École sans cellulaire

Le retour en classe après les Fêtes a été marqué par l’interdiction des cellulaires en classe.

La nouvelle directive de Québec interdisant les cellulaires dans les salles de cours est entrée en vigueur au retour du congé des Fêtes, faisant de la province la deuxième à mettre en œuvre une telle mesure, après l’Ontario. Cette directive ne s’applique pas seulement qu’aux cellulaires, mais aussi aux écouteurs, aux montres intelligentes et aux tablettes. Elle concerne les écoles primaires et secondaires du secteur public, mais elle donne aux enseignants la possibilité de laisser les élèves utiliser leur téléphone à des fins pédagogiques spécifiques.

Selon Katherine Leadbetter, professeure d’anglais à la 5^e année de secondaire à l’école du Mont-Bruno, cette directive ne fait pas beaucoup de différence au sein de sa classe. « J’ai le sentiment que 80 % de mes élèves n’ont ressenti que peu ou pas de changement dans ma façon de travailler. Je crois que j’ai travaillé plus dur pour établir une relation saine et juste avec mes élèves plutôt qu’une relation basée sur des règles et des règlements. Mes élèves savent que je les rappellerai à l’ordre en cas d’utilisation abusive de leur téléphone portable ou de tout autre comportement perturbateur qui nous empêche, moi et leurs camarades de classe, d’apprendre. »

Elle ajoute « Bien sûr, il y a ceux qui sont déconnectés de ma classe. Historiquement, il y a toujours eu un pourcentage d’élèves qui se déconnectent mentalement en classe. Ils se tournent alors vers un téléphone portable pour se « divertir » et passer le temps entre les sonneries. Auparavant, ils dessinaient, séchaient les cours ou prenaient des notes. C’est ce pourcentage d’élèves qui ressentira le plus l’inconfort des limites imposées aux téléphones portables ».

Pour l’instant

La professeure d’anglais précise que cette mesure est nouvelle et que bien des choses peuvent encore changer. « J’ouvre également la porte à un dialogue sur les raisons pour lesquelles ils pensent que cette mesure a été instaurée. Ils comprennent. Jusqu’à présent, j’ai respecté la règle et je n’ai pas eu à faire face à des réactions négatives. Il est encore tôt, nous sommes tous reposés à la suite du congé des Fêtes, et la situation pourrait être très différente une fois la période de lune de miel terminée. »

Génération

Prochainement, Katherine Leadbetter compte avoir des discussions avec ses élèves concernant l’usage et les abus des technologies. « J’ai eu une brève discussion avec un élève et je lui ai dit que je réfléchissais à l’utilisation et à l’abus des téléphones portables sur leur génération. Cela m’a fait penser qu’en tant qu’adultes, nous sommes prompts à dire « Les téléphones portables ruinent cette génération », mais quelles alternatives ou quels comportements adoptons-nous pour leur enseigner la différence entre une bonne et mauvaise utilisation? », confie Mme Leadbetter.