Jour du Souvenir : d’Irak à Saint-Bruno

Les commémorations du jour du Souvenir à Saint-Bruno-de-Montarville, qui se dérouleront le 11 novembre, seront l’occasion de célébrer le 438e escadron tactique d’hélicoptères, basé à Saint-Hubert, revenu depuis peu d’Irak.

La journée de l’Armistice, le 11 novembre, est soulignée partout dans le monde, pour célébrer la fin de la Première Guerre mondiale. À Saint-Bruno, les lumières seront braquées sur le 438escadron tactique d’hélicoptères de Saint-Hubert, fraîchement revenu d’Irak. Une partie de l’escadron sera de la journée du Souvenir à Saint-Bruno.

« La Légion basée à Saint-Bruno nous demande depuis un moment de participer à leur célébration. Nous l’avions déjà fait à Saint-Hubert, c’était à leur tour », explique l’adjudant-chef du 438escadron tactique d’hélicoptères François Dutil, qui a accepté de répondre aux questions du journal de sa base militaire, qui compte une petite dizaine d’hélicoptères prêts au combat.

« Nous sommes revenus d’une mission en Irak en juin cet été. Nous avons passé sept mois dans le désert », nous explique l’adjudant-chef avec presque de la nostalgie dans la voix. Il en garde apparemment un souvenir inoubliable.

De la chaleur, des mortiers qui leur tombaient dessus, des cibles qu’ils représentaient pour les soldats de DAESH toujours présents dans le pays, une chose semble s’imposer à lui : « Je ne m’attendais pas à rencontrer une population si proche de la nôtre, au milieu d’un pays si beau. Ils sont comme nous. C’était tellement dommage qu’il y ait cette barrière de la langue. Nous avons été très bien reçus. Je ne m’attendais pas à voir des gens heureux de nous voir. » L’adjudant-chef parle ici de son accueil sur la base militaire en Irak. En effet, l’escadron n’a pas pu franchir l’enceinte armée, même si les forces canadiennes ont l’habitude de se mélanger facilement à la population locale. Les risques ici étaient trop grands. « Nous avons vécu en vase clos avec les militaires irakiens. Nous avons eu des relations exemplaires avec eux. »

Avant de partir

Avant de partir pour cette mission dirigée par l’OTAN, qui avait pour but de former le personnel-cadre irakien, tous les militaires au départ ont dû suivre une formation. « On s’est fait expliquer le contexte politique en Irak, les us et les coutumes d’un pays musulman. »

Les militaires, même sous la bannière de l’OTAN, doivent obtenir des visas du pays d’accueil pour s’y rendre. « Ça a été un peu plus long que prévu pour les obtenir cette fois », indique l’adjudant-chef, qui a connu la Bosnie, Haïti, l’Europe… Mais c’était la première fois qu’il foulait le sol irakien.

« À peine arrivés à Taji, lorsque les militaires kurdes ont vu le drapeau canadien sur nos uniformes, ils sont venus nous recevoir avec un grand sourire. Nous étions venus avec du sirop d’érable et nous échangions ainsi nos spécialités. » Les missions dans le désert, où pendant plus de deux mois la pluie incessante transformait le sable en boue, faisaient aussi partie des réalités à vivre. « La boue était partout et tout le temps. » Mais encore une fois, les échanges très positifs avec les militaires irakiens faisaient tout oublier aux troupes de Saint-Hubert. « Sur le compte Facebook des militaires irakiens, les Canadiens étaient les plus populaires. »

Après une mission de 7 mois, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, c’est un mois de vacances qui attendait les militaires de retour à Longueuil. « Même si c’était l’une de mes plus belles missions, il est nécessaire de prendre le temps de relaxer et pas seulement pour rattraper le décalage horaire. »

« Je ne m’attendais pas à rencontrer une population si proche de la nôtre au milieu d’un pays si beau. Ils sont comme nous. » – Adjudant-chef François Dutil.

En recrutement

Les Forces canadiennes, comme un grand nombre d’entreprises au pays, connaissent des difficultés de recrutement. Quelque chose qu’a du mal à concevoir le militaire qui ne changerait pour rien au monde de profession, alors qu’à 56 ans, il arrive à la fin de sa carrière. « Nous sommes 260 basés à Saint-Hubert et je peux dire que je travaille avec des gens exceptionnels. C’est une famille. Les gens travaillent ensemble, sans rivalité, on ne trouvera ça nulle part ailleurs. En mission, les liens deviennent encore plus forts. Le travail n’est jamais routinier et comporte beaucoup de défis. On apprend toujours. C’est le plus beau job sur la terre », indique-t-il en revêtant son uniforme de recruteur pour un moment. Une chose est certaine, sa passion pour la profession de militaire, il la tient aussi de son père et de ses oncles, tous sous les ordres du drapeau.

Le lien avec Walter Elias Disney

Walter Elias Disney, dit Walt Disney, a donné un peu de lui à l’escadron du lieutenant-chef Dutil. Après avoir créé la célèbre souris Mickey Mouse, dans les années 20, avant la naissance du 438 escadron en 1933, il reçoit une lettre en provenance de Saint-Hubert. La demande, transformer avec son crayon l’emblème de l’escadron qui représente un chat sauvage.

Quelle ne fut pas la surprise de l’unité tactique de recevoir en 1944 un courrier de la main du Walter Disney, qui s’était mis à sa planche à dessin pour réinventer l’identification visuelle de l’escadron!

« Dans la lettre, Walter Disney nous donnait les droits de son dessin que nous pouvions utiliser comme bon il nous semble, à perpétuité. » Depuis, Walter Disney accompagne tous les membres du 438 escadron dans leur mission.