La tendance du vrac se propage

Vrac

Faire son épicerie en vrac est une pratique de plus en plus courante. Ces commerces s’établissent graduellement en Montérégie pour subvenir à la demande et convertir les plus frileux. Cette pratique entre dans le thème de la 17e SQRD qui a lieu jusqu’au 29 octobre sous la thématique « Consommer autrement ».
La Montérégie est desservie par plusieurs d’entre eux, tels que le Royaume du vrac à Saint-Bruno-de-Montarville, Ô Bokal à Saint-Basile-le-Grand et l’épicerie d’aliments naturels Coup de pousse à Boucherville. Ô Bokal est le premier commerce au Québec qui opère une épicerie en vrac, un café végétarien et une panoplie d’événements. L’épicerie Coup de pousse, établie depuis avril, offre également ces services.
Faire son épicerie en vrac, c’est encourager l’économie locale. « C’est très important d’encourager les petits commerçants locaux, car même si les grosses chaînes développent des sections en vrac, elles n’ont pas de prix aussi compétitifs que les nôtres, et de service aussi personnalisé », explique Najat Bedjaoui, propriétaire du Royaume du vrac.
Beaucoup de ces commerces travaillent de concert avec d’autres producteurs locaux, comme des maraîchers. « On essaie de revenir aux sources, à un mode de consommation ancien, où les produits venaient d’ici, développe la propriétaire de Ô Bokal, Valérie Sirois. Celle-ci a situé son commerce dans le vieux centre-ville de Saint-Basile-le-Grand, à proximité d’autres services comme une boucherie et une boulangerie, afin de permettre aux gens de trouver tout ce qu’ils cherchent au même endroit.
Sauver l’environnement et son portefeuille
Un autre principe du vrac, c’est de réduire le gaspillage. Fini les emballages en plastique, on convoite plutôt les contenants réutilisables. De plus, Ô Bokal et l’Épicerie Coup de pousse offrent des ateliers pour aider les gens à réduire leur empreinte écologique, comme sur le compostage.
Le véritable défi, c’est d’amener la population à revoir ses habitudes de consommation. « Dernièrement, la tendance, c’était d’aller chez Costco et d’acheter de grandes quantités en solde. Mais t’as pas fait d’économie si tu as en acheté trop et que tu dois en jeter la moitié, illustre Valérie Sirois. Donc, on essaie d’expliquer aux gens qu’il faut acheter moins et venir plus souvent. »
Une demande en hausse
Tous les commerçants ont remarqué une croissance dans la demande et l’achalandage, mais la pratique est loin d’être acquise auprès de tous. Selon Valérie Sirois, les jeunes et les retraités constituent une partie importante de sa clientèle et ce sont aussi eux qui propagent la bonne nouvelle. « On dénote une augmentation de la clientèle, mais on compte encore sur le bouche-à-oreille, explique-t-elle. » L’épicerie Coup de pousse, trop récente pour dénoter une croissance, a connu un succès flagrant dès le départ. « Depuis le début, les gens tripent, ils aiment le concept et cette autonomie », explique Louis-Charles Deschênes-Thifault, propriétaire de l’épicerie.
Pas d’épicerie en vrac à Sainte-Julie
Sainte-Julie n’a pas encore de projet de ce genre qui s’est développé. La propriétaire de Ô Bokal croit qu’il y a amplement d’espace pour une autre épicerie en vrac sur le marché. Du côté de la Ville, Mélanie Brisson, directrice des communications, mentionne que le zonage permettrait ce type d’usage et croit que s’il y avait une requête à cet effet, la population julievilloise manifesterait son intérêt : « La Ville ne s’implique pas directement dans des projets privés, mais a prévu certains liens avec les entreprises en alimentation dans la Politique des saines habitudes de vie. »
Louis-Charles Deschênes-Thifault soutient que plus de gens participeront à ce virage écologique, plus il y aura de produits, et cela à moindre coût.