La CAL, une alliée pour l'alphabétisation

Semaine de l’alphabétisation populaire

Aujourd’hui, dans le cadre de la Semaine de l’alphabétisation populaire, la Concertation Alphabétisation Longueuil (CAL) a célébré le travail des organismes et a ouvert ses portes à la population.
La CAL, une concertation de cinq organismes en alphabétisation populaire sur le territoire de Longueuil, a tenu à souligner la Semaine de l’alphabétisation populaire afin d’accroître la sensibilisation autour de l’analphabétisme durant l’événement « L’alpha pop à Longueuil, c’est vivant ! »
La Semaine de l’alphabétisation populaire, qui en est à sa quatrième édition, est également soulignée dans l’ensemble de la province afin de lutter contre l’analphabétisme et reconnaître le travail des organismes.
Selon Caroline Meunier du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation au Québec (RGPAQ), 19 % des adultes de 16 à 25 ans ont des difficultés en écriture, lecture et en calcul, ce qui représente plus d’un million de personnes au Québec.
Bien que les données ne sont pas d’ordre régional, la réalité est bien présente à Longueuil, selon Sonia Desbiens, coordonnatrice à Le Fablier, un organisme d’alphabétisation pour les parents et leurs enfants de 0 à 12 ans.
« Malheureusement on sait que seul un faible pourcentage de ceux-ci poursuivent une démarche d’alphabétisation », déplore-t-elle.
C’est donc pourquoi la CAL cherche, durant cette semaine, à faire connaître les différentes pratiques en alphabétisation populaire et permettre aux personnes désireuses d’en savoir plus sur ce qui s’offre à elles.

19 %
C’est le taux d’adultes entre 16 et 65 ans qui ont de la difficulté en lecture, écriture et calcul, ce qui représente plus d’un million de Québécois.

La CAL regroupe Le Fablier, la Boîte à lettres, l’Écrit Tôt, Alphabétisation IOTA et Alpha-Sourd Rive-Sud.
L’alphabétisation pour reprendre le contrôle
Sonia Desbiens estime que l’alphabétisation populaire est un moyen de reprendre du pouvoir sur sa vie et son milieu. Selon elle, au fil des ans, les organismes constatent que les personnes font de plus en plus face à des situations de vie complexes et difficiles à relever dans l’analphabétisme.
« Au quotidien ce sont des personnes ou des familles qui ont de la difficulté à boucler les fins de mois, à aider leurs enfants dans leurs apprentissages scolaires, à trouver un emploi, à trouver un logement convenable et abordable, à obtenir les services dont ils ont besoin, etc. », informe-t-elle.
Caroline Meunier et Sonia Desbiens sont d’accord pour dire que la pauvreté est intimement liée à l’analphabétisation, et qu’il faut donc lutter contre les deux afin de bâtir une société plus juste, briser le cycle. « Au bout du compte on vise à améliorer la condition de vie des gens et faire en sorte qu’ils puissent prendre la parole et exercer leurs droits comme citoyens à part entière », ajoute cette dernière.
L’approche développée par les organismes de la CAL favorise donc la participation des personnes aux réflexions et aux prises de décision afin de vivre une expérience positive de vie démocratique, qui est souvent leur première selon Sonia Desbiens.
Deux participantes à des démarches d’alphabétisation ont accepté de partager leur témoignage lors de l’événement d’aujourd’hui. « Cet organisme m’a aidé à m’exprimer et à me faire comprendre, a raconte l’une d’elles, en parlant de l’Écrit Tôt. Il m’a donné une famille que je n’ai jamais eu quand j’étais jeune et de la confiance en moi. »
L’autre participante se dit reconnaissante de l’aide que lui a apporté Le Fablier, histoires de familles pour pratiquer ses acquis en lecture et écriture et lui permettre d’aider son fils à socialiser et à apprendre à l’école. « Il faut le constater, l’école ne remplit pas tous les besoins des enfants, il y a des enfants qui sortent qui ne savent toujours pas lire ni écrire, qui décrochent, etc. on a donc vraiment besoin des organismes », a-t-elle partagé.
Besoin d’aide
Malheureusement, Caroline Meunier ne peut pas dire que le portrait de l’analphabétisation s’améliore au Québec et que cette problématique mérite une véritable attention. « On ne peut pas y arriver avec juste les organismes, c’est une problème systémique, il faut une véritable volonté politique, dit-elle. On demande une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisation afin de rééquilibrer les chances d’apprentissage des jeunes provenant des milieux défavorisés. »
Les besoins en argent se font aussi sentir, Sonia Desbiens soutient que le financement aux organismes n’est pas indexé comme le coût de la vie et n’est donc pas à la hauteur des besoins des communautés.