Le développement durable enseigné à la source

Le 29 juillet dernier, l’activité Jazz et recyclage au Mont-Saint-Bruno inaugurait le nouveau partenariat de l’organisme Jeunes engagés pour le développement durable (JEDD).

Un texte de Cybèle Olivier

Dès dix heures ce 29 juillet, des jeunes âgés de 6 à 11 ans ont afflué vers les tables à pique-nique de la montagne. Ils ont assisté à l’activité Jazz et recyclage, orchestré par JEDD, anciennement appelée Fondation des jeunes pour l’environnement. La vingtaine d’enfants était très attentive à la présentation de l’animateur et musicien responsable, Samuel Bonnet. « Reconnaissez-vous ce que je tiens dans mes mains? », lançait le musicien au groupe de jeunes.

« Quand on parle de développement durable, on parle souvent d’environnement, mais c’est plus que ça : c’est la justice sociale, c’est bâtir un monde meilleur. » -Micheline Rainville

Il tenait une guitare, fabriquée avec une latte de bois, une corde en nylon et un contenant d’eau vide. Ce qu’il s’apprêtait à leur enseigner, c’est la lutherie sauvage; l’art qui consiste à créer des instruments de musique à partir d’objets non spécifiquement conçus à cet effet. Tout le matériel utilisé pour la construction des guitares et des gambours (tambour fabriqué avec un gant de vaisselle) est recyclé. « On veut leur apprendre comment transformer des produits qu’on met naturellement à la poubelle en quelque chose d’autre. » Voilà les mots du nouveau président de JEDD, Habib Abi Khalil, qui résumaient l’objectif de l’événement. « Tout est lié au sens qu’on donne. Il faut nuancer les messages et il faut se mettre à leur niveau de langage ». Selon Abi Khalil, une activité comme celle-ci peut permettre une transformation dans les habitudes acquises chez l’humain. « Pour faire un changement dans la société, il faut commencer très jeune. »

Changement de cap

Le changement de président annonçait ainsi un changement de direction. Alors qu’il centrait ses efforts sur l’environnement, JEDD s’est réorienté vers le développement durable. « Quand on parle de développement durable, on parle souvent d’environnement, mais c’est plus que ça : c’est la justice sociale, c’est bâtir un monde meilleur », a affirmé Micheline Rainville, fondatrice et directrice de Jeunes engagés pour le développement durable.

C’est dans cet état d’esprit que l’organisme a décidé de faire un nouveau partenariat avec Samuel Bonnet et Laëtitia Sellam, créateurs de Jazz-Recyclage. Cette activité, avant Saint-Bruno, avait déjà fait ses preuves. Des écoles au Canada, mais aussi en France, avaient profité de cette expérience ludique. « Je suis allée voir leur site et je trouvais que c’était un fit parfait, parce que ça relie les jeunes à l’environnement », a soutenu Micheline Rainville. En évoquant l’impact monstre de Greta Thunberg, la fondatrice croit que le changement se fera par les jeunes. « On écoute les jeunes, mais on n’écoute pas la communauté scientifique. C’est pour ça que j’y crois beaucoup. »

Rappelons que depuis quelques mois déjà, la jeune Suédoise Greta Thunberg, aux tresses célèbres, manifeste devant le parlement de son pays, à Stockholm, avec le slogan : « Grève scolaire pour le climat ». Elle est renommée aussi pour avoir donné un discours à la conférence de Katowice de 2018 sur les changements climatiques de l’ONU. Elle a attiré l’attention de plusieurs personnes à travers le globe. En septembre, elle traversera l’Atlantique en voilier pour se rendre à New York et assister au sommet mondial sur le climat organisé par l’ONU.

Écoles primaires

La fondatrice et le président de JEDD s’accordent pour dire qu’il manque d’éducation et qu’il manque de bons réflexes. Afin d’en inculquer aux futures générations, les nouveaux partenaires lanceront un projet-pilote dans les écoles primaires dès septembre afin que celles-ci bénéficient de Jazz et Recyclage. « Le fait de faire ce genre d’atelier, c’est qu’on peut avoir tout le monde en même temps. Sensibiliser les parents et les enseignants en même temps, pour leur montrer qu’eux aussi ont leur rôle », a finalement ajouté le président Habib Abi Khalil.

QUESTION AUX LECTEURS : Connaissiez-vous l’organisme Jeunes engagés pour le développement durable?