L’aéroport Montréal Saint-Hubert publie les résultats d’études sonores

L’Aéroport Montréal Saint-Hubert a rendu public les premières études acoustiques et son approche pour la gestion du climat sonore de son aéroport.

« L’Aéroport Montréal Saint-Hubert (YHU) ne sera pas plus bruyant à l’ouverture du nouveau terminal qu’aujourd’hui », a commencé par annoncer un porte-parole de l’aéroport Montréal Saint-Hubert peu avant l’arrivée de la nouvelle année.

Les gestionnaires de l’aéroport et le groupe de travail sur le Développement durable et le Climat sonore issu de la Table de développement YHU (composé d’élus, d’acteurs de l’écosystème de l’aéronautique et de représentants des citoyens) avaient commandé en 2023 une étude pour déterminer le climat sonore aux abords de l’aéroport.

Le rapport d’évaluation acoustique avait pour objectif d’établir le portrait actuel du climat sonore de l’aéroport et de le comparer à la situation projetée à l’ouverture du terminal en juillet 2025.

Le résultat qui en ressort serait que l’aéroport se montre moins bruyant après la mise en service du nouveau terminal qu’aujourd’hui. « Cette étude est une grande satisfaction pour nous. On avait émis l’hypothèse que des avions plus modernes, malgré plus d’achalandage, rendraient l’aéroport moins bruyant et c’est le cas », d’indiquer Simon-Pierre Diamond, vice-président des affaires corporatives et porte-parole de l’aéroport Montréal Saint-Hubert.

Moins de bruit sur une année

Pour obtenir ce résultat, l’étude a pris en compte l’ensemble des vols répertoriés par NavCanada en 2022, auquel a été superposée la modélisation de l’ensemble des vols projetés en 2025 avec l’arrivée des avions de Porter Airlines.

« Il y a deux études qui ont été faites afin de pouvoir comparer la situation aujourd’hui et celle qui est projetée après l’ouverture de la nouvelle aérogare. 

Les projections s’appuient sur l’organisation très fiable des vols prévus dans le futur », précise M. Diamond.

Les projections se basent sur le fait que l’aéroport réduira les activités des écoles de pilotage de l’ordre de 25 % comparativement à l’année 2022, que les avions de plus ancienne génération (générant plus de bruit) ne seront plus permis, qu’il y aura l’ajout de 105 mouvements journaliers réalisés avec des avions de Porter Airlines de type E195 ou DASH-8, que le nombre de vols privés demeurera similaire et que la proportion de vols de nuit demeurera similaire également.

La réduction du bruit, en moyenne sur une année, serait principalement due, selon l’étude, « à la fin des activités d’aéronefs de plus ancienne génération, réputés plus bruyants ».

Pour calculer le nombre de décibels, plusieurs endroits ont été déterminés par les membres du groupe de travail. La piste 06L est la piste, sur les trois existantes, qui touche les villes de Saint-Bruno-de-Montarville, Saint-Basile-le-Grand et Sainte-Julie. C’est ainsi que plusieurs mesures ont été prises à proximité de la montée Montarville, à proximité du chemin des Vingt et de la rue du Sommet Trinité, aux résidences Soleil à Sainte-Julie ou encore à proximité de la rue Principale et de l’autoroute 20. « Les différentes parties du groupe de travail nous ont indiqué où elles souhaitaient mettre les récepteurs », nous précise M. Diamond.

De gros doutes

Pour la Coalition Halte-Air Saint-Hubert, il s’agit d’une étude de « complaisance » avec « une multitude d’erreurs flagrantes de méthodologie ». Parmi celles-ci, la coalition indique que prendre l’année 2022 comme référence n’est pas représentatif. « En moyenne, entre 2012 et 2019, le nombre de vols annuels s’est établi à environ 147 000 vols. L’année 2022, choisie par l’étude de Stantec, n’est donc pas représentative du trafic aérien de l’aéroport. Elle a été choisie pernicieusement afin de sous-estimer le trafic aérien de l’ordre de 20 % », indique Julien Keller, porte-parole de l’organisation, qui précise qu’ « il n’y a jamais eu de capteur installé physiquement sur le terrain. Le rapport de Stantec est très clair : il s’agit uniquement de modélisations faites sur ordinateur ».

WebTrack

Une nouveauté que l’aéroport mettra en fonction au cours du mois de janvier, c’est l’application WebTrack. « Le premier objectif est d’être transparent dans nos activités. Il sera possible de voir en temps réel, même de manière différée, les avions en circulation pour pouvoir mieux les identifier par les citoyens. Ainsi, au cas où il y aurait une plainte à formuler par les citoyens, il sera plus facile de prouver l’infraction et d’identifier l’avion », annonce M. Diamond.

Ainsi, un citoyen pourrait noter le passage d’un avion à une heure précise du jour et consulter plus tard l’application pour identifier l’appareil en question. La solution rend accessibles plusieurs informations telles que le type d’aéronef, l’altitude, la provenance et la destination de l’avion. Avec cet outil de transparence, le grand public sera à même d’obtenir toute l’information nécessaire sur les activités aéroportuaires. Tous les mouvements aériens seront diffusés sur cette plateforme, y compris ceux des aéronefs qui ne transigent pas à l’aéroport Montréal Saint-Hubert, tels que les hélicoptères nolisés et les avions de l’aéroport international Montréal-Trudeau.

Il sera ainsi plus facile de proposer des changements d’itinéraire ou de faire respecter la règlementation en vigueur.

Sur le temps

L’étude conseille à l’aéroport de prendre de nouvelles mesures lorsque le terminal sera opérationnel. « Il est prévu de refaire cette étude dans deux ans. C’est dans notre stratégie du climat sonore que nous avons déjà dévoilée. Nous referons ce genre d’étude régulièrement. »

Le rapport complet intitulé « Évaluation acoustique du projet d’augmentation des activités de l’aéroport » est intégralement publié sur le site Web de l’Aéroport Montréal Saint-Hubert, de même qu’une autre analyse acoustique effectuée par points récepteurs et des annexes descriptives des mesures de gestion du climat sonore.

Quant à la nouvelle aérogare, les premières parties de la construction devraient être visibles ce printemps.