Saint-Bruno : Le maire et le DG cherchent des solutions

Le maire et le directeur général (DG) démissionnaire de Saint-Bruno-de-Montarville ont rencontré Les Versants pour parler de la crise que traverse la Ville en ce moment et des solutions qu’ils envisagent.
Le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Martin Murray, reconnaît qu’il y a « un malaise profond au niveau politique » dans sa Ville. Un malaise profond qui aura entraîné dernièrement la démission du Parti montarvillois de Jacques Bédard, conseiller du district 7, ou encore de Caroline Cossette, conseillère du district 3, qui siègent désormais comme conseillers indépendants.
La semaine dernière, c’était le directeur général (DG), Guy Hébert, qui annonçait sa démission. Le maire et le directeur général ont d’ailleurs voulu rencontrer Les Versants pour parler des « problèmes très sérieux à la Ville qu’il faut prendre à bras le corps », de préciser M. Murray.

L’aide d’une entreprise de recrutement

Le DG s’étonne de la situation. « C’est rare de voir ça. La ville va très bien, mais au niveau politique, la Ville va très mal. Et lorsque ça brasse au niveau du politique, cela insécurise le côté administratif. »
M. Hébert quittera ses fonctions le 3 mai. « « J’ai donné un délai suffisant pour que la Ville trouve un nouveau directeur général ou une nouvelle directrice. Une entreprise de recrutement aura cette mission. D’ici le mois d’avril, on a bon espoir d’avoir choisi mon successeur. » C’est ainsi qu’un comité composé de l’entreprise, d’un conseiller, du maire et du DG s’attellera à la tâche. « Si la personne arrive après mon départ, je serai disponible pour l’accompagner », rassure M. Hébert.

Rencontre avec le MAMH

Le 25 février, à l’initiative du DG, les élus ont rencontré deux personnes du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) pour parler des responsabilités des élus versus celles de l’administration. Pour M. Hébert, la cinquième rencontre du genre depuis trois ans et demi était nécessaire. « Généralement, cela va bien lorsque tout le monde connaît les limites de son carré de sable. Il y avait des gens qui dépassaient leur rôle. »
Les intervenants ont rappelé le rôle différent du maire dans une municipalité. Alors que les conseillers n’ont un rôle de conseiller que lors des séances du conseil municipal pour appuyer ou pas une résolution, le maire occupe son rôle tout le temps. « En dehors des séances du conseil municipal, les conseillers sont de simples citoyens, de préciser le maire. Je crois que cette rencontre aura permis de faire baisser un peu la pression. »

Consolidation d’équipe

Après avoir fait le postulat que le conseil municipal traverse une crise, quoi prendre comme solution?
« On va suggérer une consolidation d’équipe. On va chercher quelqu’un à l’externe pour qu’il puisse voir chacun des membres du conseil de manière individuelle, chacun des directeurs de service, pour connaître les forces et les faiblesses. Il va tenter ensuite de trouver des solutions pour que ça fonctionne mieux. L’objectif est d’aller chercher individuellement la position de chacune des personnes. Le consultant va faire un rapport où les élus pourront dire comment ils veulent travailler. » Voilà le plan du DG qu’endosse totalement le maire.
« Le maire va faire partie des personnes qui seront rencontrées. Moi, je suis tout à fait partant. On n’apprendra pas à s’aimer, mais l’objectif est de savoir comment nous pouvons fonctionner de façon correcte. » M. Murray poursuit en expliquant que « si le conseil municipal ne fonctionne pas, le maire a une responsabilité de restaurer une approche plus respectueuse des élus entre eux et envers l’administration. Cela prend de la bonne volonté et de la bonne foi pour que tout le monde travaille pour sa communauté. »

Une rencontre prévue le 11 mars

Les élus de l’opposition avaient fait une liste de doléances au maire dans un courrier que le journal avait rendu public. La nouvelle majorité demandait au maire de respecter ses différentes demandes, sans quoi elle exigerait sa démission.
On pouvait y lire entre autres : « Si Martin Murray refuse ces changements, il peut démissionner officiellement. S’il refuse de démissionner, nous déposerons en séance du conseil une motion de blâme demandant par le fait même sa démission. S’il s’accroche, notre majorité au conseil nous permettra de mettre en place ces changements. »
« Une rencontre est prévue pour le 11 mars avec tous les élus. Il a fallu attendre le résultat d’un avis légal et d’un complément d’information qu’on va envoyer aux conseillers pour qu’on puisse se rencontrer », indique le maire.
Il envisage lors de cet exercice de demander à une personne externe d’animer la rencontre afin d’éviter que cette dernière tourne en une foire d’empoigne.
Des choses ont cependant déjà changé. Tous les lundis soir sont réservés pour des séances plénières. Si c’est un jour férié, la rencontre sera reportée au mardi suivant.

Le maire et le DG

À la question du journal à savoir quelle image voulaient donner le maire et le DG en répondant aux questions côte à côte, alors que personne ne cache que le climat politique a été l’une des causes du départ de M. Hébert, ce dernier répond sans détour : « C’est l’image de deux personnes qui travaillent pour le bien de la Ville. »
M. Murray a précisé en ajoutant : « On est rendus à une étape où nos chemins doivent prendre des directions différentes. Moi, j’ai décidé, parce que j’ai été élu, de tenir le fort jusqu’à la fin de mon mandat et je n’en démords pas. Je continuerai même si les élections sont reportées. Et puis, quand je regarde derrière moi, je vois qu’on a toujours agi pour le bien-être des citoyens. J’espère que les gens vont embarquer dans l’idée de M. Hébert de vouloir consolider l’équipe. »
Le 11 mars, le maire proposera l’idée de consolidation d’équipe. « Je vais reconnaître mes torts, j’aimerais que chacun le fasse. Peut-on maintenant accepter d’être accompagnés dans une démarche de consolidation du climat? On n’est pas là pour s’aimer, mais pour travailler au bien-être des citoyens. »
Il n’en reste est pas moins que la minorité du Parti montarvillois au conseil municipal rend très vulnérable le maire Murray. Ainsi, toute sa politique pourrait être remise en question par les cinq membres de l’opposition constituée par les trois démissionnaires du Parti montarvillois, Louise Dion (membre de l’Alliance municipale) et Joël Boucher (indépendant.)