Les agents de la Sépaq en grève à Saint-Bruno

Les parcs nationaux de la Société des établissemetns de plein air du Québec (Sépaq) des Îles-de-Boucherville et du Mont-Saint-Bruno comme les 23 autres parcs nationaux seront touchés par une grève illimitée à partir du 20 juillet, début des vacances de la construction.

En raison de l’impasse à la table de négociation, sur la question monétaire, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) annonce que de nouveaux avis de grève ont été expédiés au ministre du Travail et à la direction de la Sépaq. Le déclenchement d’une grève générale touchera cette fois-ci trois parcs nationaux, ceux des Îles-de-Boucherville, du Mont-Saint-Bruno et de la Yamaska, et ce, pendant les vacances de la construction. Dès le samedi 20 juillet, les quelque 1 500 membres du SFPQ qui y travaillent débrayeront en même temps.

Ces trois parcs représentent 155 employés, dont 48 à Saint-Bruno-de-Montarville.

« Le parc national du Mont-Saint-Bruno est le plus achalandé au Québec avec un million d’entrées par année. Nous avons fait cette annonce ce matin au gouvernement et il ne semble toujours pas réagir. En tous les cas, nous sommes prêts à tenir longtemps. Au moment du vote, un employé a même dit qu’il n’était déjà pas payé, alors qu’il n’avait pas grand-chose à perdre », a indiqué aux Versants François Sylvestre, président du SFPQ de la région de Montréal-Laval-Montérégie.

Le 20 juillet, les employés feront du piquetage devant les entrées du parc du Mont-Saint-Bruno. À Saint-Bruno, les services de la Sépaq risquent d’être moindres, car il n’y aurait que quatre cadres pour remplacer les grévistes.

« Nous avons fait cette annonce ce matin au gouvernement et il ne semble toujours pas réagir. »
– François Sylvestre

Début le 17 juillet
Rappelons que la grève du 17 juillet concernera le Manoir Montmorency et le parc de la Chute-Montmorency, le siège social, le camping des Voltigeurs, les centres touristiques du Lac-Kénogami et du Lac-Simon.

« Visiblement, François Legault est insensible à la réalité des petits salariés du Québec. Il n’a pas non plus la préoccupation d’assurer l’avenir de nos parcs et de nos réserves naturelles. Il est temps de hausser le ton », précise M. Sylvestre.

Les dernières offres mises de l’avant par la direction de la Sépaq ont été jugées inacceptables par le comité de négociation du SFPQ. Dans un tel contexte, il était impossible de poursuivre les discussions sur le plan salarial.

Problème de hausse de salaire
« Après une prolongation de convention collective et des négociations qui durent depuis plus de cinq mois, l’offre patronale est toujours ridicule : moins de 1 % par année. Les augmentations de salaire proposées ne couvrent même pas l’augmentation du coût de la vie. Nous avons des téléphonistes-réceptionnistes, des journaliers, des conseillers aux ventes, des jardiniers, des préposés à l’accueil, des guides accompagnateurs et bien d’autres corps d’emploi qui gagnent entre 13 $ et 14 $ par heure, en plus d’avoir un travail saisonnier. Ils méritent de meilleurs salaires. Il n’est plus question pour eux de s’appauvrir année après année », d’avancer M. Sylvestre, le porte-parole régional.

Rappelons qu’à l’issue d’une tournée de votes, les travailleurs de la Sépaq, membres du SFPQ, se sont prononcés à 94 % pour le déclenchement d’une grève générale au moment opportun. Il s’agit d’un pourcentage historique de la part des membres de la Sépaq.

Le SFPQ est un syndicat indépendant qui regroupe environ 40 000 membres à travers le Québec, dont quelque 30 000 d’entre eux sont issus de la fonction publique québécoise et répartis comme suit : près de 26 000 employés de bureau et techniciens et environ 4 000 ouvriers travaillant au sein de divers ministères et organismes. Les 10 000 autres membres proviennent du secteur parapublic.

Des parcs ouverts
« La Sépaq tient à informer sa clientèle que tous les établissements visés demeureront ouverts si la grève se concrétisait et qu’elle fera tout en son pouvoir pour conserver l’accessibilité la plus large possible. Les discussions se poursuivent toujours pour en arriver à une entente et les travaux progressent. Encore engagée dans la recherche d’une solution négociée et satisfaisante pour la Sépaq et ses employés, la société d’État a toujours confiance qu’une entente de principe puisse être conclue avant d’en arriver à la grève.» C’est à travers un communiqué que la Sépaq a répondu à l’annonce de grève, sans vouloir accorder pour l’instant d’entrevue.

Elle indique que les clients qui pourraient être affectés par ce débrayage seront contactés. « Dans la mesure où la grève se concrétise, des opérations à effectif réduit risquent d’avoir un impact sur certains services, tels que la restauration, la location d’équipement nautique, les plages et les activités guidées. Une compensation sera appliquée à la facture des usagers advenant que leur séjour soit affecté », peut-on lire dans la publication.