Itinérance

Le visage de la pauvreté

Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Basile-le-Grand ne font pas exception à d’autres villes du Québec. On y retrouve des personnes en situation d’itinérance.

L’itinérance dans la Vallée-du-Richelieu est bien réelle. Quand on parle d’itinérance, on ne parle pas du stéréotype de l’homme sale, assis sur le trottoir dans ses haillons, tenant dans ses mains un verre contenant quelques pièces de monnaie. Le visage de la pauvreté a changé. Il n’existe pas de profil type d’itinérance.

L’organisme Mille et une rues de Saint-Bruno-de-Montarville est composé d’intervenants prêts à aider les personnes en situation d’itinérance dans la Vallée-du-Richelieu. Le journal a rencontré le directeur, Mohamed Haouche, et la travailleuse de milieu, Céline Ducas. Ceux-ci nous ont raconté l’histoire de plusieurs personnes anonymes qui ont croisé leur chemin.

Itinérance cachée

Depuis sa séparation, cette personne a réussi à se reloger. Toutefois, elle ne possède pas de bail, étant à la merci d’une éviction. De plus, le logement ne comprend pas de cuisine. Elle prépare ses repas sur une petite plaque chauffante et tous ses articles de cuisine se trouvent dans des boîtes. Cette personne vit de l’anxiété et des idées suicidaires. Elle n’a pas accès au programme de soutien au logement puisqu’elle n’a pas de bail. Elle possède seulement sa pension du gouvernement, ce qui est insuffisant pour un logement à prix régulier. « On est en attente de réponses d’habitations à prix modique (HLM) et de coopératives d’habitation. Mais c’est long, les listes d’attente n’en finissent plus. Il faut attendre entre trois et cinq ans pour avoir une place dans un HLM », déplore Célina Ducas.

Une tente

Cette personne vivait dans une tente, l’été, dans l’un des boisés de Saint-Bruno. Elle éprouve des problèmes de consommation d’alcool et de drogues. Il y a environ un an et demi, Céline Ducas l’a aidée à se rendre à une thérapie d’une durée de six mois. Elle est sans nouvelles depuis.

Une autre personne vivait également dans une tente mais souhaitait rester dans cette situation. Elle voulait demeurer itinérante « pour vivre en toute liberté ».

Une voiture

Un jeune couple vivait dans sa voiture. L’homme fréquentait l’université et ne disposait pas de suffisamment de moyens pour acquitter ses frais de scolarité ainsi que son logement. À un moment, le couple vivait dans une roulotte.

Ressources

L’organisme Mille et une rues est la seule ressource accessible entre Longueuil et Saint-Hyacinthe en matière d’itinérance. Toutefois, il n’y a pas de refuge sur le territoire montarvillois. Avant la pandémie, un appartement avait été mis en place par l’organisme, en collaboration avec la paroisse et Centre d’action bénévoles Les P’tits Bonheurs, pour les personnes en situation d’itinérance, mais celui-ci avait été fermé à cause de problèmes avec les assurances. Il existe plusieurs refuges à Longueuil, comme la Halte du coin et Abri Rive-Sud. Notons également la Maison baluchon pour jeunes itinérants à Saint-Hyacinthe.

Logement

Depuis la pandémie de COVID-19, trouver un logement est de plus en plus ardu. Les prix ont explosé, le taux d’occupation frôle les 100 % et les propriétaires sont de plus en plus stricts. « À un moment, j’étais à la recherche d’un logement pour une dame âgée. Le propriétaire préférait louer le logement à une personne qui travaille. Selon lui, une personne âgée est toujours à la maison et use plus rapidement un logement. Ça ne fait aucun sens », mentionne Mohamed Haouche.