CISSSMC a choisi le parc d’affaires Gérard-Filion pour plusieurs raisons. « La sélection du terrain dans la municipalité de Saint-Bruno s’est réalisée en collaboration avec un groupe de travail composé de représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux,, de la Société québécoise des infrastructures et du CISSSMC. Les principes directeurs ayant orienté ce choix sont la disponibilité du terrain, la proximité des grands axes routiers, pour les besoins du transport des spécimens, ainsi que les caractéristiques physiques du terrain relativement avec le type de bâtiment qui sera construit. Le laboratoire serveur se concrétisera d’ici un minimum de trois ans et les coûts de construction restent à évaluer, puisque nous sommes en phase de planification », a soutenu dans un communiqué Martine Lesage, porte-parole du CISSSMC.

Impacts pour les laboratoires de la Montérégie
Chaque hôpital de la Montérégie (il y en a 8) conservera son laboratoire : on les appellera alors « laboratoires associés ». Ces derniers réaliseront les analyses urgentes et de court délai, selon la situation clinique des patients, et celles dont la condition de conservation des spécimens requiert une analyse au niveau local. Toutes les autres analyses des prélèvements des établissements de la Montérégie seront réalisées par le laboratoire « serveur » qui sera situé à Saint-Bruno.

Actuellement, les volumes d’activité à échéance sont estimés et ils devront être actualisés à la date de réalisation de la construction du futur laboratoire serveur. Aussi, comme il a été convenu avec le syndicat, la délocalisation de certains employés des laboratoires associés vers le laboratoire serveur se fera surtout par attrition et les modalités seront convenues et planifiées avec les parties prenantes de un à deux ans avant les transferts.

L’Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (APTS) qui a appris l’implantation de l’OPTILAB à Saint-Bruno après la résolution de la Ville s’est dite « encore une fois écartée du processus de déménagement. Encore une fois, la direction ne comprend pas que les décisions qu’elle prend ont un impact sur les familles et la qualité de vie du personnel qu’elle emploie », pouvait-on lire dans un communiqué de l’APST.