En faveur d’une commission parlementaire sur la prostitution juvénile

Les députés Ian Lafrenière et Lise Lavallée ont proposé la semaine dernière la création d’une commission parlementaire spéciale sur la prostitution juvénile, et le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) se déclare en faveur.
Se disant préoccupés par l’ampleur de la prostitution juvénile au Québec, Ian Lafrenière, adjoint parlementaire de la ministre de la Sécurité publique, et Lise Lavallée, whip adjointe du gouvernement, ont suggéré la mise en place d’une commission spéciale.
« Après 25 ans au service des forces de l’ordre, j’ai été en mesure de constater l’ampleur du fléau qu’est la prostitution juvénile. D’après les statistiques criminelles, près de la moitié des victimes de proxénétisme sont d’âge mineur. Il faut impérativement agir », a-t-il soutenu.
Cette commission aurait comme objectif de dessiner un portrait complet du phénomène de la prostitution juvénile et de son enracinement à l’échelle provinciale. Selon le cabinet de la whip, il n’en existe toujours pas aujourd’hui, malgré le démantèlement d’un réseau de prostitution juvénile à Québec en 2002 et les nombreuses fugues au Centre jeunesse de Laval.
Les députés siégeant à la commission spéciale devront tenir une consultation publique afin d’élaborer un rapport et des recommandations visant à prévenir et contrer le problème.

« On a développé une très bonne expertise depuis 2008 en exploitation sexuelle. Donc, on va suivre ça de près et collaborer autant que possible. »
– Ghyslain Vallières

Le SPAL en faveur

Le 23 janvier dernier, le SPAL présentait sa nouvelle Équipe intégrée d’intervention et de soutien aux victimes d’exploitation sexuelle, qui a pour objectif de maximiser les sorties des victimes d’exploitation sexuelle du milieu de la prostitution et pourvoir à leur prise en charge.
« Quand on s’occupe des besoins des filles, ça fonctionne. Elles ont des blessures, des problèmes de toxicomanie, etc. Il faut s’en occuper avant de leur demander de nous donner des informations sur leur proxénète », explique l’agent Ghyslain Vallières.
Ce dernier estime que la commission parlementaire spéciale serait complémentaire à ce que le SPAL fait dans le domaine. Il spécifie : « C’est essentiel pour avoir une idée précise de la problématique globale. Le problème de la prostitution ne se limite pas à un territoire. Donc, il faut une initiative panprovinciale pour qu’on puisse divulguer l’information plus facilement entre les services de police et d’autres intervenants. »
Selon lui, cette référence permettrait de suivre les proxénètes dans leurs déplacements, ainsi que les victimes et les fugueuses : « C’est avec un portrait global et une uniformisation de l’information qu’on va savoir où, quand et vers qui intervenir. »
L’agent assure que le SPAL collaborera : « On est déjà entrés en contact avec M. Lafrenière pour lui manifester notre grand intérêt et on se rend plus que disponibles. On a développé une très bonne expertise depuis 2008 en exploitation sexuelle. Donc, on va suivre ça de près et collaborer autant que possible. »
Le projet de commission spéciale attend encore d’être approuvé par l’Assemblée nationale avant d’aller de l’avant.