La consultation publique sur le complexe multisport ne satisfait pas l’opposition

L’opposition au conseil municipal de Saint-Bruno accuse le maire de ne pas respecter la nouvelle politique de consultation dans le dossier du complexe multisport.

Quand il sera construit, le futur complexe multisport ne pourra pas dire qu’il n’a pas fait couler beaucoup d’encre.
Louis Mercier, conseiller indépendant du district 5, et Vincent Fortier, conseiller de Ensemble Saint-Bruno dans le district 2, accusent le maire de Saint-Bruno-de-Montarville de ne pas respecter « la politique de participation publique de la Ville, qui assure l’indépendance et la crédibilité des démarches de consultation ».

Les opposants au maire, en plus d’indiquer que la politique de participation publique de la Ville n’est pas appliquée, parlent d’ « ingérence politique auprès de l’administration municipale, et ce, afin de valoriser une option au détriment de l’autre ».
Quand on demande à M. Fortier s’il a des exemples concrets de ses dires, il indique au journal que « j’ai plusieurs exemples que j’aimerais rendre publics. J’ai aussi des documents. Or, comme le maire a refusé que l’on en discute en public, les diffuser serait une transgression à une règle déontologique, et le maire nous le rappelle régulièrement ».

Parc Rabastalière
De plus, M. Fortier aurait aimé que l’on ajoute dans cette consultation publique l’avis de la population sur l’emplacement du parc Rabastalière pour installer le complexe multisport. Un emplacement que son parti de l’époque, le Parti montarvillois dirigé par l’ex-maire Martin Murray, avait choisi, dès 2017, sans autre possibilité. Rappelons que M. Grisé-Farand, avant d’être élu, avait été à la tête d’un mouvement qui s’opposait à l’implantation d’un tel complexe au parc Rabastalière.
Dans le choix proposé, le conseiller du district 2 préfère le site de l’école secondaire. « Il ne faut pas répéter l’erreur du centre Marcel-Dulude », explique-t-il.

L’école secondaire moins chère?
Louis Mercier partage les idées de M. Fortier et remet en cause les coûts de construction du projet de 54 M$ à Marie-Victorin et de 59 M$ à l’école secondaire. « Ce ne sont pas les vrais coûts financiers, mais plutôt des décaissements, soit les coûts de construction. En réalité, les vrais coûts financiers présentent un portrait à l’opposé avec un projet moins coûteux à l’école secondaire. On a le droit à un silence troublant sur l’exactitude des chiffres. » Pour expliquer ce raisonnement, il mentionne qu’ « en vendant le terrain à une entreprise au parc Marie-Victorin, il y aurait là un gain minimal de 5,4 M$. De plus, il est fort possible que le projet de l’école secondaire prenne plus de temps à être construit. Ce temps permettrait d’effectuer des placements sur les marchés financiers. Enfin, on n’offre pas la possibilité aux citoyens de choisir de ne pas avoir de complexe multisport », d’indiquer M. Mercier.

Les deux conseillers accusent aussi le maire de « vider les réserves financières pour le complexe multisport ». Rappelons qu’en 2017, Martin Murray indiquait qu’avec l’arrivée de nouvelles entreprises dans le parc industriel de la Ville, le financement serait au rendez-vous. M. Fortier était alors aux côtés de M. Murray.

Réponse du maire
M. Grisé-Farand voit dans le scénario des deux conseillers des hypothèses qui relève de la polique-fiction. « Dans mon domaine professionnel, il existe un nom pour ce qu’ils sont en train de faire, ça s’appelle de la comptabilité créative. Ce n’est pas le politique qui dicte les coûts. Les coûts qui sont communiqués sont ceux qui viennent directement du rapport d’experts de la firme BC2, et ce rapport sera rendu public sous peu, et tous les coûts seront bien ventilés pour chaque site. Ces deux élus auraient aimé que l’on ajoute le coût du terrain de Marie-Victorin, qui appartient déjà à la Ville dans l’équation, ce qui va à l’encontre de toutes les bonnes pratiques d’analyse de gestion de projet. Il s’agit d’un coût irrécupérable qui n’est pas non plus un coût d’opportunité à prendre en compte puisque même si le complexe sportif ne se faisait pas à Marie-Victorin, la Ville utiliserait quand même ce terrain pour d’autres plateaux sportifs. Au sujet de la transparence, on ne peut pas être plus transparents que ça, puisque tout sera rendu public. J’aurais pu vous parier 100 $, il y a six mois, que ce type d’attaque partisane serait utilisé lors de la consultation. Vivement la fin de cette saga! »

Pour M. Grisé-Farand, la direction des finances de la Ville a fait son travail. « Le cadre financier et le moyen de financer le projet ont été constitués et présentés par la direction des finances et non par le politique. Non seulement la direction des finances a déterminé qu’il était possible de payer le projet comptant sans règlement d’emprunt, mais elle a aussi déterminé qu’il serait possible de le faire pour l’égout collecteur et la patinoire couverte réfrigérée. L’unique raison qui amène Mrs Fortier et Mercier à vouloir un règlement d’emprunt est que celui-ci pourrait être sujet à un autre référendum s’il y a suffisamment de signatures, ce qui leur permettrait de bloquer le projet si le site choisi n’était pas le leur. Cependant, comme on ne procède pas par règlement d’emprunt, cette possibilité n’existe plus et ça les irrite. » Ce dernier ne préfère pas donner sa préférence quant au site qui sera choisi par la population.