La retraite pour Alain Sylvestre

Service de sécurité incendie

Maintenant âgé de 60 ans, Alain Sylvestre a décidé de prendre sa retraite. Il a quitté le Service de sécurité incendie de Saint-Basile-le-Grand en décembre dernier, quelques jours avant Noël.
« Après 41 ans de service, il était temps de laisser la chance aux plus jeunes; c’était le moment de tourner la page », mentionne Alain Sylvestre, que le journal Les Versants a rencontré à la caserne des pompiers de la rue Savaria.
Un endroit de circonstance, choisi par le nouveau retraité, un peu nostalgique du temps passé avec ses collègues. Il admet qu’il est encore sous le choc. « C’est difficile. Ça m’a donné un choc pas mal de prendre cette décision. Après 41 ans, la caserne était un peu devenue ma maison », évoque le résidant de McMasterville.

« Après 41 ans de service, il était temps de laisser la chance aux plus jeunes; c’était le moment de tourner la page. » – Alain Sylvestre

Mais la retraite a tout de même du bon, selon le principal intéressé, qui souhaite maintenant consacrer plus de temps à sa famille. « Je vais passer plus de moments avec ma femme, Danielle, et je vais en profiter pour visiter mes enfants, Samuel et Mickaël. » L’un travaille à Amos, l’autre à Val-D’Or. « En attendant, ma femme, qui a fait beaucoup de sacrifices pendant ma carrière, trouve ça drôle de me voir tous les jours à la maison! »

Bien des choses ont changé

Engagé en 1977 au sein du Service de sécurité incendie de Saint-Basile-le-Grand, Alain Sylvestre est d’avis que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis son entrée en poste. En plus de 40 ans, bien des choses ont changé aussi. « Quand j’ai commencé ma carrière, nous n’avions pas grand-chose; deux camions et deux appareils respiratoires. Nous combattions environ un incendie par année. C’étaient surtout des feux de champ », raconte M. Sylvestre, dont le frère, Mario Sylvestre, a également pris sa retraite en 2018 après 34 ans de service avec les pompiers de Saint-Basile-le-Grand. Entre autres, des voitures laissées sur les terrains de l’usine CIL, aux limites entre Saint-Basile-le-Grand et McMasterville. « Le travail des Hells. Quand nous arrivions sur les lieux, les chars étaient finis. »
L’incendie de l’entrepôt de BPC de Saint-Basile-le-Grand, le 23 août 1988, a permis aux pompiers d’obtenir de meilleures conditions. « Après les BPC, nous avions tous un appareil respiratoire », poursuit Alain Sylvestre qui, à cette époque, est opérateur, c’est-à-dire qu’il conduit les véhicules.
L’acquisition d’un camion-échelle a également surpris celui-ci. « Je n’aurais jamais pensé que Saint-Basile aurait ce type de véhicule. »

Des événements marquants

La Crise du verglas de janvier 1998, qui avait paralysé la Montérégie durant plusieurs jours, ainsi que les inondations de la rivière Richelieu en mai 2011, forçant l’évacuation de près de 350 riverains, sont d’autant d’événements marquants dans la carrière de M. Sylvestre. De ces moments de crise dans l’histoire de la municipalité, le retraité retient l’implication des membres de l’armée : « Nous avons appris beaucoup avec eux. De notre côté, ce n’est pas tous les ans que nous vivons des cas comme le débordement du Richelieu ou le verglas. Ce n’était pas le même ouvrage avec les gens de l’armée; pour eux, c’était un peu du déjà-vu. »
Le sinistre qui a détruit une partie du Centre de bénévolat de Saint-Basile-le-Grand, en mai 2007, de même que l’incendie criminel qui a ravagé l’École primaire La Farandole, à McMasterville, en 2014, sont d’autres cas où Alain Sylvestre a dû intervenir avec ses collègues, et dont il garde le souvenir.

Pas la totale retraite

La retraite lui permettra de reprendre quelques activités, comme la chasse et la pêche sur glace. Avec sa conjointe, il « fait le tour du carré », et parfois, il vient en aide à son voisin, qui souffre de sclérose en plaques. « Je sors ses vidanges. Je lui rends service. » Mais le père de famille n’est pas totalement à la retraite. Bien qu’il ait quitté le Service de sécurité incendie quelques jours à peine avant la mise en place de la nouvelle Régie intermunicipale, M. Sylvestre travaille actuellement dans le domine du déneigement. Ensuite, de mars à novembre, il reprendra son poste d’homme à tout faire au Mount Bruno Country Club. Il envisage d’ailleurs de continuer quelque temps. « Dans 5 ans, j’aurai atteint 50 années de service au terrain de golf! » dit-il fièrement.

QUESTION AUX LECTEURS :

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