Le droit de stationner dans la rue cet hiver pour 50 $

Deux ans après la première initiative de stationnement de nuit pendant l’hiver à Sainte-Julie, la Ville bonifie son règlement avec un nouveau projet-pilote de vignettes payantes qui a commencé le 1er décembre. Une mesure qui se veut modératrice.
Pour les citoyens de Sainte-Julie, les stationnements de nuit permis sur certaines artères de la Ville ou les vignettes gratuites pour se stationner dans certains parcs municipaux n’étaient pas suffisants et requéraient une nouvelle mesure. « On s’est fait dire par des citoyens qu’il n’y avait pas assez de stationnements et qu’ils étaient trop loin de chez eux, donc on a essayé de mettre un projet sur pied pour les satisfaire, sans compromettre la sécurité et le déneigement », explique la mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy.

Une option payante pour contrôler la demande

La solution a pris la forme d’une vignette de stationnement payante. Au coût de 50 $, les détenteurs de ces vignettes pourront se stationner dans les autres rues, sur un seul côté permis. La Ville a tenu à ces frais pour éviter que la demande ne surpasse l’offre et que les rues de Sainte-Julie, étroites et résidentielles, ne soient envahies de voitures et que cela ne nuise aux opérations de déneigement.

50 $ C’est le coût de la vignette qui permettra à son détenteur de se stationner dans la rue pendant la nuit en hiver.

« On ne pouvait pas tenir pour acquis que si on permettait à tout le monde de se stationner dans la rue, que tout le monde respecterait le règlement et libérerait les espaces lors du déneigement, justifie la mairesse. Il y a toujours des gens qui ne reçoivent pas l’information, qui sont absents ou qui ignorent les règlements tout simplement, c’est la nature humaine. »
D’après Suzanne Roy, le montant demandé est adéquat et elle savait que d’exiger un coût pour obtenir le droit de se stationner pendant la nuit modérerait le nombre de personnes qui voudraient s’en prévaloir. « Un montant de 50 $, c’est raisonnable pour un hiver entier; 10 $, ça n’aurait pas été assez, ça aurait incité plein de gens à l’acheter, mais à 50 $, on sait que ce sont vraiment ceux qui en ont besoin qui vont demander la vignette», de poursuivre la mairesse.
Les besoins de vignettes ne seraient pas si hauts. Selon un sondage réalisé auprès d’un groupe témoin de 529 personnes avec un taux de participation de 88 %, seulement 16 % de la population de Sainte-Julie en aurait réellement besoin parce qu’il y aurait plusieurs véhicules à la même résidence, donc des gens aux prises avec un problème de stationnement. « Comme ça touche à peine 20 % de la population, on s’est dit qu’on ferait une action mesurée pour ces gens-là sans créer un effet de masse. »
Le montant servira à couvrir les frais générés par le projet-pilote et les possibles problématiques. « Le 50 $ va couvrir l’impression de la vignette et servira à encaisser les dépenses s’il y a des obstacles ou des problèmes avec le déneigement. C’est sûr que ça va occasionner des dépenses pour la Ville », assure Suzanne Roy.

Modalités

À ce jour, seulement une vingtaine de vignettes ont été vendues. Dans 90 % des cas, les demandeurs ont eu l’autorisation de se stationner dans leur propre rue, puisque quelques rues ont été exclues pour des raisons de contrainte d’espace.
Les détenteurs de vignettes doivent tout de même se plier à quelques règlements pour la période du 1 décembre au 31 mars. Ils devront respecter la rue et le côté de la rue, pair ou impair, qui leur aura été assigné. Ils sont aussi priés de se stationner le plus possible devant leur propre résidence afin d’éviter le mécontentement des autres résidants. Ils devront libérer leur espace de stationnement dès qu’un avis d’interdiction sera émis en cas de précipitation de neige pour laisser le champ libre aux déneigeuses.
Dans le but d’acheter une vignette, les citoyens doivent déposer une demande auprès du Service des communications et des relations avec les citoyens à l’hôtel de ville. Le déroulement de ce projet-pilote influencera les décisions de la Ville dans les prochaines années en matière de stationnement de nuit pendant l’hiver.