La grogne s’installe à Saint-Basile

Collecte des déchets

Des résidants de Saint-Basile-le-Grand ont témoigné leur mécontentement lors de la plus récente assemblée du conseil municipal. La cause de leur colère : la collecte des déchets.
Quelques citoyens étaient sur place le 4 juin pour profiter du micro de la parole aux Grandbasilois. La raison de leur présence s’explique par la gestion concernant la collecte des ordures ménagères au cours des dernières semaines.
Au lieu d’être ramassés, des déchets en surplus auraient été laissés sur les terrains. Ce fut le cas aussi récemment, lors de la collecte « plus » (consacrée au mobilier et aux articles ménagers hors d’usage : baignoires, barbecues au gaz sans la bonbonne, éviers…) du 14 juin, notamment sur les rues Mongeau et des Hirondelles, selon des commentaires glanés sur la page Spotted : St-Basile-le-Grand de Facebook.
Par déchets en surplus, il faut comprendre sacs et poubelles en extra, autres que le bac roulant de 240 L ou 360 L, noir ou vert. Dorénavant, un seul contenant (par unité d’habitation) consacré aux ordures ménagères est permis. Pour les unités d’occupation commerciale ou industrielle, le nombre de bacs passe à deux.
Or, lors de l’assemblée du conseil municipal du 4 juin, la Ville a autorisé de prolonger la présence du deuxième contenant, jusqu’au 1 juillet. La prochaine collecte aura lieu le jeudi 28 juin.
Cependant, le journal Les Versants a appris lors de cette assemblée que depuis janvier 2018, la Ville avait fait parvenir 694 avis à des Grandbasilois qui utilisent un deuxième contenant pour les vidanges ou qui déposent leurs sacs sur le sol. Cet avis consistait à les informer qu’éventuellement, les surplus ne seraient plus ramassés ni tolérés. Depuis l’arrivée du nouveau règlement, au début du mois d’avril, la mairie a reçu plus de 53 plaintes de citoyens, dont 18 d’entre eux avaient reçu au préalable un avis.

Le bac brun, une nouvelle option

Si la Ville de Saint-Basile souhaite sensibiliser ses citoyens à réduire le contenu de leurs bacs d’ordures ménagères, c’est pour privilégier la nouvelle collecte (nouvelle option/alternative) instaurée depuis le 4 janvier 2018. L’Organibac permet d’accueillir les matières organiques, aussi appelées matières compostables ou putrescibles, soit des résidus qui se putréfient et se décomposent sous l’action de microorganismes. Au Québec, ces matières organiques représentent jusqu’à 46 ou 47 % du contenu du sac des ordures ménagères.

« Les poubelles, c’est l’affaire de tout le monde! » – Valérie Sirois

Faut-il rappeler que le gouvernement du Québec a pour objectif de bannir les matières organiques des lieux d’enfouissement technique d’ici 2020? « Pour 2020… ça veut dire demain, a insisté le directeur général de Saint-Basile-le-Grand, Jean-Marie Beaupré, que le journal Les Versants a eu au bout du fil. Selon ce que nous avons constaté, il n’y a pas 50 % de la population de Saint-Basile qui utilise son Organibac. »

Des citoyens prennent la parole

Parmi les résidants qui ont pris le micro lors de la parole aux Grandbasilois, il y avait entre autres Josée Dupuis : « Ça fait 25 ans que je demeure à Saint-Basile. C’est la première fois que je viens ici ce soir; c’est signe que tout a bien été. Mais cette fois, je suis ici parce que je suis fâchée et en désaccord à propos des poubelles. » Elle déplore les sacs de déchets supplémentaires (sur le bac et à côté de celui-ci) qui ont été laissés sur place à la suite de la collecte, ainsi que la fréquence, qui demeure aux deux semaines (les jeudis aux deux semaines, du 11 janvier au 27 décembre). « Même pour l’été! »
En réponse, le maire, Yves Lessard, a souligné qu’il s’agissait d’une orientation prise par la Ville dans le passé, soit par le conseil précédent, mais que les élus actuels appuyaient. « En tant que Municipalité, il faut limiter au maximum ce qui va dans les déchets et encourager le compostage et le recyclage. »
Un autre Grandbasilois, dont le nom nous a échappé, a fustigé le conseil municipal à propos de ses taxes, « qui ont plus que doublé en 20 ans » et des services obtenus en retour, telle la collecte des déchets qui a fait défaut pour certains. « Ça me coûte 4 000 $ de taxes par année! C’est frustrant! »
De son côté, M. Rioux a demandé un minimum de tolérance et de logique de la part des élus. « Chaque personne, chaque famille sont différentes. Et tous ont leur façon de faire dans cette démarche. En tant que citoyens, je pense que nous ne sommes pas encore rendus là; vous êtes trop rapides. Les gens sont très mal informés et ils ne sont pas encore à cette étape. »
La conseillère municipale Line Marie Laurin a répondu : « C’est un apprentissage. Vous demandez des tolérances… Si nous allons dans cette direction, il y aura toujours des tolérances. »
Autre sujet qui est venu sur la table lors de ces échanges à l’assemblée du 4 juin : les débris provenant de travaux autour de la maison (gypse, briques, bois, laine minérale…). « Ceux-ci ne vont pas dans le bac des ordures, mais plutôt à l’Écocentre de l’édifice Léon-Taillon (200, rue Bella-Vista) », ont rappelé les élus.
En entrevue avec le journal, Yves Lessard a reconnu que certaines familles pouvaient encore être à l’étape de la transition et de l’accommodation de la nouvelle gestion des déchets : « Nous allons en parler entre nous lors du prochain plénier. Il faudra en tenir compte dans nos discussions. »

Séances d’information sur l’Organibac

Soulignons qu’en octobre dernier, une première soirée d’information avait eu lieu sur le sujet de la collecte à domicile des matières organiques. Celle-ci s’était déroulée au Centre civique Bernard-Gagnon devant près de 200 personnes. En janvier dernier, un commerce de la montée Robert, Ô Bokal, proposait à quelques reprises (plusieurs dates ont affiché complet) la conférence Compost-Ô-Max. La propriétaire de l’entreprise, Valérie Sirois, est conseillère municipale à Saint-Basile. Elle est notamment responsable du dossier du Développement durable. En février, c’est la bibliothèque municipale Roland-LeBlanc qui conviait la population à la conférence Compost-Ô-Max.
D’ailleurs, lors de la parole aux Grandbasilois, la conseillère municipale Valérie Sirois a tenu à émettre un commentaire : « C’est difficile d’opérer un changement, mais on se doit d’être conscients de l’environnement. Chaque matière organique qui est redirigée vers les sites d’enfouissement n’est pas compostable. Même si ça ne vous tente pas, il faut le faire : les poubelles, c’est l’affaire de tout le monde!, déclare-t-elle. Oui, au départ, c’est difficile, mais avec le temps, l’opération sera plus rapide. Parce que ce n’est pas si difficile que ça de réduire le contenu de sa poubelle. » Mme Sirois assure que si les gens recyclaient et compostaient dans les règles de l’art, un seul bac consacré aux déchets serait nettement suffisant pour une période de deux semaines.
Des propos que reprend Jean-Marie Beaupré : « Si votre putrescible et votre recyclage sont réalisés comme il faut, c’est impossible de remplir un bac de 360 L. »
Une femme, Isabelle Baron, a publié, parmi les nombreux commentaires sur l’un des statuts concernant la collecte des déchets sur la page Spotted : St-Basile-le-Grand, ce message : « La gestion des déchets est un enjeu mondial. Comme citoyen, on a des droits, mais aussi des devoirs. C’est peut-être l’occasion ici de revoir notre façon de consommer. »
Le contrat pour la collecte à domicile automatisée, le transport et le traitement des déchets et des matières organiques a été octroyé à Services Matrec inc. pour les années 2017 à 2021. Dès janvier prochain, la collecte mécanisée s’amorcera, le but étant de présenter trois bacs, un seul par collecte (brun, bleu et noir/vert).

L’arrivée de la Patrouille verte

Afin de sensibiliser la population aux consignes et pratiques à adopter pour que la collecte d’ordures ménagères puisse être effectuée dans les temps prescrits, la Ville a mandaté l’organisme Nature-Action Québec pour qu’une équipe de patrouilleurs sillonne les rues sporadiquement et laisse un billet de courtoisie contenant des informations et des correctifs à apporter à certaines résidences unifamiliales. Lors des journées de collectes des jeudis 14 et 28 juin ainsi que du 12 juillet, une équipe de patrouilleurs, dont les membres sont facilement identifiables par le port d’un chandail orné du logo de la Ville, sillonne les rues et laisse un billet de courtoisie contenant des informations et des correctifs à apporter aux résidences unifamiliales ne respectant pas, entre autres, l’obligation d’utiliser un seul bac roulant. Certains billets de courtoisie ont déjà été distribués à la suite du 14 juin. « Nous avions déjà fait appel à la Patrouille verte dans le passé. Cette année, nous visions l’Organibac, mais force est de constater qu’il y a encore du travail à faire avec les ordures », de conclure M. Beaupré.

QUESTION AUX LECTEURS :

En tant que Grandbasilois, avez-vous commencé à utiliser votre Organibac?