Juré pour l’International des Feux Loto-Québec

La Montarvilloise Myriam Blanchet était l’une des 19 jurés de l’International des Feux Loto-Québec pour la 33e édition de l’événement. Elle a décidé de partager son expérience avec Les Versants.
L’ Angleterre a été le grand gagnant de l’International des Feux Loto-Québec cette année, devant la France et le Portugal. Est-ce que Myriam Blanchet a voté pour le vainqueur? On ne le saura pas. Elle est tenue au secret comme les 18 autres membres du jury qui ont rendu leur verdict le 5 août lors de la remise des prix.
Mme Blanchet, habitant à Saint-Bruno-de-Montarville, a eu la responsabilité de juger plusieurs pays ayant participé à la plus grande compétition au monde de feux d’artifice. Pour ce faire, elle a tout simplement postulé sur Internet. « Ma mère m’a fait part du concours qu’il y avait sur Facebook pour être juré à l’International des Feux Loto-Québec. Je me suis inscrite et sur plus de 300 candidatures, une soixantaine de personnes ont été sélectionnées pour des entrevues. Puis les organisateurs ont retenu 19 jurés, dont j’ai fait partie. »
Sans autre expérience qu’un amour inconditionnel des feux d’artifice, la Montarvilloise a été choisie même si elle a toujours regardé l’International depuis la Rive-Sud, sans jamais se rendre sur le site de La Ronde pour admirer le spectacle de son et de lumière. « Cela faisait trois ou quatre ans que je regardais les spectacles sur le bord de l’eau à Longueuil. Je n’y avais jamais assisté à La Ronde. Cette sélection dans le jury m’a donné la chance de mieux apprécier le spectacle avec un son ambiophonique qui n’est pas en décalé. Parfois, je sentais même la chaleur des feux ou encore le souffle de la dernière bombe. C’était une immersion totale. »
Les jurés peuvent être sélectionnés à deux reprises par intervalle de quatre ans pour vivre cette expérience.
Le jury de cette 33édition de l’International des Feux Loto-Québec avait une pression supplémentaire pour ne pas se tromper dans son choix. La Ronde célèbre cette année son 50 anniversaire, en même temps que le 150 pour le Canada.

Les critères d’évaluation

Pour ne pas se tromper, les artificiers de La Ronde ont indiqué à chacun des membres du jury populaire les critères d’évaluation des spectacles pyromusicaux.
« Depuis 25 ans, c’est un jury populaire, représentant le public, qui juge les feux. Les 19 personnes viennent de tous les milieux et sont de tous les âges. Le plus jeune des jurés avait 20 ans cette année. »
Parmi les critères d’évaluation des feux, les 19 membres devaient porter une attention particulière à la qualité, l’originalité, la complexité, la luminosité et la diversité des pièces pyrotechniques. Les couleurs utilisées, la qualité et la précision de la synchronisation, les enchaînements des pièces musicales, la densité des produits et le spectacle dans sa globalité font partie de l’évaluation qui compte plus de 20 critères distinctifs.

« Cela faisait trois ou quatre ans que je regardais les spectacles sur le bord de l’eau à Longueuil. Je n’y avais jamais assisté à La Ronde. » – Myriam Blanchet

«Beaucoup de choses sont à analyser et le temps passe très vite durant un feu d’artifice. C’est pour cela que nous avons eu une formation et que nous avons utilisé le feu d’artifice d’ouverture comme pratique. Notre formation a été donnée par le directeur technique de l’International des Feux Loto-Québec, soit Paul Csukassy. Ainsi, tous les membres du jury sont donc formés et encadrés par des gens d’expérience. Par contre, nous devons juger par nous-mêmes chacun des feux d’artifice. Aucune consultation n’est permise. »

Pas de Canada

Pour la première fois cette année, c’est le grand public qui a choisi le nom des pays participants. À la grande surprise de tous, le Canada n’a pas été sélectionné. Mais même si le pays des jurés avait participé, « l’impartialité est de mise », précise Myriam.
Les pays invités avaient cinq jours pour monter les feux, aidés par les artificiers de La Ronde. « Cela génère beaucoup d’activité sur le site et beaucoup d’emploi. Il faut des artificiers, des superviseurs, une forte équipe de sécurité, des pompiers pour intervenir au plus vite. » L’événement entraîne également de fortes retombées économiques. Selon les organisateurs, chaque année, la compétition des feux d’artifice attire près de trois millions de spectateurs, ce qui en fait un des événements les plus courus au Québec. Les feux d’artifice sont même devenus une attraction touristique.
L’événement a quand même un coût. Pour chaque feu d’artifice, il faut compter entre 150 000 et 200 000 dollars de matériaux pyrotechniques.

Jupiter d’or pour l’Angleterre

Jubilee Fireworks, qui représentait l’Angleterre et qui en était à une deuxième présence à Montréal, a remporté le Jupiter d’or.
Intitulé Coup de théâtre, ce spectacle pyromusical célébrait les comédies musicales dans un spectre de couleurs, effets spéciaux pyrotechniques, son et lumière. Fondée en 1987, Jubilee Fireworks a remporté en 2015 l’or à l’international des Feux Loto-Québec, en 2006 le trophée Champion of Champions lors des Championnats britanniques des feux d’artifice ainsi qu’un premier prix aux compétitions des Philippines, de Monaco et de Knokke en Belgique.

À propos de l’événement

L’événement, initialement connu sous le nom du Concours international d’art pyrotechnique de Montréal (Montreal International Fireworks Competition), a été lancé en 1985. Il est maintenant l’événement de ce type le plus prestigieux au monde et est membre du Regroupement des événements majeurs internationaux (REMI) depuis 2000.