Discussions autour du budget

Parole aux Grandbasilois

La dernière assemblée du conseil municipal de Saint-Basile-le-Grand, le 21 janvier, a duré près de 4 heures. Principalement en raison d’une Parole aux Grandbasilois (au début) et d’une période de questions (à la fin) qui se sont prolongées.
Plus de 40 citoyens s’étaient réunis au Centre civique Bernard-Gagnon pour la première assemblée ordinaire de 2019. C’était aussi un premier rendez-vous entre la population et le conseil municipal à la suite de l’adoption des prévisions budgétaires, le 17 décembre dernier.
Raison pour laquelle le maire de Saint-Basile, Yves Lessard, et le conseiller responsable des travaux publics et des immeubles, Richard Pelletier, ont pris quelques minutes pour faire un bref rappel sur la « situation particulière » de la municipalité. M. Lessard en a d’ailleurs profité pour revenir sur la journée du 24 décembre, lors de laquelle LCN a braqué ses projecteurs sur Saint-Basile pour parler de la hausse de 7,62 %.

« Trouvez de nouveaux revenus, ça presse! » – Guy St-Pierre

Lors des interventions de la Parole aux Grandbasilois, le récent budget a été cité à plusieurs reprises, des citoyens remettant en question l’agrandissement de l’hôtel de ville, l’implantation d’un circuit de voitures téléguidées, la réfection des infrastructures.
Par exemple, Nicole Therrien s’est dite en désaccord avec le coût de la piste de voitures téléguidées, qui est passé de 20 000 (la somme prévue de ce projet au terme du budget participatif 2016) à 60 000 $ (selon le Programme des dépenses en immobilisations (PTI) 2019-2021). « Ça, ça ne passe pas! » de déclarer à l’endroit des élus Mme Therrien, l’une des rares femmes à assister aux assemblées du conseil municipal.
Or, il faut savoir que les prévisions budgétaires et le PTI sont deux choses distinctes. Les chiffres inscrits au PTI ne sont pas des décisions, mais plutôt des intentions, voire des prévisions. Tantôt, ces projets peuvent se réaliser, tantôt peut-être pas; plus les années avancent, plus ces montants deviennent imprécis. « Le PTI présente des projets à considérer, dont certains vont mourir au feuilleton », spécifie Yves Lessard.

Une génération absente

Pour sa part, Guy St-Pierre y est allé d’un commentaire éloquent : « C’est la première fois que je viens ici en 20 ans. Ce soir, je m’attendais à voir 400 personnes. Je trouve incroyable que mes voisins ne soient pas ici pour intervenir. Je suis le seul de ma génération. Il y a beaucoup de commentaires non constructifs sur les réseaux sociaux; je suis déçu de la faible participation de mes concitoyens. J’ai deux jeunes enfants, et concernant les services pour les enfants, nous ne sommes pas gâtés. »
M. St-Pierre a entre autres déploré l’absence de piscine sur le territoire de Saint-Basile, prétextant un déplacement vers Chambly. Il a aussi évoqué le peu de patinoires extérieures et la pente à glisser, en mentionnant la « gogosse près de l’aréna » et le projet de patinoire citoyenne du parc de la Seigneurie. Notons que la municipalité met aussi à la disposition des citoyens une surface glacée avec bandes au parc des Trinitaires, deux types de patinoires au parc du Ruisseau ainsi que la glace du lac Montpellier, lorsque la température le permet. Malgré tout, pour les loisirs hivernaux, ce père de famille se déplace vers McMasterville (patinoire) et Sainte-Julie (pente à glisser). C’est un Guy St-Pierre émotif qui a poursuivi : « Le circuit de voitures téléguidées, l’agrandissement de la mairie, avons-nous les moyens de payer? Je trouve cela aberrant, inacceptable! Mes enfants ont besoin d’une piscine, de patinoires déneigées, de parcs mis à jour. Mais à vous entendre, je serais mieux d’oublier ça ici! Je ferais mieux de déménager. Nous vous payons pour trouver des solutions; alors, trouvez de nouveaux revenus, ça presse! »
À l’assemblée du 5 février 2018, à la suite de l’annonce d’une hausse de 5,95 % à l’avis d’imposition des résidants, M. Dutil s’était présenté au micro : « Je ne suis pas fier de ma ville, je ne suis pas fier de mon conseil municipal. J’ai de la misère à l’avaler, celle-là! J’entends vos explications, concernant le travail de l’administration précédente; c’est le discours facile, ça, c’est la réponse facile. Je vous demande de gérer ça comme il faut! » Il est revenu à la charge ce 21 janvier : « J’étais ici l’an dernier… Avec une augmentation de 7,62 %, je ne suis pas plus fier de vous cette année! J’anticipe aussi une bonne augmentation au prochain budget, pour ce qui pourrait totaliser environ 20 % de hausse en 3 ans. Je suis retraité… Est-ce que vous regardez la capacité de payer des gens? Comment je vais payer ce surplus de 224,16 $? » Le maire, M. Lessard, n’a eu d’autre choix que de répondre : « Oui, nous la regardons, mais quand nous administrons, nous administrons pour la masse. Nous sommes obligés de penser plus large. »
De son côté, Claudio Polonia aurait aimé partager quelques commentaires positifs à l’adresse du conseil municipal, mais… « Je suis déçu, parce qu’il n’y a rien de positif. J’ai vu des dégradations à ma situation. Je n’ai plus de services. J’apprends que j’ai une augmentation de taxes. Ma maison est bigénérationnelle et j’ai aussi une taxe supplémentaire. La Ville se pète les bretelles qu’elle appuie nos aînés, mais c’est de la foutaise! » M. Polonia a ensuite continué en mentionnant les « engrenages » de la municipalité. « Je ne parle pas de vous personnellement, s’adressant aux élus. Mais de ceux qui administrent ces engrenages, par exemple, les comptables. Comment se fait-il que personne n’ait sonné de cloche avant? Puis de quelle façon allez-vous traiter sérieusement la situation de sorte qu’une autre hausse soit annoncée au budget 2020? » Le maire a expliqué qu’il fallait cesser de puiser dans les surplus non affectés, un « paradigme que pratiquait l’administration précédente ».
Une nouvelle venue dans les assemblées, Kim Methot, s’est adressée aux personnes assises devant elle : « Est-ce que vous prévoyez à long terme, ou bien travaillez-vous sur votre budget une année à la fois? Avez-vous une planification, des prévisions pour 2020? » Une procédure difficile, selon le maire, puisque nombre d’éléments ne sont pas connus pour l’instant.
Enfin, Robert Lapierre, qui prévoit dans son budget personnel 0,61 $/jour afin de payer la hausse de 224 $, a salué le « courage et la proaction » des élus dans leurs décisions : « Nous avons choisi politiquement des gens pour des budgets équilibrés. Avons-nous vécu au-dessus de nos moyens dans le passé? Est-ce que Saint-Basile a les moyens de se payer une piscine? Non! Arrêtons de demander des services que nous ne sommes pas capables d’avoir! »

Situations semblables

À Saint-Basile, il est rare que plus de 40 citoyens se réunissent lors d’une assemblée ordinaire. C’est arrivé à quelques occasions au cours des dernières années, notamment lors de la fermeture de la rampe de mise à l’eau du chemin du Richelieu, à l’automne 2012. À l’époque, plus de 100 résidants avaient occupé la salle. Le dossier des fosses septiques non conformes, au début de l’année 2015, avait aussi attiré son lot d’intervenants. Enfin, c’est dans une salle bondée que se déroulait l’assemblée de février 2018, plusieurs citoyens remettant en question la hausse de 5,95 % de leur avis d’imposition résidentiel, soit une somme de 165,28 $.

QUESTION AUX LECTEURS :

Quelle serait la meilleure solution pour améliorer la situation de Saint-Basile-le-Grand?