Financer l’aide à la persévérance scolaire

L’Instance régionale de concertation et de réussite éducative en Montérégie (IRCM) reçoit une aide gouvernementale afin d’aider les élèves de la Montérégie à ne pas décrocher.

Pour la première fois, les IRC reçoivent un budget pour les trois prochaines années afin de financer des projets concrets et de favoriser la persévérance scolaire, la réussite éducative et la mise en valeur de la lecture.

Aux prises avec la pandémie, le milieu scolaire connaît tout un défi afin de garder motivés à l’apprentissage ses élèves. Moins de jours d’école dans les classes, plus de temps seul derrière son ordinateur, plus de jours de vacances : un cocktail explosif aux yeux de plusieurs professionnels du secteur pour favoriser le décrochage scolaire.

Chantal Denis, directrice générale de l’IRCM, en Montérégie, est ravie de l’annonce gouvernementale faite le 30 octobre, qui voit le financement de l’organisme croître de 10 %. « L’IRCM recevra un budget annuel de 2,13 millions de dollars et investira 1,5 M$ pour les projets en 2020-2021. En plus d’un financement bonifié, l’IRCM bénéficie d’une entente triennale qui permettra de planifier des échéanciers réalistes pour la mise en œuvre des projets et de respecter un peu plus les contraintes des calendriers scolaires. L’IRCM a lancé deux appels de projets pour l’année 2020-2021. Le premier appel se terminait le 6 novembre 2020 et le second se terminera le 5 février 2021. »

Le ministre de l’Éducation et député de Chambly, Jean-François Roberge, avait annoncé un soutien financier de 41 M$ aux 17 IRC à travers le Québec. Depuis 2015-2016, le ministère de l’Éducation accorde annuellement son appui aux IRC par l’intermédiaire du Réseau québécois pour la réussite éducative, afin de mobiliser ses membres dans leur mission de contribuer à l’accroissement de la diplomation et de la qualification des jeunes.

Pour l’année 2021, 15 projets ont été déposés et 14, validés par l’organisme, attendent d’être validés par le ministère de l’Éducation.

« Notre objectif est de mobiliser désormais les différents partenaires qui prônent la réussite éducative. Ce sont les Centres de services scolaires, les cégeps, les universités, mais aussi le milieu médical, municipal… La Montérégie va de l’avant avec des projets porteurs et l’IRCM souhaite mobiliser l’ensemble des partenaires afin d’œuvrer tous ensemble pour promouvoir la persévérance scolaire, la réussite éducative et la mise en valeur de la lecture. En ces temps plus incertains, il est d’autant plus important de soutenir les jeunes dans leur parcours éducatif et de les encourager à obtenir un diplôme qualifiant », d’indiquer Mme Denis.

« Notre objectif est de mobiliser désormais les différents partenaires qui prônent la réussite éducative. » – Chantal Denis

En pleine pandémie

Les IRCM demandent, depuis leur création officielle en 2017, du financement afin de donner les moyens nécessaires aux projets proposés.

C’est en pleine pandémie, alors que le défi du milieu de l’éducation est de faire appel à la persévérance de ses élèves, que le gouvernement du Québec a entendu cette année l’appel des IRCM en accordant ce financement sur trois ans. « Cette année (en 2020), ce sont surtout des projets concernant la petite enfance, les élèves du primaire, l’aide aux parents ou encore l’aide à la lecture qui ont été favorisés. Ces projets ont été prolongés jusqu’au 31 décembre. Plusieurs de ces projets devaient se faire en personne, mais avec la pandémie, les porteurs des projets ont su faire preuve d’une grande agilité pour s’adapter. »

Avec la pandémie, il est possible de croire que les demandes d’aide pour des projets rattachés à la persévérance scolaire se multiplient. Pourtant, cette fragilité ne se caractérise pas en nombre accru de demandes de financement de projets au sein des IRCM. Mme Denis a sa petite idée sur ce paradoxe. « Il y a un essoufflement des gens dans le milieu. Toutes les ressources sont utilisées pour changer les façons de faire. Cela demande beaucoup d’ajustements. D’autre part, on vient juste d’apprendre que nous aurons ce financement. »

Quant au prolongement des vacances des Fêtes par le gouvernement Legault afin de mieux lutter contre la pandémie, l’ancienne directrice générale de cégep ne voit pas ça d’un bon œil. « Personnellement, je trouve que l’on va donner beaucoup trop de responsabilités aux jeunes et aux parents. Je comprends la démarche, mais je laisserais les choses telles quelles. Un jour d’école de perdu, c’est un jour d’école à rattraper », conclut-elle.

Les JPS

Le Québec en entier se mobilise pour la réussite éducative dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire (JPS) qui sont célébrées chaque année, au Québec, durant la troisième semaine du mois de février. En 2020, elles avaient eu lieu du 17 au 21 février. Plusieurs centaines d’activités sont organisées à travers la province.

L’objectif est de mobiliser et d’activer la communauté autour des jeunes pour leur parler d’efforts, de persévérance, des risques du décrochage scolaire et des avantages d’un diplôme. Mais il s’agit aussi de rappeler à la population que la persévérance scolaire, c’est l’affaire de tous et que chaque jeune a besoin d’encouragements