L’autopartage encouragé par Saint-Bruno

Le conseil a annoncé à la dernière séance du conseil municipal une aide financière de 1000 $ accordée à l’organisme d’économie sociale Autonomik!; un service d’autopartage qui a nettement évolué depuis son lancement en 2016.

Un texte de Cybèle Olivier

Depuis sa naissance en 2016, l’organisme ne cesse son expansion. Ayant maintenant l’appui et la confiance de plusieurs municipalités et MRC, Autonomik! innove. L’organisme sans but lucratif a abordé la Ville il y a quelques mois afin de solliciter de l’aide pour son nouveau concept. Dans le souci d’encourager les gens à varier leur mode de transport, l’organisme à but non lucratif (OBNL) a opté pour un service de récompense. Pour stimuler la participation des conducteurs, il a mis en place le Fonds des conducteurs d’Autonomik!-Covoiturage. Ce fonds permettra de récompenser les conducteurs qui offrent du covoiturage en leur versant 0,02 $ par kilomètre offert. C’est précisément dans ce fonds des conducteurs que le montant de 1000 $ de la municipalité a été investi.

Adoptée à l’unanimité par le conseil, cette aide financière démontre l’intérêt de la ville à bonifier son service de véhicules de transport collectif. « Autonomik est un service qui vient compléter l’offre déjà proposée par la ville », a lancé le maire Martin Murray. Pour l’instant, aucun véhicule d’Autonomik! ne siégera à Saint-Bruno; il s’agit d’une phase d’observation et d’identification des besoins.

Effectivement, il suffit de penser aux taxis qui nous mènent de l’autre côté de la 116, au RTL et aux voitures de Communauto déjà en place pour constater que ce n’est pas l’offre qui manque. La ville tient à ce que l’on perçoive l’OSBL comme un maillon d’une grande chaîne plus que comme un acteur à part entière. Ce récent joueur dans le domaine du transport vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre avec ses voitures hybrides et tente à la fois d’inciter les ménages à se débarrasser de leurs deuxièmes voitures, ou à les partager.

« Autonomik est un service qui vient compléter l’offre déjà proposée par la ville. » – Martin Murray

Si on en croit les mots de son adjointe administrative, Geneviève Robert, Autonomik! progresse dans sa mission. « La voiture de Saint-Basile était très peu utilisée au début. Maintenant, elle est utilisée tous les deux jours ou tous les jours. C’est une très grande amélioration pour Saint-Basile. Dorénavant, les réservations fluctuent. »

Bien qu’Autonomik! réponde à la vision de vie et de mobilité durable, la ville songe à la compétition que son implantation pourrait créer avec son homologue Communauto. « Notre but n’est pas de créer une concurrence entre deux services de voiture. Alors, on va prendre le temps d’analyser et voir ce qui se passe, et si ça se complète. »

Du pareil au même?

L’offre entre les deux compagnies est sensiblement la même. On retrouve une voiture stationnée quelque part, on la réserve et on la ramène au point de départ. C’est le modèle d’affaires qui différencie toutefois les deux services. Communauto, qui est entre autres implantée à Montréal, Sherbrooke, Québec et Gatineau, est une compagnie privée qui doit faire des profits, d’où son abondance dans les grands centres. Autonomik! lui, est un OBNL qui, pour réussir à déployer toutes ses voitures, a mis quatre ans à se consolider. Il a pu y arriver notamment grâce à l’aide des organismes communautaires de la Montérégie et grâce à des dons comme celui de Saint-Bruno.

Autonomik!

C’est en octobre 2018 que l’organisme procédait au déploiement d’une flotte de 12 voitures en libre-service en Montérégie. Il s’agissait du premier service d’autopartage en milieu rural au Québec. Depuis, les villes de Beloeil, McMasterville, Saint-Basile-le-Grand, Carignan, Châteauguay, Vaudreuil-Dorion, Longueuil, Boucherville, Mont-Saint-Hilaire et Saint-Charles-sur-Richelieu possèdent des voitures en libre partage.

Question aux lecteurs : Faites-vous de l’autopartage?