Le SPAL disperse 80 jeunes réunis à Saint-Bruno

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil est intervenu à Saint-Bruno-de-Montarville vendredi, autour de 22 h 30. L’intervention policière a permis de disperser quelque 80 ados réunis dans la cour de l’école De Montarville. 

« À la suite de notre intervention, il y a eu une arrestation pour voie de fait sur un agent du SPAL », mentionne le relationniste Ghislain Vallières.

Des méfaits et des bris ont été constatés sur la signalisation en place. Des graffitis ont aussi été observés. Des déchets ont été laissés sur place. C’est à la suite d’appels citoyens que les policiers sont arrivés sur les lieux. « Nous croyons à l’utilisation des espaces publics dans le respect des règles et du civisme. Mais dans l’ensemble du territoire couvert par le SPAL, les incivilités, c’est tolérance zéro, déclare l’agent Vallières. Nos équipes spécialisées se mobilisent pour la période estivale. »

Le SPAL promet d’accentuer sa présence sur le terrain au cours des prochaines semaines, et ce, dans tout le territoire de l’agglomération. « Saint-Bruno n’est pas une ville à problèmes », assure le policier.  

Attroupements

Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Depuis quelque temps, un groupe de jeunes prend d’assaut des commerces pour faire du grabuge à l’intérieur.

Il y a eu 252 vols répertoriés dans des commerces de Saint-Bruno-de-Montarville en 2022. Ce sont 64 pillages de plus que l’année précédente.

« Une présence policière est effectuée régulièrement dans les stationnements des commerces et aussi dans les commerces, se targue la sergente du SPAL, Mélanie Mercille. Nous invitons les propriétaires des commerces à se munir de caméras de surveillance fonctionnelles. Nous invitons les employés à être vigilants et à composer rapidement le 911 lorsqu’ils voient des personnes suspectes, des véhicules suspects ou [quand ils] sont victimes d’un vol. »

« L’entente avec la Municipalité pour l’emplacement du parc éphémère pourrait être compromise. » – Thierry Lambert

En entrevue avec Les Versants, le maire de Saint-Bruno, Ludovic Grisé-Farand, affirme qu’il n’est pas informé qu’en soirée, des braquages et du grabuge sont effectués dans certains commerces du centre-ville. Il s’en remet toutefois aux surveillants de la Municipalité qui œuvrent sur le terrain. Ils surveillent les édifices municipaux et observent s’il y a des activités criminelles autour. « J’en appelle au civisme », déclare Ludovic Grisé-Farand, qui évoque l’ouverture prochaine du parc éphémère. « C’est un endroit pour discuter et se rassembler. Les jeunes qui font du vandalisme, c’est plutôt une petite fraction, un faible pourcentage qui font ça. Ça ne représente pas Saint-Bruno », estime le maire.

Parc éphémère

Le directeur du IGA Extra Les Marchés Lambert et frères à Saint-Bruno, Thierry Lambert, demande une meilleure collaboration de la Ville et un soutien policier accru. « Autrement, l’entente avec la Municipalité pour l’emplacement du parc éphémère pourrait être compromise », lance-t-il. C’est que le site éphémère pour les jeunes se situe sur un terrain de la famille Lambert. « Il y a ces rassemblements de masse dans Saint-Bruno. Je n’ai jamais vu d’aussi gros regroupements de jeunes au cours des dernières années. C’est devenu fréquent à Saint-Bruno et à Saint-Basile », témoigne Thierry Lambert. 

D’où sa demande pour voir une présence policière plus proactive autour des commerces. « À la lecture de différents articles, de discussions, de témoignages, de ce qui s’est passé aussi à Saint-Basile avec les animaux… je réalise que les incidents s’accumulent. Ça m’inquiète. Il faut une présence accentuée de la police, en voiture, à pied ou à vélo, dans nos parcs, aux terrains de soccer, dans le stationnement de l’église… », illustre Thierry Lambert.

Il y a aussi les vols. Le marché IGA Extra de Saint-Bruno en a été victime à quelques reprises, surtout sur l’heure du dîner. « Il y a des jeunes qui prennent un lunch et vont le manger dans l’espace dîner sans payer. C’est un endroit problématique et nous avons remarqué l’astuce une fois. Maintenant, nous encadrons ça avec du personnel qui surveille. Mais on dirait que c’est un challenge qu’ils se lancent, pour confronter les lois. » 

Une opportunité

Puis certains voient la situation d’un autre œil. C’est le cas du propriétaire du Provigo à Saint-Bruno, Sylvain Jodoin. D’après ses dires, les jeunes représentent une clientèle non négligeable. « Ce sont des clients quand même importants, qu’ils soient 50 ou 125 », note l’entrepreneur.

Cette situation, la venue d’un groupe d’adolescents dans son magasin sur l’heure du dîner, M. Jodoin la retourne parfois à son avantage. « Je vois ça comme une opportunité. Quand ils se présentent en groupe, ça peut être inquiétant, mais c’est un bon bassin d’embauches dans une période où la main-d’œuvre se fait rare. Ils ont 15, 16, 17 ans… j’ai fait des embauches parmi eux », raconte Sylvain Jodoin. 

Lorsque des jeunes entrent dans son magasin, le propriétaire les approche et demande à certains s’ils souhaitent travailler. « Une dizaine, une quinzaine d’étudiants de l’école secondaire sont mes employés. Certains sont superviseurs. »   

Sylvain Jodoin ne recense pas autant de vols qu’au IGA. Selon lui, c’est arrivé deux fois en trois ans. Mais il admet qu’il a eu à établir un plan afin d’éliminer tout risque de vol potentiel. À l’intérieur, il a retiré l’espace salle à manger pendant la pandémie. En fait, ce sont les déchets laissés à l’extérieur devant le marché d’alimentation qui causent plus de problèmes. « C’est plus de supervision. Mais il ne faut pas généraliser. Nous intervenons rapidement. Nous avons organisé l’extérieur pour eux, avec de grosses poubelles. »