La déferlante écoresponsable

Une vague écoresponsable déferle sur la région et vient modifier les habitudes de consommation. À Saint-Bruno-de-Montarville, Saint-Basile-le-Grand et Sainte-Julie, des commerces apportent leur contribution.

Un texte de Cybèle Olivier

Le journal Les Versants apprenait il y a quelques semaines que la succursale Uniprix Roxane Saint-Jean de Saint-Bruno-de-Montarville allait officiellement devenir la première pharmacie écoresponsable et certifiée carboneutre de sa bannière. D’ici 18 mois, une dizaine de mesures seront mises en place pour respecter le plan de progression écoresponsable.

Roxane Saint-Jean, la propriétaire, était enchantée de pouvoir annoncer la nouvelle. « Pour nous, de donner l’exemple et d’être chef de file dans un domaine comme celui-là, c’était très important. » En effet, elle rappelle que les pharmacies, outre leur devoir de santé, ont également un rôle social important. « On a un rôle d’éducation. Notre responsabilité est principalement sur le plan de la santé, mais la santé est liée à l’environnement. »

« Il faut s’adapter au monde d’aujourd’hui et préparer le monde de demain. » – Valérie Sirois

L’organisme qui orchestre ce virage est Maillon Vert. Fondée en 2012 par le pharmacien Marc-André Mailhot, l’entreprise est la seule au Québec à concevoir des programmes pour aider les pharmacies à implanter des mesures écologiques, sociales et économiques. Aujourd’hui, le Québec compte 80 pharmacies qui ont pris le virage écoresponsable avec Maillon Vert. On en comptait seulement 10 à la fin de 2016, selon l’entreprise.

Pignon sur rue et zéro déchet

Chez les Julievillois, c’est Quartier Gourmand qui fait parler de lui. En effet, il fait désormais partie du circuit officiel Zéro Déchet, l’initiative québécoise qui permet aux différents commerces de s’identifier comme un lieu n’ayant peu ou pas de perte. Preuve que sa popularité s’intensifie, le Circuit zéro déchet compte 260 membres à travers le Québec.

La propriétaire, Delphine Tessier-Ménard, n’a pas hésité à transformer sa boutique : « On n’a pas deux chances avec la planète. Il faut être proactifs, car de toute façon, on sent que les gens recherchent le zéro déchet de plus en plus. »

Toutefois, elle insiste pour rappeler que leur choix d’être zéro déchet n’accommode pas tout le monde et que les gens ne sont pas tous prêts à changer leurs habitudes de consommation : « Parfois des gens refusent de se faire servir zéro déchet, ce n’est pas tout le monde qui est rendu là. »

Sainte-Julie a par ailleurs décidé de financer les commerçants souhaitant faire partie du circuit; c’est-à-dire qu’elle s’engage à payer les frais uniques de 15 $ pour chacune des entreprises désirant adhérer au mouvement.

Ô Bokal, les pionniers du mouvement

« Je préfère dire qu’on est un commerce zéro perte, une épicerie autosuffisante, a lancé au journal Valérie Sirois, la Grandbasilloise propriétaire de Ô Bokal. On a été un des premiers commerces du Québec à être zéro déchet. » Ô Bokal, c’est l’anti-Costco.

Fin mélange entre un restaurant et une épicerie écologique, le concept de la compagnie, récemment déménagée à Chambly, séduit la population depuis plusieurs années. « On réutilise les aliments périssables de l’épicerie dans notre cuisine et on évite les pertes. Notre objectif numéro un est de réduire le gaspillage alimentaire. »

Valérie Sirois a travaillé 10 ans pour des multinationales de l’alimentation : « J’ai trop vu de gaspillage. Dans l’alimentation, on ajoute le neuf par-dessus le vieux au lieu de finir les stocks. » Avec la consommation en vrac, Mme Sirois espère vaincre les standards imposés par les multinationales.

Avec une multitude de conférences organisées depuis l’ouverture, la propriétaire encourage les citoyens à ne pas se laisser avoir par un système de surconsommation alimentaire. « Il faut s’adapter au monde d’aujourd’hui et préparer le monde de demain », conclut-elle.

QUESTION AUX LECTEURS : Fréquentez-vous les commerces écoresponsables?