Le terrain de l’enfance de Guy Laliberté

Guy Laliberté revient à Saint-Bruno-de-Montarville. Pour offrir en don un terrain à la Ville, mais aussi pour y passer un peu plus de temps.

Pour Guy Laliberté, le parc national du Mont-Saint-Bruno a toujours été « un grand terrain de jeu ». Le citoyen de la montagne, comme il se surnomme, a grandi à Saint-Bruno-de-Montarville. « Même si c’était privé, on se permettait des escapades ou des petites incursions dans l’environnement », raconte Guy Laliberté, qui a répondu aux questions du journal Les Versants

De ses expéditions dans la forêt, le Montarvillois évoque la grotte de la sainte vierge pendant l’enfance, les petites bières et les premiers baisers sur le bord de la montagne pendant l’adolescence. Il a passé une ou deux années scolaires au collège des Frères Saint-Gabriel. « Dans le temps de mon père, dans les années 60, on faisait du ski et du ski-doo dans la montagne, à l’époque », relate-t-il. 

Rappelons qu’en novembre1991, le ministère de l’Éducation prend la décision de détruire le collège des Frères Saint-Gabriel. Ce choix est controversé et contesté à l’époque, mais le gouvernement fera finalement construire un mémorial pour souligner l’héritage des Frères de Saint-Gabriel. Cette école avait été bâtie en 1924 et allait être classée bâtiment patrimonial.

C’est la première fois depuis 20-25 ans que Guy Laliberté passera les mois de janvier et février ici à Saint-Bruno et Montréal. Il sera cependant pendant les Fêtes au soleil, les deux pieds dans le sable. « Je suis en hiver ici, ce n’est pas dans mes habitudes trop, trop. Je suis plutôt un gars de printemps, d’été et d’automne quand je suis ici. »

Sa maison

Guy Laliberté déplore le fait qu’il passe peu de temps « dans la ville » quand il revient aux sources. « Je ne sors pas beaucoup quand je suis ici. J’ai tout ce que j’ai là-bas », dit-il en pointant en direction des maisons dans la montagne.

« Même si c’était privé, on se permettait des escapades ou des petites incursions dans l’environnement. » – Guy Laliberté

Au total, on trouve neuf résidences dans le parc national du Mont-Saint-Bruno, dont celle appartenant au fondateur du Cirque du Soleil. Notons qu’il y aussi celle dans laquelle a vécu plusieurs années un autre Montarvillois célèbre, l’entomologiste Georges Brossard, décédé en juin 2019. 

Un peu plus tôt cet automne, Guy Laliberté a mis sa demeure d’Outremont à vendre pour la somme de 13,8 M$. Une décision qu’il n’est pas près de prendre avec son logis montarvillois. « J’ai acheté cette maison-là en me disant que je la garderais jusqu’à temps que j’irais visiter d’autres cieux », confie-t-il.

C’est-à-dire qu’il a l’intention de passer plus de temps dans ce patelin où il a couru dans les bois, enfant, que d’aller à Montréal. « Vendre la maison de Saint-Bruno n’est pas une option. C’est mon terrain de jeu. Je vis dans le parc. Je suis en amour avec Saint-Bruno. »

Le Saint-Bruno d’aujourd’hui  

Selon M. Laliberté, Saint-Bruno-de-Montarville demeure « la ville à être », et la plus belle municipalité aux abords de Montréal, « surtout grâce à son parc ». Quand on lui demande ce qu’il pense du Saint-Bruno-de-Montarville d’aujourd’hui, il répond que la Ville a réussi à conserver un certain contrôle de son développement urbain. « Ce n’est pas facile avec les croissances et les demandes supplémentaires. C’est facile pour une Ville de se laisser aller à la tentation de faire de la croissance économique à travers son développement immobilier. Mais je pense que Saint-Bruno-de-Montarville a bien fait en général – il n’y a rien de parfait – mais l’intention est là. »

Guy Laliberté a fait don d’un terrain de 2,6 hectares à la Municipalité de Saint-Bruno-de-Montarville. Terrain qu’il avait acquis en 2003 pour éviter le développement immobilier. Toutefois, son implication municipale se limiterait à ce don, s’il faut croire sa réponse. « Mon engagement est plus international, avec les causes environnementales et One Drop. J’ai quand même mon siège social à Montréal. Je suis encore un grand voyageur », affirme celui qui a fait un saut vers la Station spatiale internationale en 2009, devenant ainsi le premier touriste canadien de l’espace.

La Ville, quant à elle, a l’intention de faire de l’endroit une réserve naturelle, comme le parc Tailhandier.