Invasion d'acariens à Saint-Bruno

SAINT-BRUNO. Le 8 août, des moniteurs des parcs de la ville de Saint-Bruno-de-Montarville s’apprêtaient à camper avec 56 enfants sur le site de Ski Saint-Bruno, avant d’annuler l’activité : ils pensaient que des tiques s’étaient invitées sur leurs tentes.
Plus de peur que de mal. Les 12 moniteurs et les 2 coordonnateurs qui s’apprêtaient à camper sur le site de Ski Mont-Bruno ont été coupés dans leur élan par une invasion d’insectes. Alors que les tentes étaient montées, leurs parois ont été rapidement « infestées de ce qu’ils ont cru être des tiques et des larves. Aucun enfant ne se trouvait dans les tentes lorsque cette constatation a été faite », a rapidement fait savoir la Ville à l’ensemble des parents concernés dans un courrier.
« Les moniteurs ont eu le bon réflexe d’annuler l’activité et d’appeler chacun des parents pour qu’ils viennent chercher leur enfant », a indiqué aux Versants la directrice des communications de Saint-Bruno, Suzanne LeBlanc.

« Nous attendons la confirmation de l’Insectarium quant à l’identification des insectes, mais il semblerait que ce ne soient pas des tiques. » – Suzanne LeBlanc

Dans un premier temps, la municipalité a confirmé aux parents qu’il s’agissait bien de tiques. La Ville a rapidement indiqué aux parents qu’« un exterminateur nous a confirmé, après observation d’une des tentes, qu’il s’agissait bien de tiques ». Or, la tique peut-être porteuse de la maladie de Lyme, une maladie de plus en plus présente en Montérégie, où les cas se multiplient.
Des acariens
Après avoir procédé au nettoyage de toutes les tentes à la vapeur, la Ville a demandé aux Services de santé publique de confirmer l’identité des semeurs de troubles. Finalement, il s’est avéré que les prétendues tiques sont des acariens. « Nous attendons la confirmation de l’Insectarium quant à l’identification des insectes, mais il semblerait que ce ne soient pas des tiques », nous a confirmé Mme LeBlanc. Cette espèce d’acariens serait présente dans les copeaux de bois que la station de Ski avait étendus récemment à l’endroit qu’avaient choisi les campeurs.
La maladie de Lyme à Saint-Bruno
Même si les tiques s’avéraient être des acariens, la préoccupation des moniteurs avait lieu d’être, alors que la tique provoquant la maladie de Lyme se multiplie à vitesse grand V au Québec.
Un premier cas officiel de la maladie a été avéré cette semaine à Montréal. Au Québec, la Montérégie serait une des régions les plus infestées. Le mont Saint-Bruno est un site qui intéresse les chercheurs se préoccupant de cette maladie.
Des chercheurs de l’Université de Montréal travaillent actuellement à mieux comprendre l’expansion des tiques porteuses de la maladie de Lyme à Saint-Bruno. Ces travaux font partie d’une thèse de doctorat réalisée à l’Université de Montréal, qui s’intitule « Écologie et dynamique d’émergence de la maladie de Lyme à fine échelle spatiale ».
Dans le cadre de leurs études, ces chercheurs espèrent cumuler de l’information sur le niveau de risque associé aux piqûres de tiques dans les espaces naturels publics, en fonction de différents facteurs tels que l’emplacement, le moment de l’année, l’activité pratiquée et le groupe d’âge. Ultimement, les retombées d’une telle recherche se situeront sur les plans de la prévention et de la gestion du risque associé à la maladie de Lyme dans les secteurs affectés.
Également, les travaux visent à améliorer la compréhension des différents facteurs écologiques favorisant l’expansion des tiques et de la maladie qu’elles transmettent. Ce volet de l’étude met notamment l’accent sur le rôle des différentes espèces fauniques agissant à titre d’hôtes de la tique et de réservoirs potentiels de la bactérie causant la maladie.
Un sondage
C’est d’ailleurs pourquoi, dans le cadre de cette étude, les chercheurs de l’université de Montréal lancent un appel aux citoyens. Ils sont en quête de personnes qui auraient retrouvé une tique sur eux ou sur un enfant, et ce, à la suite d’une visite à Saint-Bruno-de-Montarville (parcs, milieux naturels, ou autres). « Si cela est votre cas, SVP, prenez le temps de remplir leur court sondage (5 minutes maximum) et contribuez ainsi au succès de l’étude! », explique Ariane Dumas, étudiante au doctorat Groupe de recherche en épidémiologie des zoonoses et santé publique à la Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.
Mme Dumas invite les personnes concernées à remplir le sondage à l’adresse suivante : www.tiquestbruno.com.