Encore aucune garantie pour les travailleurs agricoles étrangers

Les entreprises de la Montérégie qui dépendent de travailleurs étrangers devront encore attendre avant d’avoir la certitude que toute leur main-d’œuvre pourra arriver sans embûche au pays.

Un texte de Gabriel Provost

C’est en tout cas l’avis du président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, qui croit qu’il vaut mieux ne s’attendre qu’au minimum et obtenir plus de personnes que prévu plutôt que d’être trop optimiste. L’an dernier, environ 85 % des travailleurs étrangers avaient réussi à atteindre le pays pour y travailler. Des récoltes ont cependant été perdues à cause d’un manque d’employés en début de saison.

Cette année, Québec songe à limiter la quantité de personnes qui peuvent loger dans les habitations réservées aux travailleurs étrangers, qui sont situées directement sur les fermes. Marcel Groleau indique qu’« il faudrait tripler le nombre de logements pour respecter les consignes. C’est sûr que l’on ne peut pas le faire à quelques semaines du début de la saison.

On n’a pas les permis, les autorisations ni le temps ». Pour l’instant, aucune décision n’a été prise par le gouvernement à ce sujet et des discussions sont en cours avec l’UPA pour régler cette situation, qui pourrait mettre en péril l’agriculture québécoise si Québec va de l’avant avec son plan de réduction de travailleurs par logement.

Les entreprises gardent espoir
Chez Paysagement Dominique Filion, qui se situe à Saint-Basile-le-Grand, la direction a fait la demande, à l’automne 2020, pour des travailleurs qui doivent arriver ce printemps. Ce sont normalement de 20 à 30 travailleurs guatémaltèques qui s’ajoutent aux rangs de la compagnie, qui compte en tout 150 employés. L’entreprise mentionne qu’elle n’est jamais 100 % sûre d’avoir toute son équipe pour la saison, mais elle semble confiante pour cette année. « On a fait la demande depuis l’automne 2020 en prévision de la saison 2021. Jusqu’à présent, on garde espoir de les voir venir cet été! »

L’organisme FERME Québec s’occupe, de son côté, de faire venir des travailleurs pour plusieurs entreprises québécoises. Ces personnes proviennent principalement du Guatemala et du Mexique. Pour le directeur général de cet organisme, Fernando Borja, si les choses continuent sur la voie actuelle, tout devrait bien se passer cette année. « Pour le moment, il n’y a pas vraiment de changement.

Les travailleurs devraient être en mesure d’arriver dans des vols nolisés. Pour le moment, en arrivant à Montréal, ils peuvent faire leur quarantaine dans les logements », dit le directeur général de l’organisme. L’homme s’attend à ce que peu d’employés décident de ne pas venir cette année à cause de la pandémie. « Les travailleurs sont autorisés à venir au Canada. Donc, on s’attend à voir à peu près autant de personnes cette année que lors des années précédentes. »