Le torchon brûle entre la nouvelle majorité et les élus du Parti montarvillois à Saint-Bruno

Martin Murray, maire de Saint-Bruno-de-Montarville, a claqué la porte de l’assemblée plénière préparatoire à la séance du conseil municipal du 15 avril. Il a été accompagné par Vincent Fortier, conseiller du district 2, et Isabelle Bérubé, conseillère du district 5, tous les deux membres du Parti montarvillois comme le maire.
Le journal Les Versants a appris de plusieurs sources différentes que l’assemblée plénière de lundi dernier s’est poursuivie sans les membres du Parti montarvillois. Une résolution, qui sera à l’ordre du jour lors de la séance du conseil municipal le 15 avril, abordait le sujet du prochain maire suppléant. Cela semble avoir été l’élément déclencheur de la discorde.
Rappelons que depuis le début de son mandat, Martin Murray a vu quatre conseillers du Parti montarvillois quitter son parti politique. Trois sont devenus indépendants, un autre dernièrement a décidé de privilégier sa vie professionnelle en déclenchant ainsi une élection partielle dans le district 4.

« Le maire agit encore aujourd’hui comme s’il avait la majorité. » – Jacques Bédard

Contacté par Les Versants, Martin Murray regrettait « qu’un élu vous dise ce qui se passe à une séance plénière. Cela ne peut venir que d’un élu. Je vais envoyer une note à l’instant pour indiquer à tous que les discussions en plénière sont confidentielles. »
Quand le journal l’interroge sur la santé du Parti montarvillois, le maire indique que son parti « n’a jamais été autant en forme », et qu’un candidat ou une candidate se présenterait sous l’étiquette du Parti montarvillois aux prochaines élections partielles dans le district 4.
Alors que le journal lui soulignait qu’il y avait eu depuis son premier mandat quatre personnes qui avaient démissionné de leur poste, le magistrat a préféré indiquer qu’il n’y avait eu que « deux démissions. Pour Mme Alarie, c’est nous qui l’avons exclue du parti. Quant à M. Guevremont, il a eu une promotion professionnelle qu’il ne pouvait pas refuser. »
Rappelons que Marilou Alarie, conseillère indépendante du district 6, a pourtant bel et bien démissionné du Parti montarvillois le 27 juillet 2017. Un communiqué du Parti montarvillois avait même officialisé la chose.

Confirmation

De son côté, Vincent Fortier, conseiller du district 2, regrette également que des informations sortent de l’assemblée plénière. « Ces réunions sont à huit clos pour justement que des discussions privées ne sortent pas dans les médias. Pour ce faire, il faut qu’il y ait une confiance minimale. »
Il confirme que les élus du Parti montarvillois ont quitté l’assemblée plénière, mais en évoquant des écarts de conduite de la part de la nouvelle majorité. « Je ne parle pas des cinq conseillers (formant aujourd’hui la majorité) même s’ils n’ont pas condamné les propos émis, mais il y a eu des élus qui ont eu des comportements inacceptables, indignes de leurs fonctions. Il y a eu des propos vicieux, des attaques personnelles, intimidantes. La discussion n’était pas possible. »
À la suggestion du directeur général et du maire, une entreprise privée, spécialisée en gouvernance, a été embauchée par la Ville pour conseiller le maire et les élus afin de relancer le dialogue. « Cela ne peut pas nuire », d’ajouter M. Fortier.

La nouvelle majorité

Jacques Bédard, conseiller du district 7, indépendant depuis sa démission du Parti montarvillois le 4 février, a confirmé que les élus du Parti montarvillois avaient quitté les discussions de l’assemblée plénière « sans vouloir aborder d’autres sujets. Depuis très longtemps, le Parti montarvillois demande à l’opposition de s’exprimer lors des plénières. Maintenant qu’on le fait, ils préfèrent quitter la table. » M. Bédard s’interroge sur le jugement du maire. « Cela fait un an que j’écris des courriers pour dénoncer son manque de jugement. Le maire est quelqu’un qui s’accroche à un poste où il n’a jamais eu les qualifications. Il y a un manque flagrant de leadership. Le maire agit encore aujourd’hui comme s’il avait la majorité. » Contrairement à M. Fortier, M. Bédard indique que « l’intimidation » ne vient pas de son camp, mais du maire.
Marilou Alarie, conseillère indépendante du district 6 depuis sa démission du Parti Montarvillois, n’a pas voulu revenir sur l’assemblée plénière. Elle a cependant confirmé l’information en indiquant que pendant cette « phase de transition », où le maire est devenu minoritaire au conseil municipal, « il est important de chercher le consensus. Il faut rester à la table des discussions. Il ne faut pas claquer la porte. Ce n’est pas facile de perdre le pouvoir. Avant, tout ce que M. Murray voulait, c’était voté. Son défi aujourd’hui est de rattacher à sa cause l’ensemble du conseil. C’est un beau défi, mais pour ce faire, il faut rester à la table de discussion. »
Mme Alarie a confirmé également aux Versants qu’un exercice de consolidation d’équipe avait débuté : « Nous avons eu une rencontre avec un expert. Maintenant, il est important de mettre en pratique ce qui nous a été dit. »
Mme Alarie a d’autre part indiqué que le sujet de l’indépendance de tous les élus est « une avenue que les élus membres du Parti montarvillois devraient considérer. »