La pénurie du personnel des services de garde en milieu scolaire gagne du terrain

La pénurie de main-d’œuvre affecte aussi les services de garde en milieu scolaire. Des écoles du Centre de services scolaire des Patriotes n’arrivent pas à combler les postes vacants.

Une lettre à propos de l’utilisation du service de garde a été acheminée au cours des derniers jours à des parents dont l’enfant fréquente le Centre de services scolaire des Patriotes.

« Je pense qu’il n’y a pas une école qui ne rencontre pas de problème de manque de main-d’œuvre. C’est très difficile. Depuis le début de l’année, il y a des postes à combler. » -Nathalie Couillard

Dans cette communication, la direction d’une école demande aux parents d’utiliser le service de garde lorsque c’est vraiment nécessaire. « Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous vous écrivons aujourd’hui afin de solliciter votre collaboration face à une situation qui nous touche, soit la pénurie de personnel au service de garde. Comme vous le savez, le milieu scolaire fait face à une pénurie de personnel pour de nombreux postes, entre autres pour les membres du personnel enseignant et professionnel, mais aussi au service de garde. […] Nous vous demandons donc, lorsque cela est possible pour vous, de ne pas utiliser le service de garde si vous n’en avez pas absolument besoin, les jours de classe, mais également lors des journées pédagogiques », peut-on lire dans l’une de ces lettres.

Une question de ratio

Les écoles peinent à recruter les travailleurs dont elles ont besoin pour encadrer leurs groupes en respectant les ratios. Ceux-ci sont importants pour assurer un environnement sécuritaire et des services éducatifs adéquats pour les enfants.

Le Centre de services scolaire des Patriotes corrobore la pénurie de personnel en service de garde en milieu scolaire. « Nous faisons face à une pénurie de personnel pour de nombreux postes, entre autres pour les membres du personnel des services de garde, confirme la coordonnatrice au Service du secrétariat général et des communications du Centre de services scolaire des Patriotes, Maryse St-Arnaud. Dans certaines écoles primaires, malgré les efforts importants qui sont déployés, il est difficile de recruter les employés nécessaires pour encadrer tous les groupes. »

Le contexte de pénurie de personnel, ajouté à la situation entourant la pandémie, met parfois une pression sur les services de garde et le personnel déjà en place.

« Je pense qu’il n’y a pas une école qui ne rencontre pas de problème de manque de main-d’œuvre. C’est très difficile, déplore la directrice de l’école Monseigneur-Gilles-Gervais, à Saint-Bruno-de-Montarville, Nathalie Couillard. Depuis le début de l’année, il y a des postes à combler. »

En fait, Nathalie Couillard estime que le manque de travailleurs remonte à au moins deux ans. « C’est difficile depuis le début de la pandémie. Le manque de personnel fait en sorte que les ratios ne sont pas respectés. Mais c’est quelque chose qui est similaire pour toutes les écoles. »

Un horaire atypique

Sur le site Internet du Centre de services scolaire des Patriotes, on peut lire que la nature du travail d’une éducatrice ou d’un éducateur en service de garde consiste « à organiser, à préparer et à animer une variété d’activités favorisant, dans le cadre du projet éducatif de l’école, le développement global des élèves de l’éducation préscolaire et de l’enseignement primaire dont elle a la garde, tout en assurant leur bien-être et leur sécurité ».

On y apprend aussi que l’horaire du personnel en service de garde est réparti en trois plages de travail : avant l’entrée des élèves en classe, la période du dîner et après les heures de classe. « C’est un horaire qui est coupé, alors c’est difficile pour des gens qui sont sur le marché du travail. Mais c’est ainsi que les horaires sont planifiés », de poursuivre Nathalie Couillard, qui s’apprête, en collaboration avec le service de garde de son école, à envoyer une lettre aux parents afin de leur demander de n’utiliser le service de garde « qu’en cas nécessaire ».

Cette situation devrait s’estomper avec le retour de la belle saison, d’après la directrice de l’école Monseigneur-Gilles-Gervais. En effet, le moment le plus achalandé, et donc le plus difficile pour faire face à une telle pénurie, se situe entre novembre et mars, en période hivernale. « Ce sont les mois les plus compliqués, à cause du climat. Quand le beau temps revient, on constate une atténuation du problème. Ça diminue la pression sur le plan de la quantité des élèves. Plusieurs d’entre eux retournent à la maison à vélo », explique Mme Couillard.

Actuellement, c’est beaucoup à l’heure du dîner que ça se gâte… « Sur 536 élèves, j’en ai entre 12 et 15 qui vont manger à la maison. »

QUESTION AUX LECTEURS :
Quelles solutions avez-vous si votre école vous demande de réduire l’utilisation du service de garde?