Du micro-transit à Saint-Bruno

Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) lance le nouveau projet pilote RTL à la demande dans le quartier du sud-116 à Saint-Bruno-de-Montarville.
Les résidents du sud-116 ont l’exclusivité de participer au dernier projet pilote RTL à la demande. Via l’application du même nom, les usagers pourront faire des demandes de déplacements par taxi instantanément.
Le service amènera les citoyens vers un meilleur accès au transport en commun dans la ville. Cinq endroits ont été présélectionnés pour eux: le secteur Sabourin/Grand Boulevard, les gares de Saint-Bruno et de Saint-Basile-le-Grand, le stationnement incitatif sur Seigneurial et le centre-ville de Saint-Bruno.
Les déplacements pourront se faire en semaine seulement aux heures de pointe, soit de 5 h 30 à 8 h 05 et de 16 h 10 à 18 h 40.
Pour l’instant, le projet pilote se limite au sud 116 en raison de sa faible densité, ce qui en fait un des secteur les moins bien desservis. le directeur général du RTL, Michel Veilleux, explique pourquoi : « C’est facilement isolable, il n’y a pas beaucoup de service et la ligne T97 a de la misère à lever dans ce secteur là. Ici, on essaie quelque chose qui ouvre beaucoup de possibilité. »

« On perd beaucoup de clients parce que ce n’est pas évident de se rendre à l’arrêt ou à la gare. On veut éliminer ce problème. »  – Michel Veilleux

RTL à la demande permettra de travailler sur ce que Michel Veilleux appelle le premier et le dernier kilomètre : « On perd beaucoup de clients parce que ce n’est pas évident de se rendre à l’arrêt ou à la gare; c’est trop loin ou pas assez sécuritaire. On veut éliminer ce problème. »
Une application conviviale
L’usager devra entrer son point de départ et sa destination dans l’application qui indiquera le prochain départ, généralement dans les prochaines minutes.
L’algorithme regroupera les demandes de déplacement. Ainsi, de quatre à cinq personnes peuvent partager une course. Tout au long, l’usager pourra voir le déplacement du taxi en temps réel, le parcours, l’heure d’arrivée, etc. « C’est très simple, user friendly et rassurant », ajoute Michel Veilleux.
Quant au tarif, il reste le même, soit 3,25 $. « Ce qui est intéressant, c’est que ça revient moins cher qu’une course de taxi régulière, indique le directeur général. Les cartes Opus fonctionnent et les tarifs spéciaux, comme pour les étudiants, s’appliquent aussi. »
Le taxi n’ira toutefois pas chercher les personnes devant leur porche, mais leur proposera plutôt un point de rencontre optimal pour le client et le chauffeur. La distance de marche sera minimale afin de faire compétition à l’auto solo.
Partenariat avec l’industrie du taxi
Pour ce projet pilote, le RTL fait affaire avec la compagnie Allo taxi.
À la question si ce partenariat ne rendra pas les autres compagnies de taxi jalouses ou créera une situation semblable à celle d’Uber au Québec, Michel Veilleux ne voit pas de problématique. « On a fait nos vérifications légales par rapport à ça. On s’est assurés que ça respectait les règles, dit-il. C’est sûr que des nouveaux services ça peut amener des questionnements, mais on va être là pour y répondre et rassurer l’industrie du taxi. »
Il mentionne d’ailleurs que le RTL donne déjà beaucoup de contrats à l’industrie du taxi et est un des plus gros « donneurs d’ouvrage » au Québec.
Une première au Québec
Le RTL est le premier réseau de transport à offrir un service de micro-transit au Québec. L’application, qui a été développée à New York, est déjà utilisée dans des villes plus imposantes mondialement.
« C’est la première fois qu’une entreprise de transport en commun développe le service et s’assure d’abord et avant tout que c’est complémentaire au réseau et non en compétition », souligne le directeur général.
Le projet pilote durera au moins trois mois, peut-être même jusqu’à huit mois. Selon les résultats, le RTL verra la possibilité d’étendre le service dans d’autres secteurs de l’agglomération et d’autres plages horaires.