Deux Montarvilloises au Salon bleu

Deux jeunes Montarvilloises amies depuis l’enfance ont laissé leur camaraderie de côté le temps de quelques jours pour s’affronter dans le cadre du 34e Parlement étudiant du Québec (PEQ), la simulation parlementaire québécoise la plus réaliste. Une expérience qui leur a permis de mieux comprendre le travail de député et d’ainsi chasser le cynisme qui caractérise pour plusieurs la joute politique.

« C’est complètement fou d’être au Salon bleu, de pouvoir y prendre la parole et d’être assis sur le même siège que les gens qui contrôlent notre démocratie », a indiqué d’emblée Claudia Fortin, en entrevue aux Versants lors de la dernière journée de la simulation, qui avait lieu au parlement de Québec.

« Maintenant, on comprend mieux pourquoi ça peut être si difficile d’arriver à un consensus. » – Claudia Fortin

Chaque année, du 2 au 6 janvier, le PEQ cherche à reproduire le plus fidèlement possible le fonctionnement de l’Assemblée nationale du Québec. À tour de rôle durant la simulation, chacun des deux caucus parlementaires, les Bleus et les Rouges, occupe le rôle du gouvernement et celui de l’opposition officielle. Chaque caucus présente, pendant son tour au pouvoir, trois projets de loi et un budget, lesquels sont ensuite critiqués par l’opposition officielle.

« Ça permet tellement de mieux comprendre comment la politique fonctionne. Il n’y a aucun cours théorique qui peut aussi bien l’expliquer : la meilleure façon, c’est de le vivre. Maintenant, on comprend mieux pourquoi ça peut être si difficile d’arriver à un consensus », a ajouté l’étudiante en journalisme de 19 ans.

Son adversaire politique, mais amie de longue date, Noémie Noël, assure que cette simulation lui a permis de vivre une expérience unique en se mettant dans la peau d’une députée.

Réalisme

« Souvent, on ne voit pas le côté véritable de la politique, de ce qui se passe au parlement véritablement. C’est surtout ça qui m’intéressait : le fait que ce soit la simulation la plus réaliste au Québec », a-t-elle expliqué.

Selon les deux Montarvilloises, qui étudient toutes deux au Cégep de Jonquière, c’est justement ce réalisme qui leur a offert des arguments pour combattre le cynisme ambiant envers les politiciens. « En dehors de la chambre, il y a énormément de choses qui se passent. Le travail de député est extrêmement chargé. Sans compter le travail local en circonscription. De dire que les politiciens ne travaillent pas, c’est complètement erroné », a soutenu Noémie Noël.

Même son de cloche chez sa collègue Claudia Fortin, qui reconnaît que les échanges en chambre sont souvent un « show », où il y a « d’excellentes citations » pour les journalistes. « Mais le vrai travail qui avance, c’est en commission parlementaire, là où les députés ont plus la chance de se parler de manière concrète et de débattre réellement. »

Féminisme

Les deux jeunes femmes sont arrivées au parlement en étant très conscientes que la joute politique a été dominée pendant de nombreuses années par des hommes, bien qu’un changement s’opère tranquillement à cet égard. « Les femmes représentent 50 % de la population et donc, nécessairement, il devrait y avoir autant de femmes représentées en politique. C’est quelque chose qui est en changement et on est bien fières de ça », a avancé Claudia Fortin.

Sa consœur Noémie Noël s’est également réjouie que le féminisme soit un enjeu qui ait été abordé à maintes reprises au cours de la simulation parlementaire : « Il y a des enjeux comme ceux-là qui peuvent être transpartisans et pour lesquels on peut dire qu’on est tous ensemble », malgré la différence idéologique des participants.

En vertu de cette expérience, les deux jeunes femmes aspirent-elles pour autant à un poste de députée? Pas nécessairement.

« J’adore la politique, mais je suis vraiment conquise par le journalisme. Mais les deux peuvent aller ensemble : le journalisme a un rôle en politique», a répondu Claudia Fortin.

Pour Noémie Noël, être députée n’est pas non plus un objectif de carrière : « Peut-être plus tard, si l’occasion se présente et que j’ai l’impression que je peux faire un changement valide dans la société. »

Question aux lecteurs : Croyez-vous que les jeunes s’intéressent suffisamment à la politique?