Excédent budgétaire dans une situation financière fragile à Saint-Basile

La Ville a déposé un rapport financier excédentaire pour l’année 2018. Le surplus accumulé est de 792 129 $. Cependant, la dette de la Ville s’alourdit de 4,5 millions de dollars.

Lors de la séance publique du 19 août dernier, la Ville de Saint-Basile-le-Grand a déposé son rapport financier consolidé au 31 décembre 2018 ainsi que le rapport de l’auditeur Robert Arbour, CPA. La bonne nouvelle est que la Ville a réussi à dégager un excédent budgétaire, la mauvaise nouvelle, c’est qu’elle a du mal à contrôler sa dette.

Un excédent (surplus) de 792 129 $

À cette occasion, le conseil municipal a annoncé un surplus de 792 129 $, ce qui représente 3,3 % des revenus totaux budgétés. Il faut savoir toutefois que les organisations municipales génèrent des surplus pouvant atteindre environ 10 % des revenus. Ces surplus ont été possibles en grande partie grâce aux revenus supplémentaires non prévus et au contrôle serré des dépenses de fonctionnement.

« Nous n’avons pas identifié une affectation à cet excédent. Cette somme sera destinée aux imprévus, qui sont nombreux dans une municipalité », fait savoir au journal Yves Lessard, maire de Saint-Basile.

Revenus et dépenses

La Municipalité a inscrit des revenus de 1 037 710 $ de plus que prévu. Ces revenus supplémentaires sont attribuables à plusieurs facteurs : des subventions provenant du Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ) 2014-2018 et de la Société de financement des infrastructures locales du Québec (SOFIL) (217 400 $), le gain sur la vente d’un terrain (262 000 $), les taxes sur les nouveaux immeubles et permis (212 600 $), les revenus d’intérêts (arrérages de taxes et placements) (80 500 $), ainsi que les travaux facturables provenant des Services techniques (152 000 $).

Il est également dénoté que les dépenses sont plus élevées, soit de 257 990 $. Ces dépenses supplémentaires proviennent en grande partie de la garde 24/7 au Service de la sécurité des incendies de la Ville de Saint-Basile-le-Grand, dépenses qui n’avaient pas été prévues initialement au budget de fonctionnement.

4,5 M$

C’est la hausse de la dette à Saint-Basile-le-Grand, qui s’élève à plus de 35 millions.

Dette à long terme

En ce qui concerne la dette, elle est de 35 717 521 $ et représente une augmentation au net de 4,5 millions par rapport au 31 décembre 2017. Celle-ci est en hausse en raison du financement des nouvelles infrastructures, dont principalement le financement des travaux du secteur Pont-de-Pruche. Il est à noter que cette augmentation tient compte des remboursements pour les dettes échues en 2018. Toutefois, il est intéressant pour la Ville de mettre en relief que malgré une hausse de la dette de 4,5 millions, les immobilisations de la Municipalité ont augmenté de l’ordre de 9,7 millions, pour une valeur totale au 31 décembre 2018 de 84,5 millions. Ainsi, plusieurs projets d’infrastructures ont bénéficié de versements de subventions au cours de l’année 2018, ce qui a eu pour effet de limiter l’accroissement de la dette. « Le rythme de l’évolution de la dette est en deçà de la richesse foncière de la Ville, qui s’est accrue. C’est sûr que l’augmentation de la dette n’est pas souhaitable, mais aujourd’hui, elle est supportable. Il faudra cependant faire preuve d’une très grande prudence », n’oublie pas de signaler M. Lessard.

La Municipalité dispose d’excédents non affectés de 1 840 320 $, d’excédents affectés et de fonds réservés pour un total de 1 310 029 $ afin de répondre aux imprévus. Mais la Ville sait déjà qu’une grande partie de l’excédent non affecté sera destiné aux infrastructures vieillissantes.

Capacité des citoyens à payer

Cet excédent financier ne fait donc pas sauter de joie le maire de Saint-Basile. Il se veut plutôt vigilant quant à la capacité future de payer des citoyens de sa municipalité. « Il y a tellement de retard dans les infrastructures que nous sommes obligés de devancer certains travaux, comme pour le rang des Vingt. Les coûts pour le Pont-de-Pruche s’appliquent cette année. Nous avons été obligés d’augmenter les taxes ces deux dernières années, car l’ancienne administration ne les avait pas adaptées au coût de la vie ni à l’évolution des coûts reliés à la vie interne d’une municipalité. Pire, en 2010, la Municipalité avait décrété une baisse de taxes de 1,5 %. C’est malheureux que ça se soit passé comme ça. Est-ce qu’on va réussir à respecter la capacité de payer des citoyens? Il va falloir faire preuve d’une très grande prudence. »

L’excédent ne sera donc pas synonyme pour l’an prochain d’une baisse de taxes municipales à Saint-Basile-le-Grand.

Question aux lecteurs : Les taxes municipales à Saint-Basile-le-Grand sont-elles à leur juste niveau pour vous?